La prise se relâcha un peu, me permettant de faire face à celui qui me tenait fermement.
— Arenht!
Je me jetais à son cou, mes nerfs prêts à lâcher. Il m'enlaça avec force.
— J'ai cru qu'ils t'avaient eu de nouveau, murmura-t-il dans le creux de mon cou.
Je sentis toute la tension dans sa voix, la peur qui lui avait noué les tripes autant qu'à moi.
— Ils m'avaient. Je ne suis juste pas restée.
Je m'accrochais à ses épaules alors que mes jambes donnaient des signes de faiblesse.
— Ça va?
Il s'écarta pour me scruter. Ses yeux s'arrêtèrent sur le tissu enveloppant ma jambe. Il était imbibé de sang. Son visage prit une expression féroce en découvrant ma blessure. J'esquissais un pauvre sourire, mais il ne trompa personne. Je ne pourrais aller plus loin sans soins adéquats.
Avec douceur, il me fit asseoir à terre. Je laissais ma tête reposer contre le mur. Il dénoua prestement le bandage de fortune. Je grimaçais lorsqu'il retira le tissu collé à la plaie.
— Piège à loup, expliquais-je en réponse à son regard incrédule. Je me suis bêtement fait avoir. Si seulement il n'avait pas été en argent massif...
— Il faut arrêter le saignement, cautériser la plaie.
Je fermais brièvement les yeux.
— Je n'aime pas trop l'idée mais je pense que c'est la seule option.
Il sortit de sa poche un briquet. Je détournais prestement le regard, me sentant soudain nauséeuse. J'avais déjà vu faire ça dans un film et m'étais sentie mal pour le personnage. Cette fois, c'était réel et j'étais à sa place. Drôlement moins gérable.
— Passe-moi une de tes lames. C'est pour ton bien ma belle. Je préférerais t'éviter toute douleur mais là, je ne vais pas te mentir, ça ne vas pas être une partie de plaisir.
Je hochais la tête nerveusement. Il se défit de sa veste, me la tendant.
— Mords dedans.
Ma salive eut du mal à passer. Obéissant à son injonction, je calais un bout du vêtement replié entre mes lèvres, y enfonçant mes dents. Son odeur m'emplit la bouche, les narines, me donnant un peu de courage. Je me doutais que pour lui ce n'était pas facile de le faire. Ma main vint agripper sa jambe. Il entreprit de chauffer la lame, consciencieusement. Il savait qu'il devrait le faire le plus rapidement possible. D'une part pour abréger mon supplice, d'autre part pour ne pas rester dans les parages une minute de plus que nécessaire. Je braquais mon regard sur son visage. Il avait les traits crispés sous la tension. J'entendis le son du briquet posé à terre. Ça n'allait pas tarder. Je formulais à peine cette pensée qu'une vive brûlure s'imprima sur ma chair. Ma main se crispa violemment sur son pantalon, mes dents se plantèrent dans le cuir, prêtes à se rompre. Un léger grésillement, une odeur écœurante de chair brûlée qui arriva jusqu'à mes narines. Mon regard vacilla, les traits de mon homme devinrent flous. Et la douleur : aiguë, fulgurante qui s'accrochait en moi, flèches acérées percutant ma chair, s'y enfonçant profondément. Alors que j'étais à la limite de perdre connaissance, le feu s'écarta enfin. Les bras d'Arenht se refermèrent autour de moi, ses mains vinrent caresser mon visage.
— Ayl. C'est fini.
La tête ballante, je peinais à reprendre mes esprits.
— Je...Je...ça va. Enfin, je crois.
Ma jambe m'élançait encore mais c'était désormais supportable. J'approchais mes lèvres des siennes. Il combla la distance restante. Je savourais le contact de sa bouche, me grisant de sa saveur. On ne pouvait pourtant pas s'attarder ici. Il m'aida à me relever. Je tâtais un peu du terrain, hésitant à m'appuyer sur ma jambe.
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Protège-moi - T.2: L'Alpha [ Terminé ]
WerewolfAylyn appréhende peu à peu son statut de louve-garou et a trouvé sa place au sein de la meute de Declan. Les problèmes sont pourtant loin d'être terminés. Entre la disparition de son ami Ethan enlevé par le Groupe L et cette étiquette d'alpha qu'on...