Chapitre soixante deux

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Chapitre soixante deux : Astrid




Enfin le nez et le corps à l'air libre, j'en profitais pour fermer mes yeux et respirer à plein poumons. Enfin un air sans fumée!

Après quelques secondes à ne rien faire d'autre qu'attendre et respirer, les bruits de l'extérieur parvinrent enfin jusqu'à mes oreilles.

Rouvrant légèrement un œil, ce qui se déroulait sous les yeux me stupéfia en me figeant sur place.

Ma bouche tombant légèrement, je regardais passer devant moi des mercenaires pourchassés par un dragon qui leur crachait des flammes aux fesses. Depuis quand ma vie était elle devenue aussi palpitante qu'un film ?!

Alors que je ne pouvais me résoudre à détacher volontairement mes pupilles de ce spectacle, Auxanne rentra dans mon champ de vision.

Planté devant moi, les jambes bien ancrés dans le sol, l'image que me renvoyait Auxanne me fit penser à ma première rencontre avec lui. Couvert de sang, des ecchymoses sur tout le corps, torse nu, vêtue seulement d'un jean trop grand pour lui et même pas boutonné. La seule différence notable c'était que ce coup ci, l'hémoglobine dégoulinait de sa bouche.

Ses cheveux blonds colorés avec de la poussière et du sang séché étaient entremêlés et Auxanne ne faisait que passer nerveusement une de ses main tremblante dans ceux ci, les emmêlants encore plus. Mal à l'aise, il shootait avec son bout de pied dans les cailloux devant lui tandis que son regard était fuyant. Putain il lui était arrivé quoi encore à ce guignol!

Inquiète, je fis un pas dans sa direction tout en lui attrapant son coude.

- Eh le loup, ça va ?

Ayant réussi à attirer son attention, l'alpha me renvoya un petit sourire incertain. Il ouvrit sa bouche pour parler mais aucun son n'en sortit. Se passant sa langue sur ses lèvres pour s'humidifier la gorge, le goût du sang dû lui parvenir en bouche car une grimace mi dégoûtée, mi énervée traversa son minois.

Se passant une main rageuse sur le bas de son visage, Auxanne ne fit qu'étaler un peu plus l'hémoglobine. Poussant un soupir profond avant d'harponner ses iris aux miennes, la fatigue dans les yeux de l'alpha m'apparut clairement.

- Ouais. Juste ... un loup psychopathe a l'intérieur de mon âme. Mais ça s'arrange. Je crois. J'espère.

Je me contentais de hocher la tête et lui offrant un petit sourire factice, ne sachant pas quoi répondre. Voyant ma mine, il n'eut qu'un petit rire désabusé et un peu gêné.

- Alors ton sorcier ?

- Bah, il est mort.

À peine eus je prononcer cette phrase qu'un silence de mort s'abattît sur le champ de bataille. Les combats avaient cessé, les combattants s'étaient figés et une ambiance pesante s'était installée autour de moi.

- Comment t'as fait ça ?

Passant l'une de mes mains dans mes cheveux, je remarquais que mes pointes avaient légèrement roussi à cause des explosions et des flammes. Comment je pouvais encore être en vie après toutes les merdes qui m'étaient tombés sur la gueule ?!

- Grâce à une arme créé par un génie, un pouvoir surpuissant et une putain de chance démesurée.

Mon ton badin n'allégea pas l'atmosphère, au contraire. La tension était tellement montée en flèche que je pouvais presque la goûter.

Et soudain, comme si un fil s'était brisé, des cris transpercèrent l'air.

Jetant un regard autour de moi, je pouvais voir les combattants de l'armée révolutionnaire se jeter dans les bras l'un de l'autre tout en rigolant à gorge déployée. Chez certains, des larmes coulaient le long de leurs joues mais les sourires qui illuminaient leurs visages réchauffa mon cœur.

Les Ombres des Mondes : la reine dragonne et le mercenaire noirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant