Chapitre cinquante six

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Chapitre cinquante six : Astrid





Après plusieurs kilomètres à planer dans les airs, la gravité commença enfin à faire son effet et mon corps se mit à chuter progressivement. Tombant littéralement du ciel, je finis par rencontrer la cime des arbres. Sentant des épines et des branches me fouetter le corps tandis que je dégringolais, mon dos rencontra finalement une surface dur qui me fit stopper ma chute. Le choc fut rude. Et douloureux. Ayant fini adossée à un tronc d'arbre, mon souffle se coupa dans ma poitrine tandis que tout mon corps n'était que douleur. Prenant quelques secondes pour faire entrer de l'air dans mes poumons, je finis par me laisser glisser contre le tronc, terminant les fesses sur le sol gelé par l'hiver.

Faisaient fi de la douleur, je soulevais légèrement ma tête pour pouvoir jeter un regard à ma blessure à l'abdomen. Oh oh ... J'étais dans la merde. Il n'y était pas allé de main morte avec son épée l'autre samouraï de mes deux, j'étais pas sûre que je puisse survivre à une telle entaille.

Son épée avait perforé ma peau pourtant devenue aussi lisse et dure que les écailles d'un dragon, allant jusqu'à atteindre mes poumons, perforant tous les organes se trouvant sur son passage. J'avais raison de convoiter son épée, elle devait être spéciale. En plus, sa lame devait sûrement être enduite d'un quelconque poison.

Eh merde! J'allais sûrement y passer.

J'étais toujours adossée à mon arbre lorsque je sentis la température grimper en flèche. Mais quelle merde allait encore me tomber sur la gueule cette fois ci ?!

Levant les yeux vers la sylve qui m'entourait, je ne vis au départ que du givre et de la neige. Puis, ils apparurent. Fleurissant de nulle part, les bourgeons sur les arbres se mirent à éclore en à peine quelques secondes. La glace sur l'herbe se mit à fondre et les brins d'herbe revêtir alors une couleur d'un vert chaud et doux. Devant moi, la neige devenait eau et alimentait la verdure de la forêt. On était en plein mois de mars mais on se serait cru en juin.

Ok! Le climat pétait un câble, j'allais mourir et en plus, le monde était sur le point de virer à l'apocalypse! Génial!

Nan mais sérieusement, ils jouaient à quoi les dieux là haut ?!

Essayant de me concentrer sur ma situation, ma vue commença à s'éclaircir quelque peu, même si les bords restaient encore floues.

Ce fut à ce moment là que les choses prirent une tournure des plus inattendue.

Face à moi, la neige, la glace et le givre qui n'avaient pas succombé à la chaleur se mirent à s'élever dans le ciel. Restant quelques instants en suspension, il se mirent à tournoyer pour finalement se condenser en une masse à l'aspect humanoïde. Les secondes s'égrenèrent tandis que les éléments froids paraissaient prendre vie. Autour de moi, alors que le printemps semblait tout juste avoir pointé le bout de son nez, un vent glacial se répandit aux alentours, paraissant amener avec lui l'hiver. Toute la forêt dans mon champ de vision se couvrit de blanc comme si on était au mois de décembre. Un blizzard se leva et de la neige se mit à tomber.

Aeden m'avait dit qu'il arrivait des choses bizarres durant les solstices mais je ne m'attendais pas à ... ça, qu'importe ce que le ça représentait.

J'en étais là dans mes réflexions, contemplant toujours le paysage, lorsque je l'aperçus.

Silhouette immaculée dans cet épais brouillard, elle avait l'air irréelle. Se tenant au cœur de la tempête, une femme parée d'une longue robe blanche, possédant une chevelure elle aussi couleur neige et ayant derrière son oreille une fleur de lys gelée me fixait de ses yeux couleur blizzard. Elle marchait pieds nus dans la neige, comme ci le froid sous ses pieds ne la dérangeait pas. Quand ses iris harponnèrent les miennes, la tristesse et la solitude qui s'y reflétèrent me firent frissonner.

Les Ombres des Mondes : la reine dragonne et le mercenaire noirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant