Alors que je sortais tout doucement des limbes dans lesquels mon cerveau était plongé, une lumière blanche et aveuglante m'apparut brusquement. Oh putain j'étais mort! Mes sens étaient comme endormis et il me fallut deux bonnes secondes pour remarquer que la lumière divine se déplaçait de gauche à droite.
- Auxanne, suit la lumière s'il te plaît.
La voix était déformée, un peu comme sous l'eau.
- Dieux ?
Mon ton était incertain. J'étais pas vraiment partant pour suivre la lumière, après tout j'avais une meute à diriger, mais désobéir aux Dieux, est ce que c'était possible au moins ?
- Dieux ?
La voix marqua une pose, comme un peu décontenancée.
- Espèce d'abruti fini c'est Alisson!
- Ali ?
La lumière se baissa enfin et un joli visage aux traits délicats me fit soudain face. Sa mine et ses joues rosies m'indiquaient son mécontentement.
- Espèce d'arrogant, stupide, abruti de louveteau!
Chacune de ses insultes étaient ponctués d'une tape sur la poitrine. Ouille! Ça faisait un mal de chien!
- Tu aurais pu y rester! T'as fait une hémorragie cérébrale et tu as eu une commotion!
Ses mots étaient hachés et sa voix m'indiquait clairement qu'elle commençait à paniquer.
Le plus délicatement possible, je lui attrapais le bras et la basculais sur mon torse. Allongée comme elle l'était sur moi, son oreille reposait pile sur mon cœur et je comptais là dessus pour la rassurer.
Alors qu'elle pleurait dans mes bras, je dessinais de petits cercles de façon rotative dans son dos en attendant que ses pleurs se tarissent. Lorsque le plus gros de la crise fut passait, je lui demandais d'une voix calme et posée comment elle se sentait. Après plusieurs reniflements, elle leva son visage et ses yeux rougis vers moi.
- Ça va mieux. J'ai eu peur tu sais. Tu ne te réveillais pas et personne n'arrivait à rentrer en contact avec ton loup.
En finissant sa phrase, elle avait repris contenance et se tenait à présent sur ses deux jambes.
- Combien de temps j'ai dormi ?
- Presque une journée.
Une journée ?!
En effet, en regardant par la fenêtre de ma chambre, je pouvais voir le soleil entamer sa descente. Alors que j'allais poser les questions à la soumise de ma meute, je remarquais que celle ci s'était éclipsée discrètement de la chambre durant ma contemplation.
Alisson était l'infirmière de notre meute et Orion notre médecin-chirurgien. Sa présence à elle m'indiquait que mes blessures n'étaient pas très grave et sous contrôle. Cependant, je n'avais aucune idée de où sortaient mes plaies.
Cherchant dans les méandres embrumés de mon cerveau, certains souvenirs de la veille me revinrent par flash. L'appel, le kidnapping, les vampires, la bataille, Aeden, sa blessure, la vétérinaire, le vampire aux yeux écarlates, le néant. La vétérinaire!
Elle devait être morte.
Je sentais grâce aux liens de meute qu'Aeden se reposait dans sa chambre à mon étage, sa blessure n'étant pas encore cicatrisée. Je pouvais même dire que mon petit frère était en train de dormir comme un bébé. Sa cicatrisation rapide avait dû lui pomper toute son énergie.
VOUS LISEZ
Les Ombres des Mondes : la reine dragonne et le mercenaire noir
Paranormal« Mais dans quelle merde je m'étais encore fourrée ? ». Lorsque Astrid Vasilikos voit débarquer dans le cabinet vétérinaire glauque dans lequel elle travaille de nuit Auxanne Archigos, couvert de sang et de blessures, elle pense que son heure de mou...