Les Ombres des Mondes : la reine dragonne et le mercenaire noir

XVI/ AUXANNE

Dans la chambre de mon petit frère, je m'assurais que celui ci allait bien. D'après sa réaction à la petite humaine, Aeden était tombé sur la tête, il n'y avait pas d'autre explication possible. Nan mais c'était vrai quoi, depuis quand le célibataire qu'était mon zêta s'entichait t-il d'une petite humaine fragile ?!

Pas qu'Aeden n'ait jamais été en couple, il avait eu son lot de conquête - toutes plus excentriques et dangereuses les unes que les autres - cependant, il ne s'était jamais inquiété pour l'une d'entres elles. Pas qu'il en ait eu besoin en même temps, elles savaient toutes se défendre elles mêmes. Elles faisaient même peur lorsqu'elles étaient en colère.

Peut être que si il s'inquiétait pour la gamine, c'était parce qu'elle lui avait sauvé la vie ? Rah, j'en savais rien moi!

J'en étais là dans mes réflexions - à mes triturer les méninges tout en me frustrant - lorsque Lyssandre m'appela du rez de chaussée. Il devait avoir trouvé quelque chose d'intéressant, comme d'habitude.

Je jetais un coup d'oeil à mon frère qui commençait à se relever de son lit.

- T'es sûr que tu veux descendre ?

Ma question était claire. Était il assez en état pour se montrer au reste de la meute plus de cinq minutes sans s'étaler au sol ?

- J'en suis sûr.

Et pour illustrer ses propos, le loup de mon frère remonta à la surface, jaunissant ses yeux d'ordinaire gris, et fit des jumping jack sur place, un petit sourire montrant ses canines collé au visage. Ce loup je vous jure!

Rassuré sur son état, je commençais ma descente des escaliers.

Ma maison - et donc par procuration celle de ma meute - comportait trois étages ainsi qu'une cave et un grenier avec comme jardin des hectares de forêts à n'en plus finir avec,  disséminé dessus, plein de petites maisonnettes où résidaient les membres de ma meute voulant un peu d'espace ou tout simplement voulant vivre en famille. D'autres  créatures obscures squattaient aussi certaines de ces maisonnettes mais comme elles ne foutaient pas le bordel, j'avais décidé de les laisser tranquille.

Pour en revenir à la maison, celle ci s'organisait de manière simpliste.

À la cave se trouvait des cellules individuelles dans lesquelles on pouvait y enfermer les jeunes loups inaptes à se contrôler durant les pleines lunes ou des prisonniers qu'on pouvait s'amuser à torturer grâce à une salle à part totalement insonorisée et disposant de tout le matériel nécessaire. Pratique, efficace et dissuasif pour les autres êtres voulant nous chercher des noises.

Le Rez de chaussé était un peu plus gai.

En passant le pas de la porte, un hall avec des couleurs  « naturelles » comme le disait Ali s'étendait devant nous, avec à gauche la pièce des cuisines, incluant tout ceux que Cyriel, notre upsilon cuisinier, trouvait selon lui indispensable. Ses murs et son sol étaient en carrelage et les meubles étaient en inox métallisé.

À droite du hall, un salon avec des murs rouges et une moquette noire, incluant télévision et tous les équipements dernier cri pour pouvoir se détendre, était aménagé.

Enfin, tout droit, juste en face de la porte d'entrée, s'étalait un couloir comportant trois portes. Le couloirs avait ses murs beiges et un sol avec du bois blanc. La première porte, de couleur marron, située à droite, contenait mon bureau personnel, comme l'indiquait l'inscription « bureau de Auxanne ». Juste en face de celle ci se trouvait une porte blanche toujours fermée à clé et réservée aux adultes. Dans celle ci se trouvait toutes les armes que possédaient la meute, ainsi que l'atelier où celles ci étaient fabriqués. Seulement quelques personnes en avaient la clé. Adam, Warren, Aeden, Adèle, Honey et moi. Un représentant de chaque grade. La porte tout au fond conduisait à l'extérieur, où une terrasse avait été aménagé.

Un escalier en bois coloré reliait mon hall d'entrée à l'étage supérieur. Le premier étage était composé des salles de jeux pour les enfants et des salles de détentes pour les adultes, chaque pièce ayant sa particularité. L'une comportait un home-cinéma, une autre plusieurs jacuzzis, la suivante était une pièce remplie de jouets d'enfants et ainsi de suite. Six salles composaient ce premier étage, l'une d'elle étant un salon avec bar où les réunions importantes étaient quelques fois tenues.

Les escaliers menant vers l'étage supérieur étaient en ferraille blanche et noire, se mariant à merveille avec la moquette noire et les murs blancs cassés remplies de cadres photos de ma meute. Toutes les chambres se trouvaient à cet étage ainsi que l'infirmerie. L'infirmerie avait bien entendu un ascenseur qui desservait directement près de la porte d'entrée du hall au Rez de chaussé. Des montes plats étaient disséminés un peu partout dans le couloirs et, même si ils ne servaient presque jamais, ils étaient quelques fois utilisés par les louveteaux comme cachette dans leurs jeux.

Finalement, le dernier étage possédait un escalier des plus banal et les pièces occupant celui ci se résumaient aux laves linges et sèches linges ainsi qu'à la salle de bain commune et aux toilettes.

Le grenier cependant possédait un escalier en bois assez poussiéreux dû au peu de passage qui s'y effectuait et une seule et géante salle le composait. Officiant en temps que bibliothèque contenant des ouvrage aussi vieux que la meute - si ce n'était aussi vieux que le monde lui même - le grenier était fait pratiquement que de bois et était rempli d'étagères et de coffres ainsi que de vieux instruments devenus démodés par la technologie actuelle.

Ensuite, les maisons disséminées sur mon territoire étaient décorées selon les goûts des propriétaires actuels. Pour tout dire, certaines des maisons étaient habitées par des créatures loufoques qui ne faisaient même pas parti de ma meute et le moins que l'on pouvait dire, c'était que leur goût décoratif était plutôt ... original!

Arrivé dans le salon du Rez de chaussé, je mis mes réflexions de côté pour écouter les informations qu'avait réussi à récupérer notre « détective ».

Presque tous les membres de ma meute étaient réunis autour de Lyssandre et seul les enfants étaient partis jouer dans leurs pièces, ne se préoccupant pas des « problèmes de grands » comme ils le disaient si bien.

- Bon je vais commencer par la petite humaine. Astrid Artémis Vasilikos Stratos, vingt trois ans, elle habitait en Grèce avec ses parents, Maria et Robert Stratos ainsi qu'avec son frère Ace, quinze ans et ses deux petites soeurs, Elisio huit ans et Joyce six ans. Elle a entamé des études de vétérinaire après son bac mais y à mit un terme suite à l'assasinat de sa mère il y a deux ans. Elle est déclarée célibataire et a un mandat d'arrêt sur sa tête pour meurtre prémédité. Elle est déclarée fugitive et dangereuse.

Ah bah putain ça promettait!