Les Ombres des Mondes : la reine dragonne et le mercenaire noir

Chapitre trente sept

Chapitre trente sept : Auxanne

Après la disparition de Sacha à travers son portail magique, j'avais décidé de ramener toute la petite troupe à mon manoir, les quatre enfants inclus. Bien entendu, malgré le fait que j'ai ordonné à mes loups de ne pas tuer les bambins, leur présence avait été plutôt mal perçu, se traduisant par des regards haineux et des promesses de tortures futures. L'atmosphère devenait tellement pesante et Astrid de plus en plus agressive que j'avais dû demander à Honey d'emmener les mioches dans un de nos pavillons d'invité. Bien que j'en ignorais la cause, Astrid n'était pas vraiment d'accord avec cette idée mais après une âpre discussion, j'avais réussi à la convaincre sauf qu'à présent, je n'étais plus vraiment dans ses bonnes grâces. Personnellement, je ne voyais pas ce qu'elle reprochait à Honey. D'accord elle était une garce sans coeur quand elle s'y mettait, d'où son surnom d'Honey la Furieuse, mais avec les enfants, elle était un vrai amour, si bien que je l'avais nommée Êta. Communément appelé Gardiens ou Gardiennes, ces loups ou louves étaient chargés de surveiller et de protéger les enfants en cas de crise. Ils avaient tous un instinct protecteur très fort et un niveau en combat très élevé. Honey excellait dans son rôle de Gardienne.

Après que les gosses et la louve Êta soient partis, j'avais envoyé certains de mes loups réparer la terrasse et dis aux autres d'aller vaquer à leurs occupations tandis que je réunissais Orion, Aeden et Astrid dans le salon rouge. Cette pièce n'avait jamais autant servi que ces deux derniers jours. À présent, j'attendais patiemment le retour de Sacha pendant qu'Orion ruminait seul dans son coin je ne savais quoi, qu'Astrid lançait des regards assassins à Aeden et que ce dernier s'amusait à jouer à un solitaire. L'ambiance était si pesante et électrique qu'on se croirait sur un champ de bataille. Alors que j'étais sur le point de questionner Aeden par télépathie pour savoir pourquoi Astrid lui en voulait autant, une espèce de frisson d'avertissement secoua mon cerveau. Lançant un coup d'œil à mon frère puis à mon médecin, j'observais chez eux une certaine tension dans les épaules semblable à la mienne et une vigilance accrue en direction de l'extérieur. De nouveaux intrus avaient pénétré sur mon territoire! Analysant mieux le frisson qui me parcourait toujours l'échine, je remarquais que contrairement aux enfants qui s'étaient hâtés d'arriver à mon manoir, ces visiteurs marchaient tranquillement sur mes terres. Cherchant à déterminer leurs natures, j'activais ma capacité unique Détection qui me permettait de visualiser dans une zone d'action réduite, en l'occurrence ici mon territoire, la position ainsi que de déterminer l'espèce qui parcourait ma sphère.

Voyant que mes yeux de loups venaient d'apparaître, signe que j'utilisais mes capacités lupines, Aeden et Orion s'étaient levés et attendaient mes conclusions. Devant la tension évidente, Astrid avait elle aussi choisi de se mettre en position défensive. Concentrant mon attention sur les auras des intrus, j'en aperçus cinq, tous des lycaes. Analysant de plus près leurs énergies, tout mon corps se détendit. Faisant un léger geste de la main en direction des loups et du dragon, je me re positionnais confortablement dans mon fauteuil.

- C'est bon, ce n'est que June et quelques loups de sa meute.

À la suite de mon annonce, Orion et Aeden s'étaient rassis dans leurs fauteuils respectifs, chacun reprenant l'activité qu'ils avaient abandonnée cependant, Astrid resta debout et, bien que moins sur ses gardes, elle resta en position offensive.

- June ?

C'était vrai, la petite dragonne ne connaissait pas encore la jeune alpha de la meute de la Nouvelle Lune.

- Une alliée.

Je choisis de rester énigmatique et vague dans ma réponse. Je n'avais aucune idée de pourquoi June se pointait chez moi et je n'allais pas livrer des informations sur l'une de mes amie à une parfaite étrangère, même si celle ci m'était sympathique. Devant mon manque d'explication, la petite reine leva ses yeux bleus au ciel en signe de mécontentement mais consentit malgré tout à se rassoir et à rester silencieuse. D'après mes estimations, la troupe de visiteurs devrait arrivé à mon manoir d'ici une vingtaine de minutes. Mon territoire était plutôt grand.