"Sherlock n'est pas là." dit John en voyant Mycroft entrer dans le petit appartement de Baker Street.
"Je sais. D'après ce qu'on m'a dit, et d'après le premier article au journal de ce matin, il est en train de prouver je-ne-sais-quoi pour faire tomber l'empire d'Appledore."
"Alors pourquoi êtes-vous ici ? Il en a sûrement pour un moment..."
"C'est à vous, Watson, que je voulais parler."
Interpellé, John s'assit sur son fauteuil et invita Mycroft à faire de même. Ils ne se voyaient que rarement, depuis ces trois derniers mois, et jamais Mycroft n'était venu lui parler à lui - il l'avait bien fait kidnapper cinq ou six fois pour sommer à Sherlock de répondre à ses textos, de lui rendre son parapluie ou d'éviter d'importuner Scotland Yard.
"Vous savez, Watson, nos parents n'étaient pas de bonnes personnes ; je sais ce que vous allez dire, qu'ils avaient l'air d'être les meilleurs parents dont on puisse rêver. "Avaient l'air" étant l'expression clef. C'est pour ça que l'illusion créée par Sherlock était imparfaite, creuse."
John fronça les sourcils.
"Rose était une sorcière de renom aux capacités reconnues dans tout le monde dans la magie. Elle a créé de nombreux sorts qu'on utilise tous les jours. Elle était une femme sévère mais bienveillante. Puis elle a épousé un moldu, ça a fait scandale. Ils ont eu Euros, puis moi. Et quand ils ont eu Sherlock, Mère ne supportait plus d'avoir des enfants tels que nous. Des surdoués aussi désastreux qu'une tempête."
John se doutait un peu qu'élever la fratrie Holmes ne devait pas être une partie de plaisir.
"Elle a quitté notre père à la naissance de Sherlock. Elle a tenté de faire en sorte qu'il ait notre garde, mais les lois interdisent à un moldu d'élever des enfants sorciers quand ils ont un parent sorcier. Les lois sont les lois, même si elles sont stupides. Donc elle s'est retrouvée seule, avec trois enfants ingérables à la maison... Deux, en fait. Euros était rentrée la même année à Poudlard."
"C'est horrible de faire ça à ses enfants... Se débarrasser d'eux comme ça..."
Il se dit qu'il n'était pas le mieux placé pour parler, vu le père qu'il avait eu.
"Quand Euros est rentrée, pendant les vacances, elle nous a retrouvés, moi et Sherlock dont elle n'avait jamais entendu parler puisque Rose ne daignait même pas lui écrire pendant qu'elle était à l'école, affamés, seuls, délaissés par une mère qui ne voulait pas de nous. Euros avait onze ans, et elle s'est occupée de nous comme une mère. Évidemment, elle avait des défauts, beaucoup de défauts. Elle ne comprenait pas le principe de douleur, ni celui d'amour. Tout ce qu'elle savait, c'était qu'elle devait aider sa fratrie car c'était ce qu'on lui avait dit."
Mycroft fixait la cheminée, son regard fuyant celui de John.
"C'est grâce à elle que nous avons vécu une enfance paisible. Elle avait conclu une sorte de marché avec mère, lui permettant de venir s'occuper de nous à sa place pendant toutes les vacances. Puis j'ai grandi et je me suis occupé de Sherlock moi-même. Mais surtout, je voyais qu'Euros n'allait pas bien. Dans sa tête, je veux dire. J'ignore si c'est la faute de Rose ou s'il elle aurait été ainsi dans tous les cas, mais les choses sont ce qu'elles sont... Même si notre mère a fini par supplier notre père de revenir et que les choses se sont arrangées, Euros était elle-même une enfant seule et mal-aimée. Et moi je l'ai tenue à l'écart de moi et Sherlock."
"Vous pensiez que c'était ce qu'il y avait de mieux à faire ! Vous étiez des enfants !"
"Des enfants capables de jouer les mélodies les plus ardues, de résoudre les plus complexes des équations mathématiques, de comprendre des choses qui dépassaient certains adultes..."
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Les chants de la Mort - Sherlock fanfiction
FanficJohn a toujours été un jeune garçon tout à fait normal. Alors qu'il mène sa vie à Privet Drive, il ne se doutait pas qu'une lettre mystérieuse allait faire basculer son existence. En effet : il apprend qu'il est un sorcier ! Est-ce une mauvaise blag...