Chapitre soixante six

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Chapitre soixante six : Astrid


Le front posé sur la table, j'étais joyeusement en train de déprimer.

Non mais sérieusement, pourquoi il avait fallu que je parte en envolée lyrique le jour du couronnement ?! Maintenant j'allais devoir affronter tous les cons avides de pouvoir de mon foutu pays! Et en plus, en tant que reine, je devais me rendre à une assemblée de psychopathes qui ne respectaient même pas leurs propres règles! Ma vie avait déjà vrillée depuis quelques temps version roman fantastique mais là, ça devenait n'importe quoi!

Normalement dans les livres, la fille montait sur le trône, épousait son chevalier servant, avait des gosses avec et fin de l'histoire non ? Alors pourquoi est ce que moi je devais me taper les trucs ennuyeux tout en devant supporter le harcèlement constant de mes domestiques qui voulaient me refiler plus de boulot ?!

Bougonnant dans mes bras, la tête toujours collée à la table, j'entendais autour de moi les loups rigoler discrètement.

Alors que j'allais me redresser pour les fusiller du regard, la prise de parole d'Auxanne me coupa nette dans mon élan.

- Bon mes petits loups, un peu de course ça vous dis ? Mon loup n'a bouffé aucun allié durant la guerre ce que veut dire que peut être, je dis bien peut être, ses envies de massacres se sont, comment dire, atténués ? Autant vérifier.

Les lycans aux alentours restèrent quelques secondes silencieux avant de laisser exploser leur joie en criant, en rigolant et en s'enlaçant. Bah putain, je savais que les lycaes avaient besoin de contact avec leur alpha mais pas à ce point! Si rien qu'une course les plongeaient dans un tel émoi ...

Poussant un profond soupir, je me levais de ma chaise pour me diriger vers les escaliers qui menaient à l'étage.

Jetant un dernier coup d'œil derrière moi, je pus voir les membres de la meute se diriger en sautillant vers l'extérieur tandis qu'Auxanne continuait de brailler quelques ordres.

- On va quand même aller courir loin des habitations des gens qui vivent sur le territoire, juste au cas où !

Des hurlements de loups lui répondirent et un sourire naquit sur ses lèvres.

Souriant légèrement devant la scène, je finis par grimper les marches pour me diriger vers les chambres.

Arrivée devant celle que l'on m'avait attribué, la main sur la poignée, j'hésitais. Lançant un coup d'œil derrière moi, le battant noir de la piole d'Aeden scintilla grâce aux rayons du soleil qui filtraient par les fenêtres.

Ne faisant aucun mouvement pendant quelques instants, je finis par me détacher du seuil pour me diriger vers la chambre de mon copain.

Ouvrant sa porte, j'inspectais l'espace tout en me déplaçant même si ce n'était pas ma première visite. Rien n'avait changé ici. Les couleurs. Les meubles. La salle de bain attenante. Le lit.

M'arrêtant devant ce dernier, je me décidais à retirer mon pull. Me penchant légèrement, je commençais à dénouer mes lacets de chaussures lorsque le battant de la porte s'ouvrît à la volée. Relevant vivement la tête, l'image d'Aeden dans l'encadrement, tout sourire, fit s'envoler en groupes désordonnés les papillons que j'avais dans le ventre.

Fixant son regard sur moi, il finit par s'appuyer au chambranle tout en me dévorant des yeux.

- Ma petite reine! Dis moi, qu'est ce que tu fais dans ma chambre ?

Son ton ne contenait pas de reproche mais plutôt, un désir contenu.

Virant au rouge pivoine, mes yeux glissèrent malencontreusement sur le lit et des images de nous deux faisant des choses ... tout sauf catholique sur ce lit, traversèrent mon esprit.

Les Ombres des Mondes : la reine dragonne et le mercenaire noirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant