Année III, Chapitre 11 : Sherlock Holmes a une petite frayeur

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[Avant de commencer, petit message pour vous dire que j'ai un peu modifié la créature "Epouvantard"

Dans Harry Potter, les Epouvantards prennent seulement l'apparence de la chose qui effraie le plus, mais dans cette fic... eh bien lisez le chapitre pour le savoir ;)]


"Où est-ce que vous en êtes en défense contre les forces du mal ?" demanda Sherlock en feuilletant le manuel.

"La dernière fois on a clôturé le chapitre sur les loups garous en parlant de leurs différences avec les animagus. On a vu que les loup-garous se transforment contre leur volonté et uniquement à la pleine lune, mais que les animagus se métamorphosent quand ils veulent et qu'ils gardent leur raison." expliqua John.

"Rien de bien intéressant, alors."

Ils entrèrent dans la salle de classe et le professeur les accueillis avec son entrain habituel. Les élèves constatèrent que les tables et les chaises avaient été retirées de la pièce qui comprenait à présent une unique penderie.

"Aujourd'hui nous allons apprendre le sortilège 'Riddikulus'. Répétez après moi : 'Riddikulus' !"

Les élèves répétèrent en chœur, hormis Sherlock qui soupira.

"Dans cette penderie, reprit le professeur, se trouve un Épouvantard. Qui peut me dire de quoi il s'agit ? Mr Holmes ?"

"C'est une créature qui se nourrit de notre peur : pour cela elle change prend l'apparence la plus terrifiante aux yeux de celui qui lui fait face. Au plus on a peur, au plus l'illusion devient puissante. C'est une sorte de boucle infernale. On ne sait d'ailleurs pas à quoi ressemble un Épouvantard." dit Sherlock avec un ennui immense.

"En effet. Les Épouvantards se nourrissent de la peur, et plus la peur est grande, plus leur apparence devient puissante. Mais ils ont un point faible : le rire. Le sortilège que je viens de vous apprendre permet de modifier l'apparence de l'Épouvantard afin qu'il se métamorphose en quelque chose de drôle. Mais il ne faut surtout pas oublier que c'est le rire qui les affaiblis."

Lupin demanda aux élèves de se mettre en file pour faire face tour à tour à l'Épouvantard. Greg, Anderson et Molly parièrent sur quelle serait la plus grande peur de Sherlock :

"J'ai entendu dire que Sherlock avait peur de l'eau." dit Anderson.

"Sûrement pas, dit Greg. Je pense que c'est Mycroft qui l'effraie le plus ; je donnerais cher pour voir l'homme de glace avec une oie empaillée sur la tête."

"Je me demande surtout s'il serait capable de trouver quelque chose de drôle... Qu'est-ce qu'il y a de drôle pour lui à part un meurtre..." plaisanta John.

Ils s'étaient retrouvés en queue de file, les autres s'étant bousculés pour participer en premier. John se rendit compte que Sherlock ne faisait pas la queue. Leur tour arriva bientôt : Anderson fit face à un nuage d'abeilles, puis Greg fit tomber une pluie de casseroles sur un clown tueur, Molly changea un cafard géant en dentier mécanique.

John s'avança à son tour, peu rassuré. L'Épouvantard tournoya sur lui-même, à la recherche de l'apparence parfaite, puis prit les traits de Vernon Hamish Watson. Il s'avança, menaçant, et tendit la main :

"Ta ceinture, Hamish !" fit-il.

John recula. Sentant le regard des autres élèves sur lui, il tendit sa baguette :

"Riddikulus !"

Vernon l'Épouvantard se retrouva en tutu avec des couettes. Un fou rire traversa la salle. Peu à peu, le silence revint. Tous pensèrent que le cours était terminé, mais Lupin n'était pas de cet avis :

"Mr Holmes. Vous ne voulez pas essayer ?"

Sherlock resta de marbre.

"T'as peur, Holmes ?" fit Sally.

Cette phrase suffit à convaincre le brun. Il s'avança vers l'épouvantard qui se mit à changer d'apparence à toute vitesse. Il mit longtemps à se décider. Soudainement, Sherlock se retrouva face à un chien. Un petit Cocker roux avec un foulard autour du cou. Il était trempé et se secoua les poils paresseusement.

"Il a peur des chiens ?" s'étonna Greg.

"C'est bizarre, dit John. Il m'a dit qu'il avait eu un chien étant petit. Et puis il est quand même passé le plus sereinement du monde devant un chien géant à trois têtes..."

Sherlock sentit son cœur s'arrêter.

"Barberousse..." souffla-t-il.

Le chien partit en courant vers l'opposé de la pièce. Vers une silhouette. Vers elle.

"Qu'est-ce qui se passe ?" demanda John en voyant la sorcière accroupie à quelques mètres de Sherlock.

La sorcière se mit à chantonner :

"Sherlock a la frousse

Le diable à ses trousses

Quand sonne minuit

Sherlock est fini !

Trois frères réunis

Au pont de la Nuit

Chaque chose a un prix

Entends-tu ce bruit ?

C'est la Mort qui toque

Dites au r'voir à Sherlock."

Sherlock lâcha sa baguette et resta pétrifié, incapable de bouger, de parler ou même de réfléchir. Il sentit vaguement le filet de sang qui coulait de sa narine.

Il avait de nouveau l'impression d'être un enfant. Autour de lui il n'y avait plus personne. Des bougies qui jusqu'alors éclairaient la salle se dégageait à présent une fumée légère.

Il était prisonnier de l'illusion.

"Allons, Sherlock. Ressaisis-toi. Ramasse cette baguette et détruit-le."

Il reconnut le pas caractéristique - pas, pas, parapluie, pas, pas, parapluie - de Mycroft dans son dos.

John regarda, comme tous les autres élèves qui murmuraient, inquiets, Sherlock s'accroupir pour ramasser sa baguette. Il semblait totalement ailleurs. Lupin hésitait à intervenir.

"Est-ce que tu as peur de la Mort Sherlock ?" demanda précipitamment l'Épouvantard sous la forme de la sorcière.

"La Mort est une vieille amie, murmura Sherlock automatiquement en pointant sa baguette sur la créature. Avada..."

Lupin n'en attendit pas plus pour s'interposer devant l'Épouvantard. Face à lui, il opta pour une pleine lune argentée qui se changea aussitôt en ballon et disparut dans la penderie.

Il voulut demander à Sherlock de s'expliquer, mais il s'était déjà enfuit.

§

John ne mit pas longtemps à trouver Sherlock. Il était, comme d'habitude, assis dans le champ de citrouille, devant la cabane d'Hagrid. Crockdur avait posé sa tête sur ses genoux et il le caressait d'un air absent. Dans son autre main il tournait et retournait son pendentif.

John hésita puis s'assit à ses côtés.

"Qu'est-ce que c'est ?" dit-il en désignant le collier.

"Un cadeau... d'une vieille amie."

"Qu'est-ce qu'il s'est passé, tout à l'heure ? Tu n'es pas obligé de me le dire, mais sache que je ne moquerais, ni te jugerais jamais."

"Barberousse s'est noyé, quand j'étais gamin. Quelqu'un l'a jeté dans un puits et il était déjà décomposé quand on l'a retrouvé."

"Ah... Je suis désolé. Et j'ai entendu un bruit, comme un murmure... cette chanson, c'était quoi ?"

"Oh, rien de très... Les fratries c'est toujours compliqué, non ? C'était une chanson qu'on me chantait pour me faire peur. Rien de plus."

Les chants de la Mort - Sherlock fanfictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant