Les chants de la Mort - Sherlock fanfiction

Année III, Chapitre 12 : La vengeance

Un mois s'était écoulé depuis l'incident de défense contre les forces du mal, mais les commérages n'en finissaient pas. C'était surtout le fruit de Sally et Anderson.

"Oh, Sherlock a eu une petite frayeur !"

"Tu trembles, le revenant !"

"A ce qu'il parait tu t'es pissé dessus en voyant un toutou, Holmes ?"

Sherlock les ignorait, mais John ne le supportait pas. Lorsqu'il en parla avec son ami, ce dernier dit qu'il ne fallait pas attacher de l'importance aux idioties d'une bande de connards sans cervelle qui s'acharnent sur les autres pour se sentir comme les rois du monde.

John s'inquiétait pour lui, mais respectait sa volonté de ne pas vouloir en parler plus.

Ils s'installèrent à table et ils furent rejoints par Henry.

"Salut ! Est-ce que vous avez du nouveau pour le loup-garou ?"

"Je pense avoir quasiment fini." dit Sherlock en souriant malicieusement.

"Ah oui ?" s'étonna John.

"Assez évident, en fait. Mycroft doit m'apporter un truc pour confirmer ma théorie, mais... ah, justement, le voilà."

Mycroft balança une pile de papiers sur la table.

"Entre ça et les trains tu me dois une sacrée part de ton argent de poche."

"Ne t'en fais pas, je te donnerais ce que je te dois. Mais ne vas pas tout dépenser en gâteaux..."

Mycroft s'en alla dignement. Sherlock feuilleta le dossier, qui avait tout l'air d'être un dossier officiel. Il refusa de dire à Henry et John ce que c'était. A la fin du repas - il n'avait rien mangé - il referma le dossier.

"Non ! Non ! ça n'y est pas !"

"Qu'est-ce qui n'y est pas ?" demanda John.

"Oh ! Je vois, je sais ! Elémentaire !" s'exclama le brun, euphorique.

John comprit qu'il n'aurait pas de réponse.

"Henry, demanda-t-il, tu es doué en magie, n'est-ce pas ?"

Henry répondit par l'affirmative.

"Tu veux devenir chasseur de loups-garous ?"

"Oui, avoua Henry. Pour éviter que quelqu'un ait le même destin que mon père."

Quand il partit, John interrogea Sherlock.

"C'est bientôt la pleine lune." répondit-il simplement.

§

Le lendemain, après le cours de botanique, Sherlock entraina John vers la salle de DCFM. Le professeur Lupin donnait un cours aux premières années.

"Qu'est-ce qu'on fait ?" demanda John.

"Quelle est la plus grande peur de Lupin ?"

L'air surpris de John confirma à Sherlock qu'il ne savait pas.

"L'Épouvantard, John, en quoi s'est-il changé quand Lupin s'est interposé entre lui et moi ?"

"En lune... en pleine lune... Ah ! Je vois, tu crois que Lupin est un loup-garou. Tu ne penses pas qu'il a peur de la pleine lune parce qu'il a peur des loups-garous, comme Henry ?"

"Si c'était le cas l'Epouvantard se serait changé en loup-garou. Et Lupin s'est absenté à chaque pleine lune." dit Sherlock.

"C'est Lupin qui a attaqué Henry !" s'exclama John.

"Non."

Les élèves sortirent au bout d'une heure, suivis du professeur Lupin. Seul Henry n'était pas sorti. John et Sherlock s'infiltrèrent dans la salle et trouvèrent le première année en train de fouiller dans le bureau de Lupin.

"Qu'est-ce que... ?" fit John, perdu.

Henry se redressa d'un coup, cachant ce qu'il venait de voler dans sa poche.

"C'est le moment où tu nous donnes les explications, Sherlock." dit John.

Croisant les mains dans le dos, la détective se fit un plaisir d'accéder à sa requête.

"Henry a dit avoir été attaqué par un loup-garou. Je suis allé enquêter dans la forêt où j'ai été à mon tour attaqué."

"Tu as été attaqué par le loup-garou ? Tu ne me l'avais pas dit." dit John.

"Non, ça n'était pas un loup-garou. Les loups-garous sont grands et squelettiques et ils se tiennent sur deux pattes. Ce qui m'a attaqué était plus proche d'un chien. Un gros chien avec des yeux rouges. Mais ce n'en était pas un, c'était bien trop gros. Et puis que ferait un chien dans une forêt dangereuse, qui réapparaît pile à la pleine lune, pile l'année où Henry, qui a été traumatisé par un loup-garou étant petit, entre à Poudlard."

"Quelqu'un veut faire fuir Henry ?"

"Je me suis posé la question longuement. L'une des choses évidentes à ce moment-là était qu'il y avait un animagus à l'école."

Henry fronça les sourcils.

"J'ai donc gentiment demandé à Mycroft de m'apporter les dossiers des animagus. Mais hormis le professeur McGonagall qui se change en chat, il n'y a personne. A moins que..."

"A moins qu'il y en ait des non-déclarés. On a vu ça en DCFM, dit John. Mais qui voudrait faire ça ?"

"Mais Henry, qui d'autre ?" demanda Sherlock.

Henry afficha une expression indéchiffrable, partagé entre l'horreur et l'indignation.

"Reprenons depuis le début : le père d'Henry a été tué sous ses yeux par un loup-garou. Cela l'a grandement affecté, puisqu'il veut devenir chasseur de loups-garous. Pour se venger... Et puis il a découvert, d'une manière ou d'une autre - comme je l'ai dit c'était facile à deviner - que notre professeur de DCFM était un loup-garou. Evidemment, il ne l'a pas accepté."

"Je suis venu ici pour prouver qu'il en est un !" dit Henry sur la défensive.

Sherlock fouilla dans le sac d'Henry et en sortit le livre sur les semi-hommes qu'il ne quittait jamais. Il trouva avec une exclamation triomphante la page qui indiquait le rituel pour devenir animagus.

"Ce qui est étrange, dit-il en refermant le livre, c'est que si Henry a vu un loup-garou tuer son père devant lui, il doit bien avoir une idée de ce à quoi ressemble un loup-garou, non ? C'est une image gravée dans ses cauchemars. Alors pourquoi en confondrait-il un avec un chien ?"

"La mémoire peut se remodeler, dit John. J'ai vu ça à la télé."

"Admettons. Mais pourquoi Henry irait-il voler la potion tue-loup du Pr Lupin ?"

Sur ces mots il prit la fiole qu'Henry avait volée.

"Tu as fait croire que tu avais été attaqué par un loup-garou. Tu l'as dit à tout le monde, personne dans l'école pouvait ne pas être au courant. Tu espérais faire accuser le seul loup-garou de Poudlard : Lupin. Tu espérais que j'enquête et que je le désigne comme coupable. Mais ça n'a pas marché. Alors tu es venu voler sa potion tue-loup pour qu'il fasse un carnage ce soir."

Un moment de silence suivit ces révélations.

"Bien joué, Sherlock Holmes." dit Henry.