Année IV, Chapitre 8 : Le bal de Noël

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Ce matin-là, une semaine avant les vacances de Noël, le professeur Mcgonagall expliqua qu'aurait lieu le vendredi suivant un bal de Noël. Immédiatement, les jeunes filles se mirent à glousser entre elles, jetant des regards en coin aux garçons, qui eux se plaignaient qu'ils ne voulaient pas danser, mais prévoyaient déjà en secret de proposer aux plus belles demoiselles de les accompagner.

La professeure de métamorphose dû hausser la voix pour pouvoir reprendre son cours et expliquer comment changer un paon en éventail.

Sherlock ne prêta nullement attention à l'information et l'oublia même avant le dîner, où John demanda d'un air rêveur :

"Tu crois que je devrais demander à Mary de venir avec moi au bal ?"

"Pour quoi faire ?"

"Pour danser !"

"Tu peux danser tout seul, non ?" demanda Sherlock.

"Tu ferais mieux de ne pas lui demander son avis, conseilla Greg à John. Et si tu veux proposer à Mary d'être ta cavalière, fais-le rapidement parce que Anderson lui tourne déjà autour. Ah bah non, fausse alerte, il s'est pris un râteau."

"Mais peut-être qu'elle ne veut pas qu'on lui demande. Enfin je veux dire... c'est le genre de fille qui aime prendre les choses en main. Elle veut peut-être..."

"Au vu de la manière insistante qu'elle a de te fixer depuis ce matin, elle attend que tu lui demandes. Et si elle t'évite, c'est parce qu'elle trouve que tu mets trop de temps. Les filles ont des comportements contradictoires." remarqua Sherlock d'un ton faussement neutre.

John le fixa une seconde, puis alla rejoindre Mary. Sherlock vit à leurs visages à tous les deux qu'elle avait dit oui.

§

Il ne restait que quelques heures avant le bal. Tout le monde, même Mycroft - Mycroft ! - avait trouvé une cavalière. Sauf Sherlock. Non pas qu'il aimât les fêtes mondaines. Non, ce qu'il aimait c'était danser. C'était un de ces petits désirs qu'on a et dont on a trop honte de parler.

Les cours se terminaient exceptionnellement plus tôt afin de laisser aux élèves le temps de se préparer. Il ne restait que quelques minutes avant la fin du cours de sortilèges. Le regard de Sherlock parcourut les rangées et chaque fois qu'il se posait sur une fille, mille raisons de ne pas danser avec elle lui venaient à l'esprit.

Ses yeux rencontrèrent John - il poussa un soupir - puis dévièrent sur Molly qui le fixait. Elle rougit et tourna la tête, prise sur le fait. Sherlock appréciait Molly - même si elle avait manqué de le droguer avec un philtre d'amour. Il se disait souvent qu'il l'avait mal jugée : il l'avait vue au début comme une fille bébête qu'il pourrait utiliser si besoin.

Mais ces derniers temps, depuis ce fameux article de journal qu'il n'avait jamais lu, tout le monde le regardait étrangement (Anderson s'était même fait un peu d'argent de poche en vendant des badges "Sherlock le détraqué"). Même si ces moqueries puériles et idiotes n'atteignaient pas Sherlock, Molly n'en avait pas moins pris sa défense et s'était même pris une heure de colle pour avoir changé Sally Donovan en crapaud.

Sherlock avait alors compris : Molly n'était pas qu'un pion qu'il pouvait utiliser à sa guise. C'était une amie sur qui il pourrait toujours compter. Il ne l'aimait pas comme elle l'aimait, certes, mais il l'aimait quand même beaucoup.

Molly avait l'habitude de rester discuter avec le professeur Flitwick, alors Sherlock l'attendit dans le couloir. Elle parut surprise de le trouver là et ne sut pas comment réagir.

"Salut Sherlock. Tu as oublié quelque chose... ?"

"Non... En fait je voulais te demander si tu voudrais... aller au bal avec moi..."

Les chants de la Mort - Sherlock fanfictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant