Année I, Chapitre 1 : La lettre

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[Attention, si vous êtes sensibles à la violence, je préfère vous prévenir : un peu de violence en début de chapitre. Cela implique un père et son fils. Si vous ne voulez pas le lire, je mettrais un petit "***" avant et après le passage en question.

J'en profite pour vous donner le numéro de l'enfance en danger : 119. On ne sais jamais.

Bonne lecture !]



Année un : l'école des sorciers

John Hamish Watson avait été un garçon tout à fait normal pendant les onze ans de sa vie, et pour rien au monde il n'aurait cru qu'il ne l'était pas. Il vivait avec son père, Vernon, qui travaillait dans une usine de perceuses, ainsi qu'avec sa sœur Harriette.

Ce soir-là, comme tous les autres soirs ordinaires, Vernon rentra très tard de l'usine. John terminait alors ses devoirs et il manqua de renverser son bureau quand son père hurla : "Hamish ! Qu'est-ce que c'est que ce bordel !"

John descendit les escaliers, se demandant ce qu'il avait bien pu faire de travers : quand son père l'appelait par son deuxième prénom, il fallait s'attendre au pire.

Vernon l'attendait dans le couloir, les bras croisés sur le torse, son regard noir souligné par des cernes saillants. John ralentit sa marche, soudain effrayé, et prit le temps de constater la photo de famille - la seule où sa défunte mère figurait avec la famille au complet - renversée sur le parquet à côté d'un vase brisé. Le cadre était réduit en mille morceaux et la photo unique avait pris l'eau. John déglutit difficilement et releva les yeux vers son père.

Ce n'était pas John qui avait fait tomber la photo. Il lança un œil à Harriette. Leurs regards se croisèrent puis la jeune fille se tourna vers la télévision sans dire un mot.

"Papa, tenta John sachant bien que c'était inutile, ce n'est..."

"Ne mens pas !"

John se tut aussitôt et fixa la photo déteinte posée à ses pieds.

"Regarde-moi, pourquoi as-tu fait ça ?"

John chercha une excuse, mais la peur l'empêchait de réfléchir. Il tenta de parler mais son explication mourut au seuil de ses lèvres. Vernon soupira.

"Nettoie ça."

***

Soulagé de pouvoir s'éloigner un peu de son père, John marcha jusqu'à la cuisine et revint avec un torchon. Il ramassa les débris de verre sous l'œil oppressant de Vernon. Il finit par s'agenouiller pour essuyer l'eau quand son père le poussa au sol. Il écrasa avec son pied l'arrière du crâne de John.

"Papa..."

Harriette lui lança un regard furtif mais ne réagit pas plus. Vernon leva son pied et asséna plusieurs coups, d'abord dans l'estomac, puis dans le visage. John sentit des larmes se mêler au sang qui coulait de son nez.

"Papa arrête !"

Voyant que John pleurait, Vernon se stoppa. Il s'agenouilla près de lui et le prit dans ses bras, le berçant doucement.

"Tu me déçois beaucoup Hamish, beaucoup. Mais je fais ça pour toi, tu sais. Tu seras un homme fort. Et arrête de pleurer. Tu es un homme."

Puis Vernon rejoignit Harriette sur le canapé comme si de rien n'était. John retourna dans sa chambre et se réfugia sous ses couvertures pour pleurer en silence.

***


§

John se réveilla à huit heures après une nuit quasi-blanche. Il voulut emprunter les toilettes, mais lorsqu'il toqua à la salle de bain, Harriette lui répondit précipitamment que c'était occupé. Il attendit devant la porte, mais se rendit bien vite compte qu'il n'entendait pas le bruit de la douche.

"Harry ! Qu'est-ce que tu fais ?"

Harriette ne répondit pas. John rapporta cela à son père qui lui rétorqua simplement qu'Harriette était une fille et qu'elle avait naturellement besoin de plus de temps pour se préparer.

Agacé, John toqua une dernière fois.

"J'entre !" avertit-il.

La porte ne comportant pas de serrure, il entra aisément. Il trouva Harriette assise près de la fenêtre ouverte, une cigarette à la main. Elle la jeta aussitôt par la fenêtre et évacua un maximum de fumée.

"Qu'est-ce que tu fous ?" hurla-t-elle.

Les pas de Vernon montèrent les escaliers. Harriette quitta la salle de bain sans un mot, faisant comprendre à John qu'elle ne dirait rien s'il ne disait rien.

Il la retrouva quelques minutes plus tard devant la télévision. Harriette alla chercher le courrier : elle apporta le journal et les factures à son père qui poussa un grognement, jeta discrètement les lettres concernant les heures de colle qui lui étaient destinées. Lorsqu'elle parcourut le dernier courrier, elle fronça les sourcils et la tendit à John.

Tout aussi surpris qu'elle, John examina l'enveloppe. Elle était faite de papier vieilli. Elle ne comportait pas de timbre, mais un sceau rouge représentant un blason décoré d'un serpent, d'un aigle, un blaireau et un lion. Un H était dessiné au milieu. Il lut ce qui y était écrit :

Mr John Hamish Watson

Chambre au fond du couloir à l'étage

4 Privet Drive

Little Whinging, Surrey

Il ouvrit de grands yeux. Harriette s'assit à côté de lui, animée par une soudaine curiosité.

"C'est ton petit copain ?" se moqua-t-elle.

John lui intima de la fermer. Un jour, en jouant à action ou vérité, John avait embrassé un garçon de sa classe. Évidemment, Harriette l'avait surpris et avait menacé de le dire à leur père. Vernon savait qu'Harriette avait une préférence pour les filles, mais Harriette était une jeune femme ; avec John, ce serait une autre histoire, bien que, comme il le précisait mainte et mainte fois à son aînée, il ne soit pas gay.

Il décolla soigneusement de sceau, souhaitant le garder parce qu'il le trouvait joli, puis ouvrit l'enveloppe. Il lut le contenu de la lettre et Harriette fit de même par-dessus son épaule.

"L'école de sorcellerie Poudlard, releva Harriette. Ya même une liste de fournitures."

Elle rit à s'en étouffer tandis que John tentait de comprendre. Il crut à une blague, mais jamais il n'aurait avoué à Harriette que pendant un instant, il y avait cru. La dernière partie de la lettre spécifiait qu'il bénéficiait d'une aide financière et que ses fournitures lui seraient remises à la rentrée. Rentrée qui d'après les dires de cette "M. Mcgonagall" aurait lieu le 1er septembre. En fouillant dans l'enveloppe, il vit qu'un billet de train était également fourni.

Ce soir-là, lorsque John alla se coucher, il relut encore et encore la lettre mystérieuse. Et lorsqu'il s'endormit, son sommeil fut bercé de mille sortilèges et créatures magiques.


[Alors, à votre avis ? Est-ce une blague ? Ou bien John est-il vraiment un sorcier ?

N'hésitez pas à commenter ou à voter pour cette histoire si elle vous plait, ça me ferait plaisir :)]

Les chants de la Mort - Sherlock fanfictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant