Chapitre soixante neuf

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Chapitre soixante neuf : Astrid




La bouche entre ouverte et les yeux écarquillés, j'essayais tant bien que mal de me remettre de la vision paradisiaque qui s'offrait à moi.

Arrivé sur une terre semblable à une île, le dragon des ombres nous avait déposé sur une espèce de falaise qui surplombait une mer rose. Les côtes étaient bordés de sable beige s'étendant sur des centaines de kilomètres et plus loin, plus profondément, une immense forêt composée d'une flore que je n'avais jamais vue était rattaché à cette plage.

Au centre de l'ile, surplombant les bois, un immense volcan dégageant de la fumée se dressait majestueusement. Sur son flanc, on pouvait apercevoir le château qui, je le supposais, allait accueillir la réunion des rois.

Insula était vraiment un monde à part, même si, vu sa taille et le fait qu'il ne soit pas peuplé, je doutais qu'on puisse le nommer monde. Le terme astéroïde lui conviendrait mieux.

Derrière moi, je pus remarquer que le dragon des ombres venait de se coucher sur la falaise, fermant ses yeux pour, à n'en pas douter, faire un somme. Alors que j'allais faire remarquer à Aeden qu'il était grand temps pour nous de nous mettre en route au vu du chemin que l'on avait à parcourir pour atteindre le château, une étrange lumière bleutée nous entoura tous les deux.

Fermant fortement mes yeux en sentant mes pieds se détacher du sol, la téléportation manqua de me faire vomir. Si il y avait bien un truc auquel je ne m'habituerai jamais dans ce monde de magie, c'était bien la téléportation. Ça avait tendance à retourner l'estomac.

Sentant à nouveau de la solidité sous mes chaussures, je rouvris mes paupières tout en cherchant à ne pas tanguer. Par chance, Aeden était plus habitué que moi à ce genre de moyen de transport et savait à quel point j'y étais sensible.

Attrapant mon coude de sa main pour me stabiliser, il me murmura quelques mots à l'oreille pour que moi seule puisse l'entendre.

- Alors tu arrives à mettre K-O des adversaires bien plus vieux et bien plus puissants que toi mais tu n'arrives toujours pas à te faire à un simple sort de téléportation ?

Face à sa remarque, je lui balançais une petite tape sur le bras en me reculant légèrement de lui tandis qu'il rigolait.

Reprenant mon sérieux pour observer ce qui m'entourait, j'essayais de rester de marbre face à l'agencement de la salle et à tous les regards qui me dévisageaient.

Arrivée dans une salle structurée comme un dôme, le plafond était de verre tandis que les murs qui le soutenait paraissaient faits de pierres noires. Grâce à la lumière du soleil qui filtrait à travers les vitres, la pièce restait lumineuse et bien éclairée malgré le fait qu'elle soit immense.

Jetant un regard autour de moi, je pus apercevoir que, creusés carrément dans les murs, des couloirs menant je ne sais où étaient disséminés un peu partout. Rapidement, j'en dénombrais huit mais je ne doutais pas que, dans une pièce comme celle ci, il y ait des entrées et sorties cachées un peu partout.

Délaissant la contemplation de la structure, je m'intéressais aux personnes qui se trouvaient en face de moi.

Attablés à une gigantesque table ronde, une bonne centaines de paires d'yeux me fixèrent quelques instants avant de se détourner, ennuyés.

Ça allait encore être fameux comme réunion.

- Regardez qui nous fait l'honneur de sa visite! La reine d'Ouranos!

Le type qui avait parlé, un homme aux cheveux grisonnant et grassouillet, avait fait exprès de faire trainer chacun de ses mots, de telle sorte que sa phrase passait pour un reproche. Pensait il que je n'étais pas légitime à cette réunion ? Derrière moi, mon loup grogna.

Les Ombres des Mondes : la reine dragonne et le mercenaire noirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant