Année VII, Chapitre 8 : Mycroft plongé dans un silence absolu

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John ne prit pas le train en direction de Poudlard, cette année-là. Sherlock lui répétait qu'il y serait plus en sécurité qu'à Londres avec lui, mais le blond refusait de le laisser seul. Au cours du mois de septembre, ils changèrent cinq fois de refuge : une fois ils se logèrent dans un grenier, une autre fois dans un bâtiment en travaux, dans le gymnase d'une école fermée à cause d'inondations, dans une usine désaffectée et enfin derrière l'horloge de Big Ben.

Hormis ces refuges, ils n'avaient nulle part où aller, ni aucune famille pour les accueillir. Le père de John avait coupé les ponts avec ses proches depuis la mort de Mme Watson et il n'était même pas sûr qu'il ait encore de la famille en vie. Celle de Sherlock habitait majoritairement en France et il avait quelques cousins éloignés à Londres, mais ils étaient tous des bourgeois hypocrites qui n'en avaient rien à faire de lui, surtout depuis l'incendie du manoir et encore plus  depuis qu'il était traqué comme un criminel avec son petit-ami.

A la fin du deuxième mois, ils se dirent que leurs poursuivants s'étaient peut-être lassés, ou étaient partis ailleurs, et Sherlock proposa qu'ils essaient de joindre Mycroft.

Ils sortirent pendant la nuit dans les rues quasi-désertes. Ils arrêtèrent un des rares taxis qui circulaient encore et s'y installèrent avec soulagement.

"Pour l'instant ça a l'air facile." dit John à voix basse.

Cependant, Sherlock gardait la main sur sa baguette et, après avoir longuement analysé les yeux du chauffeur dans le rétroviseur, en se disant que chauffeur de taxi était une excellente couverture pour tuer des gens, se mit à scruter l'extérieur.

"Ils ne peuvent pas nous repérer, si ?" s'inquiéta John.

"La pierre émet un signal, tu te souviens ? rappela Sherlock. Tous les mangemorts ne peuvent pas le sentir, mais certains si."

Le taxi les déposa à trois maisons du Club Diogène et ils firent le reste du trajet à pied.

"La règle principale du Club est le silence absolu, expliqua Sherlock à voix basse. Ne fais aucun bruit et laisse-moi faire."

Il appuya sur une sonnette qui ne fit évidemment aucun son, et quelques secondes plus tard un homme en costume leur ouvrit la porte. John regarda autour de lui, retenant par réflexe sa respiration, les hommes et femmes installés sur les canapés, lisant le journal ou des livres. Un service à thé se baladait tout seul entre les fauteuils et un elfe de maison nettoyait des baguettes avec une étrange machine. Quelques oiseaux en papier voletaient sous le plafond de verre dans un froissement imperceptible.

John tapota l'épaule de Sherlock pour attirer son attention et désigna d'un regard les avis de recherche avec leurs deux visages en première page de l'Appledore. Le brun s'en voulut énormément de voir son ami être considéré comme un dangereux fugitif. Désormais, pas de retour en arrière pour John.

Ils atteignirent l'accueil ou un homme échangea brièvement avec Sherlock en langage des signes. John n'y comprit rien ; les seules choses qu'ils savait dire étaient "le soleil se lève", "les dauphins nagent" ou "attention des tortues carnivores", grâce à une pièce de théâtre qu'il avait jouée à l'école primaire.

L'homme les guida vers des escaliers, donna à Sherlock quelques autres instructions, puis referma la porte du couloir derrière eux.

"On peut parler ici."

"Qu'est-ce qu'il a dit ?"

"On ne peut pas parler avec Mycroft : il a été attaqué par une mouche-espion et a été salement amoché. Les mouches-espions sont des bestioles mécaniques auxquelles on a jeté un maléfice. Ça fait des jours qu'il est à l'infirmerie et qu'il ne se réveille pas."

Les chants de la Mort - Sherlock fanfictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant