Chapitre 38.1

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Quelques jours plus tard...

L'après Groupe L. Revenir à la normale. Plus facile à dire qu'à faire. Des séquelles, nous en avions tous. Certains plus visibles que d'autres. Soigné par Doc, Declan reprenait progressivement l'usage de sa jambe blessée. Il mettait un point d'honneur à masquer sa douleur. La présence des prisonniers au Complexe n'aidait pas à aller de l'avant. Tant qu'ils ne seraient pas jugés, le cauchemar ne serait pas fini. On les avait installé dans une annexe souterraine du bâtiment principal, un endroit ultra sécurisé. J'essayais de faire abstraction de leur présence.

Doc avait terminé les analyses sur mon sang. Il m'apprit que mon immunité à l'argent venait en partie de ma spécificité génétique. Mon héritage d'alpha avait réagi à l'inoculation de son remède. Pour autant, il n'expliquait pas à lui seul les modifications engendrées. Doc ne pouvait malheureusement pas synthétiser cette immunité pour les autres. Comme d'habitude, j'étais hors normes. Heureusement que mon homme était là pour me changer les idées.

Je m'approchais du lieu de notre premier rendez-vous, cette cabane perdue au fond de la forêt qu'il avait aménagé rien que pour nous. L'émotion me gagna alors que les souvenirs affluaient. Je remarquais de fines guirlandes lumineuses suspendues entre les branches des arbres. Il avait recréé une atmosphère féérique. Mes mains effleurèrent avec émotion nos noms gravés sur l'un des piliers en bois. Que m'avait-il réservé cette fois pour ce rendez-vous ? Le connaissant, il ne m'avait pas demandé de le rejoindre ici par hasard. Je jetais un regard sur le ciel empli d'étoiles, m'imprégnant de cette sérénité. La porte s'ouvrit de l'intérieur alors que je contemplais encore la voûte céleste. Reportant mon attention vers l'entrée de la cabane, mes yeux s'arrêtèrent sur la silhouette nonchalamment appuyée contre le chambranle de la porte. Je ne m'habituerais jamais à cette vision songeais-je hypnotisée. Il portait une chemise d'un bleu nuit mettant en valeur ses yeux et un jean noir ajusté. Tellement sexy. Lorsque je remontais vers son visage, ce furent ses lèvres qui attirèrent mon attention.

Montant les deux marches me séparant de lui, je me retrouvais à quelques centimètres à peine de son torse, lui laissant le soin de prendre l'initiative. Sa main vint se poser sur ma hanche et m'attira vers lui, annulant la distance nous séparant. Lorsque je sentis le moindre contour de son corps contre le mien, je frémis, remontais mes mains le long de son dos. Plongeant ses prunelles couleur d'ambre dans les miennes, il me plaqua contre le montant de la porte avant de se pencher lentement vers moi. Aucun mot n'avait été échangé, le langage de nos corps suffisait. Je tendis mon visage vers lui, avide de sentir ses lèvres sur les miennes, mais il prit tout son temps, faisant monter la tension. Un soupir m'échappa alors qu'il glissait vers ma joue avant de poser sa bouche sur le point sensible de mon cou. Un long frisson me parcourut, ma tête se rejetant en arrière sous la douce torture de ses lèvres. Mes doigts vinrent fiévreusement fourrager dans ses mèches noires alors que ses mains naviguaient sur mes hanches. Sa respiration haletante allait en rythme avec les battements de mon cœur. Lorsqu'il s'écarta doucement, un gémissement de protestation sortit de ma gorge sèche.

— Si tu savais à quel point je dois me maîtriser pour ne pas me jeter sur toi, susurra-t-il en restant à distance de ma bouche implorante.

— Je ne vois pas ce qui te retient. Si tu n'as pas remarqué, je suis consentante.

Il fit glisser une de mes mèches derrière mon oreille d'un geste tendre puis posa son front contre le mien.

— Il y avait quelque chose que j'avais prévu de faire avant cela. Quelque chose d'important.

— Et pour cela tu devais me mettre dans cet état ? l'accusais-je boudeuse.

Un sourire contrit apparut sur ses lèvres alors qu'il me caressait la joue.

— Difficile de te résister ma douce quand tu me lances un tel regard. Allez, suis-moi. Je te promets de faire vite pour reprendre là où on en était.

Je râlais un peu pour la forme avant de me laisser entraîner dehors, entourée par la douce lumière des guirlandes scintillantes. Là, il me lâcha puis me regarda avec un sérieux qui m'alerta. Que manigançait-il ? Une sourde appréhension me gagna alors qu'il sortait une boîte de la poche arrière de son jean. J'étais tellement dans le feu de l'action tout à l'heure que je ne l'avais même pas remarqué. Un pressentiment. Ce n'était pas... Il n'allait quand même pas...

Les yeux rivés aux miens, il leva la boîte vers moi et l'ouvrit lentement, dévoilant un fin anneau constellé de pierres scintillantes. Le bijou était magnifique songeais-je tout en restant pétrifiée.

Je fixais sans réagir l'objet qu'il me tendait. Etait-ce ce que je pensais ? Incrédule, mon regard remonta lentement de sa main à son visage. Je plongeais dans ses prunelles lumineuses.

— Je... Je ne sais pas quoi dire, balbutiais-je encore sous le coup de l'émotion.

— J'ai réussi alors. Mon effet de surprise, ajouta-t-il en voyant mon air perdu.

Un doux sourire étira ses lèvres. Entre ses doigts, l'anneau brillait sous le clair de lune. Je sentis ma vue se brouiller alors que les larmes menaçaient de couler. Je fis la seule chose dont j'étais capable en cet instant où les mots me manquaient. Je me jetais dans ses bras. Il se contenta de me serrer avec force contre lui. Je ne pouvais être à un meilleur endroit qu'ici, tout contre lui, entourée par sa chaleur et son amour. Mon cœur battait à un rythme profond. Malgré mon émotion, je me sentais apaisée, chose que je croyais impossible. Lui seul me permettait de ne pas perdre espoir en un avenir plus souriant pour nous tous.

— Veux-tu t'unir à moi, ma Louve et continuer à me supporter durant le reste de notre vie ?

— C'est plutôt moi qui devrais te demander si tu es prêt à me supporter, corrigeais-je en restant enfoui contre sa chemise.

Je relevais la tête pour trouver de nouveau ses lèvres.

— Dois-je prendre cela pour un oui ?

— A ton avis, idiot. Rien ne me ferait plus plaisir, finis-je par déclarer les joues brûlantes.

Il me saisit délicatement la main gauche avant de faire glisser la bague à mon annulaire.

— Bon il faut encore une étape pour officialiser tout ça, ajouta-t-il en plongeant ses yeux dans les miens avec un petit sourire.

Je soupçonnais que cette étape n'était pas si anodine que cela. Il ne s'attendait tout de même pas à ce que je m'affuble d'une de ces énormes et encombrantes robes blanches ? Ce n'est pas parce que je faisais des efforts de temps à autres pour être un peu plus féminines que j'allais aller jusque-là. J'ouvris la bouche pour lui faire part de mes réflexions quand il m'arrêta aussitôt.

— Ne t'inquiète pas. Ça n'aura rien à voir avec ce que tu t'imagines.

J'étais à ce point prévisible ?

— Ça sera juste entre membres de la meute, une cérémonie sans tralala je t'assure.

Il me reprit dans ses bras avant de murmurer à mon oreille :

— Quoique je n'aurais pas été contre te voir en robe de princesse.

Il récolta une tape sur la tête. Et puis quoi encore, me déguiser en meringue, non merci.

— Allez, je t'emmène dîner pour te remettre de tes émotions.

Mon estomac se fit entendre à cet instant précis, comme pour confirmer la chose. Je ne pus m'empêcher d'éclater de rire avec lui. 

Protège-moi  - T.2: L'Alpha [ Terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant