Année III, Chapitre 7 : La cabane hurlante

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En courant dans le château à la recherche de Molly, Greg et John manquèrent de renverser Mycroft qui les regarda d'un air étonné.

Quand ils eurent trouvé la jeune Poufsouffle, ils repartirent en direction de la cabane hurlante.

Voyant le soleil se coucher, Greg suggéra de revenir le lendemain, mais John et Molly immobilisaient déjà le saule. Ils scrutèrent le tronc et les racines à la recherche d'un passage. John trouva l'accès et s'y engouffra, armé de sa baguette.

"Je peux savoir quel est le plan pour combattre Moriarty ?" fit Greg.

"On est trois et il est seul."

"On est trois troisième année et il est du niveau d'un professeur." rappela Greg.

Ils voyagèrent longtemps dans le petit tunnel et atteignirent finalement la lumière. Ils débouchèrent dans une petite pièce poussiéreuse et vide. Le parquet pourris grinçait sous leurs pieds et des rayons de lumière transperçaient l'obscurité.

Ils explorèrent le rez-de-chaussée avant de s'attaquer à l'étage. A chaque tournant de couloir, derrière chaque porte, ils redoutaient de trouver Moriarty. Ils grimpèrent les escaliers à la queue leu leu et John s'arrêta brusquement devant une porte. Il fit comprendre par des gestes qu'il avait entendu du bruit provenant de derrière et tous se tendirent, incapables de bouger tant ils avaient peur.

Un bruit de verre qui casse résonna dans la maison, suivi d'une exclamation de frustration.

John décida d'ouvrir la porte, lentement pour ne pas faire de bruit. Il glissa un œil dans l'entrebâillement et vit, penchée au-dessus d'une lanterne, l'ombre d'un sorcier de taille moyenne.

La salle était dans un bazar inimaginable : livres et tas de papiers s'empilaient sur un bureau bancal, un chaudron était allumé dans la cheminée et un liquide violet s'en échappait. Un microscope trônait au milieu des toutes sortes de fioles. Les murs et le parquet semblaient avoir subi des impacts et des brûlures récemment.

Sur toute la largeur d'un mur était dessiné un triangle, avec un cercle à l'intérieur et un trait sur toute la hauteur.

Son regard croisa celui du sorcier.

"Stupéfix !"

Avant que Molly ou Greg ne puissent comprendre ce qu'il se passait, John avait lancé un sort et se ruait sur sa victime tombée à terre. Il le saisit violemment au col et s'apprêtait à lui donner un coup quand Greg le retint et l'écarta.

"Bordel de merde." souffla celui-ci.

John tenta de se dégager de Greg.

"Pourquoi t'as fait ça ? Pourquoi nous as-tu fait croire que tu étais mort ?" s'exclama-t-il.

Sherlock se redressa en massant sa tête endolorie par sa chute. Il regarda John avec un air étonné de sa réaction.

"Parce que j'avais besoin de disparaître pour mener une expérience sur une magie interdite."

"Pourquoi ne pas nous avoir dit que tu étais vivant ? s'emporta Molly. Il nous aurait fallu juste un signe !"

"Plus il y avait de personnes au courant, plus il y avait de risques que je sois découvert." expliqua Sherlock comme si c'était la logique même.

John parvint à se détacher de Greg et renversa de nouveau Sherlock.

"C'est ça qu'on est pour toi ? Des boulets ! Des poids dont tu ne veux pas t'encombrer, c'est ça ? Dis-le !"

Sherlock le regarda de ses yeux bleus, encore plus perdu. Son regard glissa ensuite vers Greg, puis Molly.

Des pas retentirent dans les escaliers et Mycroft apparut, essoufflé. Il voulut parler, mais dû s'appuyer contre le mur pour respirer de nouveau. Décidément, se taper des sprints n'était pas son fort.

"J'arrive trop tard on dirait..., souffla-t-il."

"Parce que vous étiez au courant ?" s'exclama Molly.

§

Un mois plus tôt, alors que la famille Holmes venait de s'installer au chaudron baveur pour quelques jours et que Mycroft s'offusquait de devoir fréquenter des sorciers de bas étage, l'aîné des Holmes eut la frayeur de sa vie :

Déprimé depuis le décès de son cadet, il était retourné dans sa chambre pour lire au calme. La soirée karaoké qui se déroulait au rez-de-chaussée résonnait jusqu'au couloir de l'étage. Il pénétra dans la chambre et referma la porte à clef derrière lui.

Alors il sentit une présence derrière lui. Par réflexe, il fit mine de n'avoir rien entendu et empoigna son parapluie, prêt à en sortir sa baguette. Il se retourna et le vit. Il manqua de lâcher son parapluie.

Sherlock. Sherlock était là, devant lui.

Mycroft s'avança à pas lents.

"Tu es vivant ?" dit-il.

Sherlock hocha la tête.

"Donc tu n'es pas mort..."

"Si je suis vivant c'est que je ne suis pas mort, il me semble."

Mycroft lui asséna un coup de parapluie sur la tête. Juste pour être sûr. Puis un deuxième.

Sherlock s'apprêta à parler, mais le regard de Mycroft et son parapluie encore levé le dissuadèrent de faire le moindre commentaire.

Levi sortit timidement la tête de la penderie puis se jeta sur Sherlock pour l'enlacer.

"Il faut que tu dises à Père et Mère que tu es en vie."

"Pas maintenant. Je n'ai pas fini ce que j'ai à faire."

"Pourquoi es-tu là, dans ce cas ?" questionna Mycroft.

"Je suis allé à Privet Drive pour m'assurer que John va bien. Il s'est attiré des ennuis. J'ai besoin que tu l'aides."

"Je verrais ce que je peux faire, soupira l'ainé. Et toi, que faisais-tu pendant ces... deux mois ?"

"Je lisais un livre."

Sherlock détourna le regard et Mycroft fronça les sourcils. Il n'avait jamais vu son cadet avec une telle expression ; se reprochait-il quelque chose ?

Quand Sherlock fut repartit et que Mycroft se retrouva seul avec Levi, il balança son parapluie - sur le lit, il n'allait pas risquer de l'abîmer pour si peu ! - et se laisser glisser contre le mur pour enfouir son visage dans ses mains.

Et il se mit à rire. Et à pleurer. En même temps.

Il n'avait plus ri depuis le jour où Sherlock, déguisé en pirate, était venu se moquer de son poids (ils se livraient déjà bataille à l'époque, et même s'il ne le montrait pas, Mycroft avait toujours été profondément blessé par ses moqueries pourtant dénuées de mauvaises intentions) ; il avait glissé, était tombé la tête la première dans l'eau et était resté trente bonne secondes ainsi à faire des bulles. Il s'était relevé en lançant un regard faussement vexé à son ainé avant de l'enlacer pour le mouiller à son tour. Ç'avait été un des rares moments où ils avaient été aussi tactiles.

Et un bon câlin de temps en temps faisait du bien.

Il refusait ceux de ses parents depuis l'âge de sept ans, parce que « c'était la honte », et n'avait plus prit son cadet dans les bras depuis que ce dernier savait marcher – chose qu'il avait mis énormément de temps à apprendre, d'ailleurs.

Et il n'avait plus pleuré depuis... Depuis ce jour où Sherlock était revenu de la plage couvert d'égratignures, son chapeau de pirate trempé et déchiré dans la main... avec un trou dans l'estomac...

"Espèce de triple andouille ! Connard !"

Il débita toutes les insultes qu'il connaissait et même celles qui n'existaient pas encore. Levi, perdue, ne sut pas quoi faire et se mit dans un coin, impuissante.

Les parents Holmes débarquèrent, inquiets du bruit. Est-ce qu'on étranglait une chouette ? Ils trouvèrent leur fils assis dans un coin de la chambre. Il avait essuyé ses larmes juste à temps mais souriait encore.

"Myke ? Est-ce que ça va ?" demanda Mme Holmes.

"Parfaitement." dit-il en se relevant.

Les chants de la Mort - Sherlock fanfictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant