Protège-moi - T.2: L'Alpha [ Terminé ]

Chapitre 12.1

Plusieurs jours s'étaient écoulés depuis la fête des clans, sans avoir de nouvelle de Tahlia ou de Sohren et je ne m'en plaignais pas. Mon altercation avec elle m'avait largement suffi et ne pas la croiser dans les couloirs du Complexe s'apparentait à une bouffée d'oxygène. J'étais loin de m'attendre à ce qui allait se passer cet après-midi-là.

Tout d'abord, ce fut les regards en coin de Sheren, Trenan et Yorsha qui m'alertèrent en premier lieu. J'avais l'habitude du comportement taquin et excentrique du meilleur ami de mon homme. Cette fois-ci pourtant, je discernais une ambiance différente qui engendra une impression de malaise. Ensuite, ce fut l'absence d'Arenht à notre entraînement journalier. J'interpellais alors Sheren et Yorsha dans le couloir, leur demandant où il pouvait se trouver. Le regard qu'ils échangèrent ne fut pas pour me rassurer. Empoignant les deux compères par le bras, je les emmenais jusqu'à la cuisine où j'étais bien décidée à leur soutirer les informations. Ils me cachaient quelque chose, mais pas pour longtemps.

Ce qu'ils m'apprirent me laissa ébahie. Je n'en croyais pas mes oreilles. Un rire nerveux me secoua en entendant ce qu'il me disait. Ils me charriaient, ce n'était pas possible. Je passais d'un visage à l'autre, mais aucun sourire ne venait troubler leur air grave. Ils ne plaisantaient pas. Malheureusement.

— Les gars, vous ne pensez pas que cette rumeur est vraie ?

— Ben, c'est que tu es une Alpha et dans les hautes sphères ces choses-là s'arrangent parfois comme ça. Il t'a invité pas mal de fois chez lui en plus. Tu dois lui plaire.

Je les dévisageais, effarée.

— Vous déconnez là, sérieux, m'exclamais-je franchement. Ne me dites pas qu'Arenht pense comme vous...

Je laissais ma phrase en suspens, remarquant leurs regards fuyants.

— Où se trouve-t-il ?

Un courant glacé s'insinua en moi.

— La dernière fois que je l'ai vu, il venait de partir dans la forêt, répondit Sheren mal à l'aise. Il n'avait pas l'air bien du tout.

— Tu m'étonnes ! Qui a bien pu balancer un tel ramassis d'âneries ? Le pire c'est que vous y croyez. Je vous jure, par moment, vous êtes irrécupérables !

Sur ces paroles, je les plantais là, me dépêchant d'aller rejoindre Arenht. Mon cœur battait à un rythme effréné, un nœud terrible s'était formé dans mon ventre. Je craignais qu'il retombe aux prises avec son double animal. Il avait déjà vécu cette situation, sauf que je ne me comporterais pas comme elle. Je n'allais pas le quitter, même pour un Alpha.