Chapitre 33.1

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Aucune idée du nombre de minutes ou d'heures passées dans ce trou obscur. Je m'étais assoupie de temps à autre, la douleur constante me réveillant par à coup. Un grand bruit me fit sortir de ma torpeur. Hagarde, j'entrevis deux silhouettes passer le pas de la porte. Je me redressais, malgré la brûlure de l'argent se rappelant à mon bon souvenir. Il était de retour, et pas seul. La lumière inonda le réduit. Mes yeux papillonnèrent avant de pouvoir supporter la clarté. Mon cœur loupa un battement en apercevant la personne l'accompagnant. Ses longs cheveux rouges pendaient tristement autour de son visage. Ma bouche s'entrouvrit en découvrant dans quel état elle était.

— Je t'amène de la compagnie.

Suivant la direction de mon regard, il émit un petit claquement de langue navré.

— Ma chère sœur avait besoin d'un petit rappel sur mon affection à son égard.

Celle-ci ne broncha pas alors qu'il la tirait brutalement devant lui. Je croisais brièvement son regard avant qu'elle ne baisse la tête. Je déglutis péniblement. Elle était terrorisée. Je ne pouvais qu'imaginer ce qu'il lui avait fait subir avant d'arriver ici.

— Je constate que l'idée de tremper les lames de mes agents dans le sérum était assez inspirée. Vous ne risquez pas de pouvoir vous transformer. Je n'aurais pas été contre un peu de difficulté, mais cela viendra en temps et en heure.

A l'aide d'une deuxième chaîne, il attacha Tahlia au mur opposé. Juste avant, il la serra contre lui, s'amusant de la voir détourner la tête à son approche.

— Tu continues de me snober. Je vaux pourtant plus que tous les hommes sur lesquels tu as pu jeter ton dévolu, y compris ton fiancé. Je te le prouverais. Et en parlant de ce jeune loup, je vais me faire un plaisir de m'occuper de lui aussi.

Il nota le sursaut involontaire qu'elle eut en l'entendant menacer Sohren.

— Ne t'inquiètes pas, tu seras aux premières loges pour assister à son humiliation.

Il la repoussa, la laissant pendre à ses liens. Elle grimaça à leurs contacts mais ne lui fit pas le plaisir de se plaindre.

Juste avant qu'il parte elle l'interpella. Je compris qu'elle voulait gagner du temps et peut-être en apprendre davantage sur ses motivations.

— Pourquoi fais-tu cela Tanëhl ? Si notre mère te voyait elle ne te reconnaîtrait plus. Elle qui a toujours été si douce...

Les yeux fous, il se retourna brusquement vers sa sœur et lui saisit violemment le menton, ne s'inquiétant pas d'envoyer sa tête cogner contre le mur derrière elle. Un gémissement sourd lui échappa alors que le jeune homme resserrait sa prise.

— Comment oses-tu ne serait-ce que mentionner son nom, éructa-t-il.

Elle garda le silence, des larmes de douleur glissant lentement le long de ses joues. Je remarquais à quel point il serrait ses doigts sur son visage. Elle en garderait une marque à coup sûr.

— Tu n'as aucune idée de qui elle était. Elle seule méritait de vivre. Elle n'aurait jamais dû avoir à cacher son statut d'Alpha.

Elle ne paraissait pas comprendre, secouant la tête, abasourdie par son discours.

— Ce que tu dis ne peut pas être vrai, car nous serions alors des Alphas.

Il émit un rire grinçant.

— Que tu es naïve Tahlia ! Tu n'as jamais eu à ouvrir les yeux sur la cruelle réalité de notre espèce, de ces traditions obscures et archaïques soumettant les femelles alpha au bon vouloir des mâles du même rang. A leurs yeux, elles sont des prises de choix qu'ils s'arrachent entre eux.

Je ne pus m'empêcher d'être perturbée par ses dernières paroles. J'ignorais encore tellement de choses. Ces pratiques perduraient-elle encore?

Protège-moi  - T.2: L'Alpha [ Terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant