Protège-moi - T.2: L'Alpha [ Terminé ]

Chapitre 34.2

           Plusieurs jours furent nécessaires à notre rétablissement. Il fallut attendre une journée entière avant de voir Arenht ouvrir les yeux. C'est en sentant ses doigts serrer les miens qu'il me signifia son réveil. Je ne l'avais pas lâché depuis notre retour. J'avais alterné les phases de réveil et de sommeil, aidée par les perfusions de Doc. Je ne me rebellais pas contre son traitement, si cela me permettait d'écarter pour un temps les cauchemars. Lorsque mon regard croisa celui encore embrumé de mon homme, un soulagement intense me fit venir les larmes aux yeux. Incapable de parler tant ma gorge était serrée par l'émotion, je me rapprochais de lui et malgré mon envie de me fondre dans ses bras, je me contentais de lui caresser les cheveux doucement, veillant à ne pas lui faire de mal. Son corps portait encore les stigmates visibles des sévices qu'il avait subis.

Voyant qu'il avait des difficultés à déglutir, j'attrapais un verre d'eau et l'aidais à boire.

— Ce n'est pas désagréable de se faire servir comme ça.

Il eut un sourire taquin tout en me dévisageant. Il agrippa ma nuque et m'attira contre sa bouche, me donnant un baiser renversant. Ses lèvres dévorèrent les miennes avec avidité et je cessais de me retenir pour y répondre.

Un toussotement étouffé nous sortit de notre bulle. Un regard en arrière me fit de suite lever les yeux au ciel. Sheren.

— J'aurais dû me douter que tu viendrais nous interrompre, râlais-je à moitié.

Je pouvais comprendre qu'il vienne prendre des nouvelles de son meilleur ami. Pour une fois, le jeune homme paraissait mal à l'aise. Bizarrement aucune réplique salace ne sortit de sa bouche. Me détachant de l'étreinte de mon homme, je l'invitais à se rapprocher. D'un pas mal assuré, il entra dans la pièce. Il triturait le bord de son tee-shirt, évitant de fixer le visage meurtri d'Arenht.

— Eh mec, enfin réveillé ?

— Comme tu peux le constater. Merci pour le sauvetage au fait.

— Oh... De rien. Normal entre potes.

Il se passa une main nerveuse dans les cheveux.

— Tu m'as fichu une de ces putain de trouilles mec, lâcha-t-il.

Ah, ça lui ressemblait déjà plus.

— Il faudra me raconter comment vous avez fait. Ça m'intéresse.

— T'inquiète, Declan a prévu un débriefing dès que tout le monde sera sur pied.

— Des nouvelles de Tahlia ? demandais-je tout à coup.

Concentrée sur la guérison de mon homme, je n'avais absolument pas pris de ses nouvelles.

— Elle est soignée au Manoir, m'indiqua Sheren. Elle se remet. Sohren tient Declan au courant de son état.

Je pouvais imaginer dans quel état il se trouvait en retrouvant sa fiancée ainsi. Il devait certainement s'en vouloir de ne pas avoir été là pour elle.

Après avoir un peu discuté, Sheren partit, nous laissant profiter l'un de l'autre. Arenht me fit une place sur son lit et je me blottis tout contre lui, inspirant avec bonheur son odeur.

Doc passa en fin de soirée. Après s'être assuré que l'on récupérait bien, il nous autorisa à rentrer chez nous. Il ne fallut pas nous le répéter deux fois. Ayant repris des forces, je supportais de plus en plus difficilement d'être dans cet espace clos au relent d'hôpital. Je lui laissais m'enlever ma perfusion avec soulagement et ne pensais plus qu'à retrouver notre chez nous et ce n'est pas Arenht qui allait me contredire. Après trois jours entiers passés sur un lit de camp au confort plus que spartiate, il avait hâte de retrouver son lit. Avant de regagner son appartement, je comptais passer rendre une petite visite au Manoir, histoire de voir comment ils allaient. Sohren avait été présent lorsque ça n'allait pas pour moi, je voulais qu'il sache que c'était réciproque. Même s'il n'était pas forcément enchanté, mon homme me fit confiance.