Chapitre soixante et un

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Chapitre soixante et un : Astrid




Assise sur le sol, je regardais les dernières cendres de celui qui avait été l'un des plus puissants sorcier des mondes s'envoler vers les cieux.

Il devait mourir, c'était un fait. Il le méritait. Il le voulait en plus! Alors, pourquoi est ce que je me sentais si mal ?

Peut être à cause de son dernier mot.

- Je me demande si c'est pour cette femme que t'as fait tout ça Magnus ?

Me laissant aller à pousser un profond soupir tout en regardant le ciel, je finis par me lever après quelques secondes.

Ancrée solidement au sol par mes deux jambes, je commençais à déambuler dans la salle du trône complètement détruite à la recherche de Aeden et de Lehyan. Ni l'un ni l'autre n'avaient donné de signe de vie depuis tout à l'heure et ça commençait légèrement à m'inquiéter.

- Les gars ?

Mes mains autour ma bouche pour faire porter le plus loin possible ma voix, je n'eus cependant aucune réponse.

- Vous êtes encore vivants ?

Tendant l'oreille, j'essayais tant bien que mal de repérer le moindre bruit.

Me déplaçant à travers la pièce, un léger mouvement parmi tout le bordel qui régnait au sol attira soudain mon attention.

M'abaissante pour débarrasser les débris qui recouvraient l'espace qui bougeait, je finis par tomber nez à truffe avec mon loup.

Ligoté à une chaise, renversé sur le coté, les yeux un peu dans le vague et recouvert de sang, Aeden prit quelques secondes à remarquer qu'il n'était plus enseveli et que j'étais là à le fixer.

Cependant, quand ses iris rencontrèrent les miennes, leur couleur d'or en fusion me sauta aux yeux.

- Flocon ?

Un sourire enfantin vint illuminer son visage.

- Astrid !

Attrapant les bras de sa chaise, je bandais mes muscles pour réussir à le redresser.

Essoufflée par l'effort, je tentais de tirer sur les chaînes qui le retenaient pour les briser par la force, sans succès.

Alors que je commençais à pester contre ces satanées menottes, le loup d'Aeden attira mon attention.

- T'es vraiment trop belle petite dragonne.

Me figeant de surprise, je finis par éclater d'un vrai rire en voyant toute la sincérité et l'admiration dans les iris de mon loup. Ça faisait tellement bizarre d'entendre le corps d'Aeden me dire des mots d'amour. C'était pas que je doutais de la profondeur des sentiments d'Aeden à mon égard, c'était juste qu'on était pas du genre romantique tous les deux.

Me penchant pour attraper les joues de Flocon, je me contentais de déposer chastement mes lèvres sur les siennes en souriant. Alors qu'il tentait d'approfondir notre baiser, je me reculais en laissant échapper ma joie.

- Désolé monsieur le loup, mais avant de faire quoi que ce soit, on va attendre que ta moitié humaine se réveille.

Car l'absence d'Aeden alors qu'il était sous forme humaine ne pouvait signifier qu'une chose. Cet abruti était tombé dans les vapes et son loup avait dû ainsi prendre le contrôle de son corps.

Poussant un gémissement à mi chemin entre la tristesse et l'amusement, Flocon se contenta de gesticuler sur sa chaise.

Décidant qu'il était grand temps de le débarrasser de ses menottes, je me concentrais pour sentir de déplacer en moi mon pouvoir. Parcourant mon corps comme mon sang parcourait mes veines, ma magie provoquait des petits frissons sous ma peau. Cherchant encore plus profondément en moi, je ressentis enfin ce que je recherchais. Entouré de noir, la représentation d'une flamme vive d'un orange sauvage presque rouge s'imposa dans mon esprit. Dissimulée aux tréfonds de mon âme, cette magie paraissait incandescente et brillait de mille feux.

Les Ombres des Mondes : la reine dragonne et le mercenaire noirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant