Les chants de la Mort - Sherlock fanfiction

Année II, Chapitre 13 : La plan machiavélique de Lockhart

Sherlock courait depuis trois quarts d'heures d'un escalier à un autre, scrutant chaque peinture, se demandant si tel ou tel tableau n'avait pas bougé quelques millimètres ou si celui-ci ou celui-là n'avait pas changé de teinte. Lockhart interrogeait les pensionnaires des peintures, se demandant s'ils n'avaient pas, par hasard, de nouveaux voisins.

"Auriez-vous vu une jeune fille de seconde année passer avec un tableau inconnu et l'accrocher quelque part ? J'aide actuellement le jeune Sherlock Holmes à résoudre une enquête. Je l'ai beaucoup aidé, vous savez ? Sans moi, il n'aurait jamais trouvé cette passion pour la criminologie ! Il m'a dit qu'il admirait mes exploits, et je lui ai dit 'mon grand, je ne suis qu'un sorcier qui a trouvé sa voie, toi aussi tu peux trouver la tienne' !"

Sherlock poussa un grognement de rage. Il n'avait toujours pas eu de nouvelles de John ou de Jim, censés fouiller le bureau du directeur, et minuit allait bientôt sonner. Il remonta une énième fois les escaliers.

"Non ! ça ne peut pas être là !"

Il tomba nez à nez avec Molly. Ils restèrent tous deux figés un instant, puis Sherlock se jeta sur elle pour la saisir par les épaules.

"Dis-moi lequel est faux !"

"Non. Bois le philtre et je te dirais." dit la fille d'une voix peu assurée.

Sherlock s'éloigna d'elle et s'appuya à la rambarde des escaliers pour tenter d'avoir une vue d'ensemble. Il consulta sa montre à gousset : plus que quelques minutes. Ses yeux scrutèrent à toute vitesse les murs ; cependant, plus le temps avançait, plus il paniquait.

Dong ! Premier coup de minuit.

"On n'a plus le temps." souffla-t-il.

Dong !

Il ne restait qu'une chose à faire. Un choix.

Dong !

S'il buvait cette potion, il sauverait Molly. Mais il passerait le restant de ses jours, et même après, à croire qu'il l'aimait. Et il laisserait Jim seul.

Dong !

La logique voulait qu'il sauve Molly. Mais quelque chose lui hurlait de ne pas le faire.

Dong !

Un choix. Molly ou Jim.

Dong !

Il ouvrit la fiole, la porta à ses lèvres. Il lança un regard glacial à Molly. S'il buvait, il ne serait plus libre de penser. Il n'y aurait plus qu'un mot à son esprit : Molly... Molly... Molly...

Dong !

Molly détourna ses yeux embués de larmes, se sentant déjà coupable du pire des crimes. Sherlock suivit la trajectoire de son regard et referma la fiole.

"C'est donc ce tableau-là."

Dong !

Il gravit les escaliers tandis que Molly se rendait compte qu'elle s'était elle-même trahie. Le tableau n'était pas bien grand et occupait un espace auparavant vide. Il l'avait remarqué depuis un moment et s'était même fait la réflexion qu'il ne l'avait jamais vu, mais il avait effacé cette information inutile en apparence.

"Je pensais que tu ne le trouverais pas, dit Molly d'une voix faible. Tu n'accordes jamais d'importance aux détails insignifiants."

"Les détails sont les éléments les plus importants. Ce sont eux qui différencient une bonne histoire d'un best-seller, qui trahissent les plus grands criminels ou qui prouvent que, bien que tu aies souvent gardé cette fiole dans la main et que tu l'ais déjà ouverte plusieurs fois, prouvant que tu as longuement hésité, tu n'as jamais bu une seule goutte de ce philtre. Il n'y a aucune trace de lèvres."

Molly se referma sur elle-même, honteuse d'avoir cru pouvoir berner Sherlock. Ce dernier sourit et balança la fiole - et à en juger par l'exclamation qui en suivit, elle atterrit sur la tête de Lockhart.

"Donc non, les détails ne sont pas insignifiants."

Il sourit brièvement, chose que Molly n'avait vu chez lui que lorsqu'il résolvait une enquête ou qu'il trainait avec Jim et John.

Il reporta son attention sur le tableau. Il représentait une falaise sciée en deux par une cascade furieuse. Une brume mystérieuse masquait d'impitoyables rochers et enveloppait les bois alentour.

"La chute du Reichenbach." commenta Molly.

"Ce n'était pas toi... les deux premiers jeux." affirma Sherlock.

"Les jeux ?"

"Qui t'a donné ce philtre ? Et pourquoi ?"

"Je devais juste cacher ce tableau. C'est..."

"Vous avez trouvé le tableau ? s'exclama Lockhart, essoufflé après avoir gravit les escaliers. Mlle Hopper, Mr Holmes, veuillez me suivre dans mon bureau."

Sherlock ignora son ordre et voulut partir à la recherche de John, mais le professeur le menaça de sa baguette. Il récupéra les baguettes des deux élèves.

"Professeur ?" dit Molly, apeurée.

"Veuillez me suivre tous les deux dans mon bureau. J'ai à vous parler."

Sans broncher, les deux élèves le précédèrent dans les couloirs. Ils entrèrent dans le bureau et Lockhart verrouilla la porte derrière eux.

"Professeur..." répéta Molly.

"Ne vous inquiétez pas. Mr Holmes, asseyez-vous. Vous ne vous rappelez de rien. Je maîtrise parfaitement bien le sortilège d'amnésie."

"Oh, je vois. Vous rencontrez les sorciers qui ont accompli de grandes choses, ils vous racontent leur histoire. Ensuite vous les oubliettez et il ne vous reste qu'à vous approprier leurs exploits."

"Parfaitement. Une telle histoire, avec toutes ces agressions, est bien trop dure à supporter pour un jeune homme comme vous. Il vaut mieux qu'un adulte expérimenté la porte sur ses épaules, ne croyez-vous pas ? J'ai fait des recherches sur vous. C'est impressionnant ce que la fratrie Holmes a accompli à un si jeune âge... Dommage que vous n'ayez raconté cela à personne."

Lockhart pointa sa baguette sur la gorge de Sherlock, un sourire charmeur aux lèvres. Molly se tassa dans un coin de la pièce.

"Racontez-moi, pour commencer, cette affaire de tableau."

"Il n'y a rien à savoir ! C'est moi qui ai mis ce tableau-là !" s'écria Molly.

"Pourquoi ce tableau là en particulier ?" s'amusa Lockhart.

Molly ouvrit de grands yeux puis se tourna vers Sherlock, comme pour demander son aide.

"Ce tableau a une histoire, expliqua Sherlock. Elle figure dans le recueil Les Chants de la Mort."

[Le prochain chapitre sera le dernier de l'année 2 et s'intitulera "La chute du Reichenbach"

*pousse un rire diabolique toute seule devant son ordinateur*

A demain, très certainement !]