Chapitre trente trois

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Chapitre trente trois : Astrid 


Je trouvais la question d'Aeden et stupide, et en même temps pertinente. Mais j'avais déjà résolu ce dilemme affectif dans ma jeunesse, aussi, la réponse à fournir m'apparut évidente. 

- Mes parents resteront toujours mes parents. C'est eux qui m'ont élevé, nourri, logé, habillé et aimé durant ces vingts cinq dernières années. Si ta question est : est ce que je savais que Maria et Robert Stratos n'étaient pas mes parents biologiques, la réponse est : oui. 

Aeden me lança un regard de biais, surement dans l'espoir de savoir si, oui ou non, je pensais chacun de mes mots. Après quelques secondes, il soupira et sembla se détendre, il n'avait plus l'air aussi mal à l'aise que tout à l'heure. Dans une sorte d'accord tacite, on laissa s'écrouler les minutes en silence, chacun perdu dans ses propre pensées. Cinq bonnes minutes devaient déjà s'être déroulé lorsqu'un mouvement chez Aeden m'interpella. La tête penché sur le coté et les sourcils froncés, il me regardait d'une façon bien étrange. 

- D'après les informations de Lyssandre, tu aurais vingt trois ans. Or, selon Sacha, la Princesse du trône d'Ouranos aurait disparu il y a environs vingt cinq ans, et en plus, toi aussi tu dis que tes parents t'ont élevée durant vingt cinq ans. Je comprends pas. 

Mais c'était qu'il était intelligent le loup, peu de gens remarquaient l'incohérence entre ma date de naissance officielle et mon âge réel. 

- Lorsque Robert m'a trouvé, il était en mission dans le désert de Lemnos en Grèce. Selon l'histoire qu'il m'a raconté, il était en plein milieu de l'après midi et la journée avait été particulièrement chaude. Avec ses collèges, ils venaient de finir la mission qui leur avait été attribué et il était en train de rentrer dans son campement quand il m'a aperçut. Au début, il a cru que j'était une sorte d'animal, j'étais couvert de sable et en plus je ne faisais aucun bruit. C'était peut être un coup de chance, qui qu'il en soit, il est venu me voir, et c'est là qu'il m'a vu pour la première fois. Au début, il a cru que j'étais morte, j'étais juste là, allongé sur le sable et je ne bougeais pas. Et puis, il m'a pris dans ses bras et, d'après lui, je lui aurais souri. "Un sourire pure et innocent" c'est ce qu'il disait. Après, il m'a ramené à son campement, imagine la tête d'une vingtaine de soldats à qui on ramène un bébé. J'avais sur moi seulement un petit body et un collier avec marqué dessus "Astrid Athéna Vasilikos". Après avoir fait des recherche à partir de mon nom, il c'est avéré que je n' "existais" pas et que personne n'avait déclaré ma disparition, les soldats en ont donc déduit que j'avais surement été abandonné. J'ai passé quelques semaines avec eux, le temps qu'ils finalisent ce qu'il y avait à finaliser. Ils se sont tous occupé de moi et, quand l'heure du départ à sonné, Robert m'a ramené avec lui. Maria, sa femme et ma mère adoptive, n'arrivait pas à avoir d'enfant et moi, j'avais besoin de parents. Après avoir fait le nécessaire, je suis officiellement devenu la fille de Robert et Maria Stratos. Au moment de choisir quels noms mettre dans les cases ainsi que la date de naissance à écrire sur mon certificat de naissance, mes parents ont choisis de me nommer Astrid Athéna Vasilikos Stratos, née le 3 juillet, date à laquelle mon père m'a trouvé. D'après les médecins, j'avais environs deux ans au moment de ma découverte dans le désert donc, même si officiellement j'ai vingt trois ans, officieusement je me rapproche plus des vingt cinq. Eh voila, tu es au courant de toute l'histoire! 

Me tournant vers le petit mercenaire, ce dernier me regardait avec des yeux plein de surprise, la bouche un petit peu entrouverte. 

- Le moins que l'on puisse dire, c'est que t'as pas une vie banale toi. 

À sa réplique, un fou rire m'envahis. Secouant la tête de gauche à droite, je dus admettre en mon fort intérieur que cette conversation m'avait fait un bien fou, j'avais l'impression que le poids qui me pesait sur le coeur avait disparu. Aeden et moi nous nous regardâmes en souriant lorsque soudain, le loup afficha une expression bizarre. Avançant son nez vers moi, je le vis me renifler à la manière d'un chien et de façon flagrante. Se reculant légèrement, il tapa dans ses mains, un grand sourire aux lèvres. 

- Ah bah ça y est, tu sens enfin le dragon! 

Effectuant un mouvement de recul, l'idée de lui mettre une gifle me traversa l'esprit. 

- Ne parles pas de mon odeur corporelle, ça me met très mal à l'aise. 

Faisant fi de ma recommandation, Aeden continua à me renifler en souriant comme un idiot. Poussant un soupir, je posais ma tête sur l'épaule d'Aeden, j'étais un peu fatiguée. À mon contact, je sentis Aeden se raidir, qu'est ce qu'il avait encore ? Jetant un coup d'oeil vers son visage, je remarquais qu'il me fixait avec surprise et stupéfaction. 

- Qu'est ce que tu fais ? 

Aeden avait penché sa tête vers moi et chuchotait. Ah d'accord, je venais de comprendre. Comme il s'était montré gentil avec moi, je décidais de lui faire une fleur. 

- Aeden, je suis triste donc, c'est à ce moment là que tu dois me réconforter. 

- Ah. D'accord. 

Doucement, il leva son bras pour me tapoter le sommet du crâne. Je savais pas si je devais trouver ça mignon ou désespérant. 

- T'as crus que j'étais un chien ou quoi ? 

Ah les hommes, il fallait tout leur expliquer. Relevant ma tête de son épaule, j'attirais le petit loup dans mes bras sans aucune douceur, le serrant fort contre moi. Pendant quelques secondes, Aeden n'eut pas l'air de savoir quoi faire, mais, instinctivement, il me serra lui aussi dans ses bras tout en posant le haut de sa tête sur mon crâne. 

J'avais compris une chose aujourd'hui, si les loups paraissaient tactiles, Aeden lui, ne semblait pas l'être, et pourtant, quand j'avais posé ma tête sur son épaule tout à l'heure, j'avais vu son loup remonter à la surface dans ses yeux. Flocon avait besoin d'affection, et Aeden aussi. Personne ne pouvait vivre sans tendresse et j'en savais quelque chose, j'avais passé près de deux ans sans et ça m'avait laissé une petite blessure au coeur. Enfaite, le câlin était autant pour lui que pour moi. Et puis, en plus, avec sa petite moue gêné, Aeden était vraiment hyper craquant. 




Les Ombres des Mondes : la reine dragonne et le mercenaire noirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant