Les chants de la Mort - Sherlock fanfiction

Année VII, Chapitre 18 : Détruisez les trois

Dans le langage des fleurs, la violette symbolise la modestie, la timidité et la pudeur. Offrir un bouquet de violettes  signifie : « je t'aime en secret ».

Les roses rouge, associées à l'amour passionnel, expriment aussi la reconnaissance, le respect, l'admiration du courage.

Sherlock se détacha de John et s'avança vers Euros. Allongée au sol, l'abdomen transpercé par un éclat de verre projeté par le sort, elle le regarda avec calme.

"Tu vas me tuer ?" dit-elle d'une voix résignée, comme une petite fille prise la main dans une boite de chocolats.

La Mort. Le silence. Plus besoin de réfléchir, plus besoin de penser, plus de voix dans la tête. Le calme.

Cependant, Sherlock ne lui accorda aucune attention. Il la contourna et prit le stradivarius d'Euros qui avait été entraîné jusqu'ici.

Et à la surprise générale, il accorda l'instrument poussiéreux et éraflé, et se mit à jouer.

C'était une mélodie douce, pas triste, mais sereine. Les notes résonnèrent dans l'air ensanglanté, réchauffant les cœurs endoloris à son passage. Plus que l'auraient fait des mots. Petit à petit, les élèves, les professeurs et tous ceux qui avaient combattu arrivèrent dans la cour. Et sans un mot, ils écoutèrent.

L'air dura longtemps, sans que personne ne ressente le besoin de l'interrompre. Et quand il se tut, le silence régna.

"Je te l'offre."

Euros s'était levée, et sans un regard de plus, quitta l'école. Mimi Geignarde, allias Myrtle Elizabeth Warren, l'observa s'éloigner sur le pont et disparaître sous le soleil levant.

§

"Qu'est-ce qu'elle va faire, maintenant qu'elle a perdu ?"

Sherlock ne sembla prendre conscience de la présence de John qu'à ce moment-là.

"Elle n'a plus aucune raison de vivre, mais elle trouvera bien. Ça ne m'étonnerait pas qu'elle change d'identité, se fasse passer pour un garçon et devienne violoniste de profession."

"Je ne l'ai jamais entendu jouer. Elle joue bien ?"

"C'est une véritable virtuose." John fut surpris que Sherlock admette la supériorité de quelqu'un d'autre. "C'est elle qui m'a appris à jouer. Je ne savais même pas parler que je savais lire les partitions. On n'est pas très démonstratifs dans la famille. On ne savait pas comment gérer... les émotions, le contact humain, ces choses-là. C'était notre manière à elle, Mycroft et moi de communiquer."

"Je vais devoir me mettre au solfège, alors." plaisanta John.

Une pression furtive sur ses lèvres l'informa que ça ne serait pas nécessaire.

Ils marchaient dans la clarté de l'après-midi. Sherlock tenait à la main le stradivarius d'Euros. Autour d'eux, les grillons chantaient dans l'herbe rebelle qui envahissait le cimetière Holmes. Ils longèrent les rangées de pierres dressées.

"Aucune tombe n'est fausse, en réalité." remarqua John.

"Elle contiennent toutes, hormis celle d'Euros, les corps de ceux dont elles portent le nom. Les dates sont exactes elles aussi. C'était une sorte... d'hommage. Même si je les ramenais à la vie et qu'ils continuaient à vivre comme s'ils n'étaient jamais morts, on conservait les dates réelles."

"D'où les rumeurs selon lesquelles elles seraient erronées."

Ils se turent car ils arrivaient devant les tombes de Mr et Mme Holmes, côte à côte pour l'éternité. C'était familier à John, se recueillir sur la tombe d'un de ses parents. Sherlock, lui, depuis les onze dernières années, depuis que ses parents avaient brûlé avec la maison, jamais il n'était venu sur leur tombe. Quelque chose lui serrait le cœur, comme une impression de les avoir abandonnés, de ne pas les avoir vu pendant une décennie et de venir leur demander pardon de manière assez misérable quand il avait finalement besoin d'eux.