Molly venait d'apprendre la nouvelle : Greg s'était réveillé. En temps normal, elle aurait été heureuse, mais là, ça n'allait vraiment pas.
D'après ce que Sally et Janine avaient dit, Sherlock était en couple.
Elle rentra dans sa chambre, balança son carnet secret sur son lit et s'effondra dans son oreiller. Pourquoi Sherlock ne la remarquait-il pas ? Qui pouvait être cette personne pour qui Sherlock éprouvait des sentiments ? C'était vrai que le brun était étrange depuis quelques mois. Il semblait plus ouvert, souriait sans cesse, lançait des regards autour de lui comme pour trouver quelqu'un et gloussait discrètement quand il trouvait la personne en question. Molly l'avait remarqué, tout ça, mais aucune fille n'intéressait Sherlock.
Est-ce que c'était Janine ? Après tout elle lui tournait autour depuis le début de l'année et Sherlock lui avait déjà parlé... plus qu'il n'avait parlé à Molly alors qu'ils se connaissaient déjà avant leur arrivée à Poudlard.
Elle se redressa brusquement, puis remarqua qu'elle n'était pas seule. Il y avait un garçon dans sa chambre.
"Molly Hopper."
Elle fronça les sourcils. Elle n'avait pratiquement jamais vu ce garçon. Il trainait parfois avec Sherlock et John, mais la plupart du temps il était introuvable. Il tenait dans la main le journal intime qu'elle avait jeté plus tôt et le lisait sans aucune gêne. Il avait la bouche ouverte en un "o" moqueur.
"Ô Sherlock, sa chevelure nuit et sa peau neige ; ses yeux tempête qui voient tout mais m'ignorent..." lut le garçon avec un ton excessivement théâtral.
Molly, rouge de honte, crut qu'elle allait pleurer. Le garçon sortit un objet de sa poche. Une fiole rose qu'il agita devant elle.
"Ceci est un philtre d'amour. Une goutte pour toi, une goutte pour celui que tu aimes, et vous serez liés à jamais. L'un ne pouvant vivre sans l'autre. Même une personne jusqu'alors dénuée de sentiments."
"Sherlock." comprit Molly.
"Si tu le veux, il ne faudra faire qu'une chose..."
§
"Alors ? fit John. Avec Jim ?"
"Quoi Jim ?" dit Sherlock en faisant mine de ne pas savoir où il voulait en venir.
Pour toute réponse, John fit un cœur avec ses mains et l'agita devant le brun.
"On s'est juste embrassés !"
John compta sur ses doigts :
"Oui, juste embrassés hier soir avant d'aller dormir, ce matin au petit déjeuner, avant le cours de potion, au milieu du cours de potion, après le..."
"On t'a jeté un sortilège de babillage ? D'habitude tu es moins bruyant."
"D'habitude tu ne m'écoutes pas. Mais dès que je dis 'Jim'..."
"Oh la ferme !"
Ils se dirigeaient vers le cours de botanique. Alors que les serres étaient en vue, Sherlock tituba dangereusement et John le retint à temps pour l'empêcher de tomber.
"Ça va ?" s'inquiéta-t-il.
Sherlock hocha la tête, mais son tint plus pâle que d'habitude et ses mains tremblantes n'étaient pas du même avis. John insista.
"Je suis un peu fatigué. Je vais sécher le cours."
"Non, tu vas à l'infirmerie. Ordre du médecin. Je t'accompagne."
"Tu n'es pas médecin !"
John le fit passer par un raccourci. Sherlock tenait à présent à peine debout et tremblait de tout son corps. Pris de délire, il s'arracha à John et se laissa glisser au sol.
"Fais-la taire ! Dis-lui de me laisser !"
Paniqué, John tenta de le calmer. Il chercha de l'aide autour de lui, mais le couloir était désert. Son œil s'arrêta sur une tâche rouge au mur. Il remarqua que Sherlock s'était tut et qu'il regardait au même endroit. Il lui jeta un coup d'œil paniqué, comme pour voir si John voyait aussi ce message sinistre fait de lettres ensanglantées.
Il y a des centaines de tableaux à Poudlard
Deux cent cinquante dans les escaliers
Encore plus dans les couloirs
Et une vingtaine en haut du phénix d'or
L'un d'eux n'était pas là avant
Trouve-le ou bois l'amour
"Qu'est-ce que ça veut dire ?" dit John.
"J'ai trouvé le même genre de message quand Janine a été agressée et que Greg a été empoisonné. Quelqu'un veut visiblement que je résolve des énigmes."
Sherlock scruta le message, puis son regard se porta sur la petite fiole rose qui pendait à un bougeoir, enlacée dans une ficelle couleur sang. Il le décrocha et découvrit un petit mot, un message d'amour, comprit-il, à son intention.
"Molly..." soupira-t-il.
"Pardon ?"
"C'est un filtre d'amour. Molly en a but et veut que j'en boive aussi pour que je tombe amoureux d'elle."
"Tu crois que c'est elle s'est attaquée à Janine et Greg pour capter ton attention ?"
"Je ne sais pas. Mais il y a plus urgent. Si elle en a bu, il faut que j'en boive aussi, ou elle mourra avant minuit."
"Qu'est-ce qu'il se passe ici ?"
C'était le professeur Lockhart. Sherlock leva les yeux au ciel, déjà irrité.
"Professeur ! On a besoin de vous !"
Lockhart s'approcha, prêt à secourir ces deux élèves et passer une fois de plus pour le héros. Sherlock n'en fut pas ravi, mais se dit - du moins fut forcé de penser quand John lui lança un regard assassin - qu'une aide de plus ne serait exceptionnellement pas de refus.
"Il faut d'abord chercher le tableau. Après on en saura plus. John, va chercher Jim, il connaît le mot de passe pour entrer dans le bureau de Dumbledore. Je vais aux escaliers mouvants avec... lui."
John acquiesça et disparut. Sherlock partit à l'opposé, suivit d'un Lockhart intrigué. Il résuma la situation en quelques mots et le professeur poussa un "Ah" faussement inquiet.
"Il faudra punir cette jeune fille, proclama-t-il. User de ce genre de magie est très mal."
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Les chants de la Mort - Sherlock fanfiction
FanfictionJohn a toujours été un jeune garçon tout à fait normal. Alors qu'il mène sa vie à Privet Drive, il ne se doutait pas qu'une lettre mystérieuse allait faire basculer son existence. En effet : il apprend qu'il est un sorcier ! Est-ce une mauvaise blag...