Protège-moi - T.2: L'Alpha [ Terminé ]

Chapitre 17.3

Devant nous se tenaient deux loups, babines retroussées sur leurs crocs acérés.

— Des expériences du Groupe L.

J'en avais la certitude. Ils me rappelaient le comportement d'Ethan dans les bois. Ma coéquipière huma l'air autour d'elle et eut un reniflement de dégoût.

— Pas de doute. Ils empestent l'humain.

Je n'avais même pas pensé à vérifier par mon odorat. Après quelques inspirations, je validais à mon tour. Des personnes transformées, mais en aucun cas des nôtres.

Elle brandit ses poignards, un sourire féroce aux lèvres.

— Qui veut tâter de mon acier ?

Je les vis s'approcher, indifférents aux armes brillant devant leurs yeux. Tahlia les jaugea avec dédain.

— Ils sont vraiment débiles. Ou suicidaires. Peut-être les deux.

Les lames courbes glissèrent dans ses mains, leur manche se logea naturellement dans le creux de sa paume. Ajustant sa prise, elle les tint sur le côté, prête à s'en servir et à trancher sans pitié le premier qui aurait la mauvaise idée de venir vers elle.

— Ils n'ont certainement pas voulu être transformés. Ils sont innocents.

Je ne pouvais m'empêcher de penser au cas d'Ethan. Peut-être qu'ils étaient eux aussi des personnes attrapées au hasard par le groupe L pour constituer leur armée.

— Eh bien, quand ils t'auront ouvert la gorge, on en reparlera de leur innocence ! Pour ma part, ils m'attaquent, je les embroche. Comme ça, tout est clair.

Elle n'avait vraiment pas froid aux yeux. L'idée de tuer ne paraissait pas lui causer de cas de conscience. Pour moi, ce n'était pas aussi simple.

L'un des loups finit par se lancer, trouvant notre conversation apparemment trop ennuyeuse. Il s'élança droit sur moi. Je n'eus que le temps de faire un pas de côté pour l'esquiver, pas assez vite pourtant. Une puissante mâchoire se referma sur mon avant-bras. Je hurlais sous la douleur intense qui irradia soudain. Une seconde après, mes réflexes reprirent le dessus et j'expédiais mon bras valide dans son cou. Armé d'une de mes lames, il percuta sa cible et du sang frais jaillit de la blessure. Un jappement aigu lui échappa et je fus libérée de ses crocs. Ne lui laissant pas le temps de réagir, je bondis en arrière, non sans jeter un coup d'œil à l'état de mon bras. L'entaille restait superficielle, j'avais agi à temps. Mon adversaire se traîna avec difficulté.

Ma partenaire avait pris l'autre à parti. Une de ses lames siffla dans l'air avant de se planter profondément dans le ventre de l'animal. Un gémissement de douleur, un éclair rouge et ce fut terminé. Le loup gisait sur le sol, sans vie. J'observais Tahlia rejeter ses longs cheveux roux en arrière et retirer son arme du corps immobile. Elle riva son regard à celui qui m'avait attaquée.

— Alors ? Veux-tu être le prochain ? Mon autre lame t'attend.

Il baissa les oreilles, gronda sourdement puis détala aussi vite qu'il lui était possible. Tahlia vint me rejoindre après s'être débarrassée de son opposant. Pas besoin de lui demander comment son combat s'était passé. La couleur pourpre qu'avait prise son arme et le sourire satisfait sur ses lèvres parlaient d'eux-mêmes. Elle jeta un bref regard sur ma blessure, mais ne fit aucun commentaire, ce dont je lui sus gré. Alors que je rangeais mes lames, un bout de tissu flotta devant mes yeux. Relevant la tête je la vis me tendre ce qui ressemblait à un morceau de sa chemise.

— Allez ! Tiens. Tu ne voudrais pas en mettre partout dans la voiture non plus.

Je la remerciais tout en attachant tant bien que mal le tout autour de mon bras, ce qui n'était pas évident du tout. Poussant un soupir d'exaspération, elle finit par me le fixer.

— Maintenant, tirons-nous d'ici. Il n'a pas l'air d'être dans les parages.

— Apparemment, non.

Je la suivis jusqu'au véhicule. La journée n'était pas terminée et le quadrillage de notre secteur non plus.