Les Ombres des Mondes : la reine dragonne et le mercenaire noir

XII/ ASTRID

Putain de mal de tête!

Alors que j'essayais d'ouvrir mes yeux, la lumière que j'aperçus entre mes cils me fit très vite les clore. Mon mal de tête ne faisait qu'augmenter de seconde en seconde. Merde, j'avais encore dû picoler jusqu'à n'en plus finir et voila que je me retrouvais avec une gueule de bois anthologie.

Décollant mes paupières tout doucement, je remarquais les draps blancs qui recouvraient le lit. Problème, mes draps étaient violets. Putain de merde! Me sentant tout à coup plus réveillée, je regardais le lit deux places dans lequel je me trouvais.

Point positif, aucun mec en vu. Aucune femme non plus. Faute d'activité, je commençais à observer mon environnement. Murs blancs, matériels médicaux, petite télévision. Manquait plus que les cadres de clowns flippants et on se serait cru chez mon dentiste.

Mais qu'est ce que j'avais encore foutu ?!

En y regardant de plus près, je remarquais les canards sur mes fringues. Des canards! Mes vêtements étaient composés de papier. La culotte comprise. Quel était l'abruti qui m'avait désapé durant ce qui semblait être mon coma éthylique!

J'avais peut être eu un accident?

En quête de blessures sur mon corps, je commençais mon examen.

Soulevant la chemise slash robe slash truc avec des canards, je remarquais les bleus et griffures qui parsemaient mon corps. Génial. Continuant mon inspection, je vis enfin la compresse qui entourait ma taille. La retirant d'un coup sec, je douillais sévère, mais les points de sutures qui se disséminaient sur mon abdomen me préoccupaient un peu plus que la douleur.

Certains points étaient bancales, d'autres trop collés ou espacés, plusieurs semblaient faits à l'arrache, comme ci j'étais une sorte de bout de tissu d'entrainement. Nan mais oh! J'avais jamais signé pour que de jeunes étudiants en médecine me recousent mon corps moi!

Alors que je maudissais intérieurement l'incapable qui m'avait fait cela, j'eus un flash.

Ce fut à ce moment là que tout ne revint en mémoire. Autre psychopathe, son toutou, le vampire, le plateau chirurgicale, le meurtre. Le meurtre. Le meurtre! Putain j'étais vraiment, vraiment dans la merde ce coup ci!

M'asseyant le plus délicatement possible sur le lit d'hôpital, priant pour ne pas m'arracher les points de suture qui devaient probablement empêcher mes intestins de sortir de mon corps, je pris quelques secondes pour digérer et analyser la situation.

Conclusion, il fallait que je me barre de là où j'étais, bien que je n'avais aucune idée de ma position actuelle ni de comment j'allais m'y prendre pour me tirer d'ici.

Posant mes pieds sur le carrelage froid de la pièce, je me dirigeais vers la fenêtre d'une part, parce que la porte pouvait être gardée et d'autre part, parce que regarder le paysage pouvait m'aider à me situer géographiquement et temporellement. En plus, personne ne pensait jamais à faire surveiller les fenêtres!

Manque de bol pour moi, j'étais retenue captive au deuxième étage d'une immense baraque qui m'était inconnue. De plus, d'après mes estimations, on était en fin de soirée et pour en rajouter une louche, je ne reconnaissais absolument pas ce qui m'entourait. Bon en même temps, mise à part si on m'avait mis la tour Eiffel sous les yeux ou la statue de la liberté, j'avais eu peu de chance de réussir à me situer juste avec le paysage!

M'enfin, dans ce genre de situation, il était toujours bon de relativiser. J'étais vivante, avec des blessures minimes, les flics n'étaient pas présents et je n'étais pas non plus en prison.

J'étais sûrement chez les loup garous, c'était la seule explication logique. Logique d'être chez des loups garous! Mort de rire.

Heureusement, ceux là me devaient un service. Après tout, je leur avais sauvé les fesses contre le vamp, et j'avais opérée gratis l'un des leurs. D'ailleurs, comment j'avais pu tuer un vampire ? Ils n'étaient pas censé être genre, surpuissants et immortels, ou au moins un truc dans ce style ?