Année IV, Chapitre 2 : La coupe du monde

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Quand Mme Hudson vint réveiller les deux garçons, très tôt le matin, elle poussa un cri de surprise. La pièce était noyée dans les plumes d'oreillers éventrés et un fort, fait de draps suspendus à des chaises et de livres empilés, avait été bâti dans un coin. Le matelas avait inexplicablement déserté le lit et traînait dans un coin. Dessus se trouvait Sherlock, emmêlé dans une couverture, et John qui s'était mis en boule dans le peu d'espace que l'autre lui laissait.

Elle les observa d'un œil attendri... Qu'ils étaient mignons ! C'était rare de voir Sherlock l'air aussi heureux qu'en cet instant.

Sherlock grogna et donna un coup de coude à John en remuant. Ce dernier sursauta et regarda autour de lui, l'air perdu. Puis quand il se souvint qu'il était à Baker Street et non pas à Privet Drive, il s'affala de nouveau dans le lit en poussant le brun.

§

John s'émerveillait devant toutes les tentes qui s'étendaient à perte de vue. Il ne pouvait s'empêcher de courir d'une attraction à une autre. Les parents Holmes marchaient tranquillement en souriant face à son comportement enfantin. Sherlock suivait, une quinzaine de pas derrière, toujours endormi.

Ils s'installèrent dans les gradins, à des places VIP. John avait littéralement des étoiles dans les yeux et sautillait sur place, accoudé à la rambarde. Qu'est-ce qu'il avait hâte de raconter ça à Greg !

Le présentateur fit un discours enthousiaste et laissa enfin place au jeu. L'équipe d'Irlande fit son apparition et illumina le ciel encore sombre. John se mit à hurler comme les autres spectateurs.

Lorsqu'il se retourna pour voir Sherlock, il constata que celui-ci était partit.

"Tu cherches le garçon brun avec un long manteau et des cheveux en pétard ?" demanda une voix féminine.

C'était une jeune fille aux cheveux courts et blonds, probablement du même âge que lui. Elle portait un costume de farfadet ainsi qu'un chapeau assorti qui clignotait. John hocha la tête.

"Il vient de partir." Puis elle remarqua la manière insistante que John avait de fixer les drapeaux irlandais qu'elle tenait dans les mains. "Fan de l'équipe irlandaise ?"

"Comment ne pas l'être ?" s'exclama-t-il en souriant.

"Bonne réponse, dit la fille en lui tendant un des drapeaux. Mary Morstan, et toi ?"

"John Watson."

§

Pour ceux qui se demandent où était passé Sherlock, il arpentait les gradins moins luxueux.

Il examina brièvement les alentours avant de se glisser sous les gradins. Là se trouvait un homme d'une trentaine d'années, l'air tout à fait louche. Il portait des lunettes de soleil et son chapeau pointu était baissé de sorte à ce qu'on ne puisse pas voir son visage.

Sherlock s'approcha, sans un mot, et sortit de son manteau une petite pile de pièces dorées. L'homme pencha la tête vers le haut, laissant voir sa lèvre fendue :

"Tu s'rais pas un peu jeune pour consommer ce genre de chose ? C'pas pour les amateurs."

"Ce que je fais me regarde. Je te paie, c'est tout ce qui compte non ? Sinon je peux avertir la sécurité de ta présence."

L'homme soupira et ouvrit sa cape pour dévoiler les dizaines de fioles qu'il y cachait. Sherlock reconnu parmi les contenus diverses plantes et potions, dont un tiers possiblement mortelles.

"Qu'est-ce que monsieur veut ?" fit l'homme d'un ton irrité.

"De quoi stimuler mon cerveau."

Sherlock ressortit de la cachette une fiole de drogue cachée dans la poche de son pantalon. Il en consommait de temps en temps depuis qu'il étudiait les Reliques de la Mort.

Juste pour maintenir le cap.

Évidemment, si ses parents l'apprenaient, ils seraient furieux.

Le match se termina quelques heures après. Irlande vainqueure, sans aucun suspense selon le jeune détective. Ces matchs étaient si prévisibles - il suffisait de prendre en compte la météo, la mauvaise vue d'un des joueurs et la récente rupture avec la copine d'un autre, tous ces facteurs qui déterminaient l'issue de la confrontation.

Il retrouva John à la sortie. Ce dernier lui demanda où il était passé, et n'eut aucune réponse, puis lui présenta d'un air joyeux sa nouvelle amie, Mary.

"Salut. Mary Morstan." dit-elle.

Elle lui tendit la main mais il ne la lui prit pas. Il l'examina de haut en bas - visage barbouillé de maquillage aux couleurs de l'Irlande, pas de rouge à lèvres ou de mascara contrairement à la majorité des jeunes filles de son âge, l'air assez tête de mule, assez fortunée au vu de ses chaussures de valeur. Française, d'après son accent.

Il la trouva potable pour trainer avec John.

"Je pue ou quoi ?" plaisanta Mary en rangeant sa main, l'air nullement vexée.

John lança au brun un regard réprobateur qu'il ignora, comme à l'accoutumée. Le trio décida de faire un tour du campement pour visiter les divers stands. Sherlock resta en retrait, peu à l'aise avec les inconnus.

Il aurait bien fait deux ou trois déductions gênantes sur Mary qui auraient poussé John à ne pas traîner avec elle, mais il s'en abstint : John lui en voulait encore mortellement de s'être fait passé pour mort. Il valait mieux qu'il se taise.

§

La veille, après que John l'ait tabassé à coup de polochon, ils s'étaient jetés dans le lit, essoufflés. Sherlock, dont la tête pendait hors du matelas, avait senti son sang monter, et soudain, dans un froncement de sourcils, il avait dit :

"Il y avait qui ?"

"De quoi ?"

"A mon enterrement. Il y avait qui ?"

Sa voix semblait neutre, mais John connaissait ses intonations et fut surpris de comprendre qu'il avait l'air inquiet.

"Tes parents, Mme Hudson, ton oncle Rudy je crois... Molly, Greg, moi... Mycroft... Un professeur qui s'appelait Slughorn. Un certain Mr Trevor aussi. Qui est-ce ?"

"Le... C'est lui qui m'avait offert Barberousse... Jene pensais pas qu'il viendrait, il ne parle plus trop avec ma famille depuis...que Barberousse est mort."


[Je passe juste parce que je me suis rendu compte que j'avais oublié de le dire hier, alors JOYEUSES PÂQUES A TOUS !]

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Les chants de la Mort - Sherlock fanfictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant