John reconnu le plafond, qui commençait à lui être familier, de l'infirmerie. Un Sherlock mi-inquiet mi-amusé apparut dans son champ de vision et lui demanda s'il voulait du chocolat.
"Qu'est-ce qu'il s'est passé ?"
"Tu as été attaqué par les Détraqueurs. Ils travaillent pour le ministère. Ils étaient à ma recherche."
"Étaient ?"
Sherlock lui tendit le journal du jour. "Sherlock Holmes le revenant." John sourit.
Après avoir reçu l'autorisation de l'infirmière, John suivit Sherlock jusqu'à la Grande Salle pour le petit déjeuner. A leur passage, les élèves pointaient Sherlock du doigt en poussant des exclamations de surprise.
Indifférent, Sherlock s'installa à table. A l'heure de la distribution des courriers, il eut la surprise - même s'il s'en doutait un peu - de trouver une beuglante rouge de la part de sa mère. Il lança un regard à Anderson avec pour intention de fourrer l'enveloppe dans son sac, mais ce dernier avait tout de suite compris son intention et protégeait ses affaires.
Sherlock n'eut pas d'autre choix que de l'ouvrir.
"William Sherlock Scott Holmes ! Ton père et moi sommes très furieux contre toi ! As-tu la moindre idée de notre surprise lorsque nous avons vu au journal - AU JOURNAL ! - que notre fils décédé était encore en vie ! Et..."
D'un coup de baguette, Sherlock la fit taire. Après tout, la lettre comportait une quinzaine de pages et il n'avait pas que ça à faire. L'enveloppe s'agaça face à son propre mutisme et redevint un objet immobile.
"Ce n'est pas comme si je n'avais pas déjà fait le coup !" s'offusqua-t-il.
"Parce que tu l'as déjà fait !" s'exclama John en s'étouffant dans son verre.
Mycroft, qui était venu savourer le spectacle de son frère se faisant réprimander par une enveloppe, intervint :
"Une fois Mère l'a retrouvé pendu dans sa chambre. Il avait confectionné un harnais qui permettait de supporter son poids et d'empêcher la corde de lui rompre le cou... Et il s'était endormi. Mère a failli faire une crise cardiaque."
"C'était pour une enquête, se défendit Sherlock. L'affaire Lord Blackwood, à l'époque victorienne. Pendu pour sorcellerie noire et quelques jours après il tuait les membres du ministère de la magie."
"Tu t'intéressais à une affaire de l'époque victorienne ?" s'étonna John.
"Un docteur de génie a confirmé sa Mort et a été déshonoré lorsque Blackwood est réapparu. Je ne pouvais pas laisser passer une telle injustice. C'était le docteur Watson, un parent à toi ?"
§
"Pourquoi on n'est pas en cours déjà ?" demanda Sherlock avec ennui.
"Le professeur Lupin n'est pas là. Et ça lui arrive souvent d'ailleurs. Ça doit être la quatrième fois."
"Quand je dis qu'avec des profs pareils on n'ira pas loin en DCFM !"
"Peut-être que ça serait mieux si tu n'avais pas raté les trois derniers mois de cours !"
"J'ai une idée !"
Dix minutes après, ils étaient dans la cabane hurlante.
"C'est quoi ton idée ?" demanda finalement John en regardant son ami fermer les volets branlants et allumer des bougies.
"Je vais te faire cours."
John leva un sourcil, pas vraiment rassuré à cette idée.
"Je vais t'apprendre le Patronus. C'est un esprit protecteur. Je m'en suis servi pour repousser les Détraqueurs. C'est très facile. Il suffit de te concentrer sur un souvenir particulièrement heureux"
Là était tout le problème : John n'était pas certain d'avoir des souvenirs heureux. Sherlock se mit en position et récita la formule. La lumière jaillie de sa baguette prit la forme d'une loutre et nagea gaiement autour d'un John fasciné. Il se demanda quel serait son Patronus à lui. Un chien ? Un hibou ?
Sherlock fit signe à John d'essayer.
"Expecto Patronum."
Rien ne se produisit.
"A quoi tu as pensé ?"
"Le jour où j'ai reçu la lettre d'admission à Poudlard."
"T'as pas mieux ?"
"A quoi tu penses, toi ?"
"A un quadruple meurtre dans une maison avec portes et fenêtres verrouillées."
John n'était pas certain que ça soit la vérité. Il réessaya, encore, puis encore, puis encore. Sans succès.
"Je ne sais pas, moi ! fit Sherlock. Y'a pas une fille idiote, encore ? Sarah, ou Jeannette, ou l'autre boutonneuse, ou celle avec les lunettes ?"
"Dis-moi déjà à quoi tu penses !"
"Je te l'ai déjà dit. A une de nos enquêtes."
John pensa avoir trouvé une idée. Il se mit en position, peu sûr de lui, et ferma les yeux pour s'imprégner de son souvenir. Il se remémora ce jour de Noël, à ses onze ans, ou Sherlock lui avait assuré qu'il était son ami. Rencontrer Sherlock était, après tout, et malgré ses innombrables défauts (comme celui de se faire passer pour mort pendant des mois), la meilleure chose qui lui était arrivée depuis une éternité.
Une lumière inonda la pièce. Sherlock sourit de fierté en voyant un petit hérisson de lumière s'avancer timidement dans la salle et disparaître.
"A quoi t'as pensé ?" s'intéressa Sherlock.
"A ma famille."
Dans un froncement de sourcils, Sherlock se demanda pourquoi son ami rougissait, visiblement gêné, mais décida de ne rien relever.
[Bonjour/Bonsoir. Voilà le chapitre du jour, j'espère qu'il vous a plu.
Pour les Patronus de John et Sherlock j'ai évidemment pris les fameux hérisson et loutre.
Mais je ne sais pas vraiment quoi mettre pour les autres personnages, surtout Mycroft. Donc si vous avez des idées, dites-le en commentaire^^]
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Les chants de la Mort - Sherlock fanfiction
FanfictionJohn a toujours été un jeune garçon tout à fait normal. Alors qu'il mène sa vie à Privet Drive, il ne se doutait pas qu'une lettre mystérieuse allait faire basculer son existence. En effet : il apprend qu'il est un sorcier ! Est-ce une mauvaise blag...