Protège-moi - T.2: L'Alpha [ Terminé ]

Chapitre 17.1

Un petit comité m'accueillit en salle de réunion. Un bon nombre de nos effectifs était sur le terrain ou en mission auprès des autres clans. Un seul visage suffit pourtant à vouloir me faire tourner de suite les talons. Sa présence était-elle vraiment indispensable ? La mine de Declan me dissuada de faire le moindre commentaire. Je pris place à côté de Doc, évitant de croiser le regard de la jeune femme. Et dire qu'elle venait d'être témoin de mon humiliation quelques heures auparavant. Je m'efforçais d'écarter cette image de ma tête et me concentrais sur Ethan.

Une fois que j'eus raconté ma rencontre avec le loup, Doc ne perdit pas de temps pour me questionner sur son comportement, voulant connaître les détails que j'aurais pu relever. J'essayais d'être la plus précise possible et attendais en retour une analyse de mon ami. Je savais que les rouages de son cerveau tournaient à plein régime, que les connexions se faisaient entre ce qu'il apprenait et les recherches qu'il avait déjà menées, notamment sur le sérum de nos ennemis. Il ne tarda pas à faire part de ses premières conclusions.

— Ils ne sont pas totalement comme nous. La télépathie ne fonctionne pas avec eux. Je pense qu'ils n'ont que notre apparence. Le Groupe L n'a pas pu synthétiser tout ce qui nous caractérise. En fait, ils ont surtout donné à leurs cobayes la possibilité de se transformer en loup.

— Veux-tu dire qu'ils n'ont aucune de nos capacités, comme la vitesse, la force par exemple ?
— Elles sont amplifiées, mais de là à nous être supérieur, j'en doute. Pour ce qui est de la vitesse, nous avons pu remarquer lors de leurs incursions en ville qu'elle s'approche de la nôtre.
— Nous devons retrouver Ethan et le ramener ici. Nous pourrons trouver un moyen de le guérir.

— Il n'est peut-être plus lui-même à cause des injections.

J'analysais l'information, me repassant la scène dans la tête.

— Il ne m'a pas attaqué en tout cas, il semblait lutter contre quelque chose, peut-être essayait-il de reprendre le dessus sur le virus ?

Tahlia croisa ses longues jambes et nous regarda avec une moue ennuyée.

— Peut-être ne t'a-t-il pas trouvé à son goût ?

Je me tournais vers elle en haussant un sourcil, puis choisis de l'ignorer. Je n'avais pas envie de reproduire le même schéma qu'avec Lahra.

— Je m'occupe de le retrouver.

— Oh comme c'est mignon ! dit-elle avec dédain. Tu crois vraiment que tu vas raisonner ton ami avec tes belles paroles ? Pathétique.

Je serrais les poings pour me contenir. Elle avait décidé de me faire sortir de mes gonds. Se vengeait-elle par rapport à Sohren ? Doc intervint pour étouffer le conflit naissant.

— Tahlia, tu peux nous éviter tes sarcasmes, s'il te plaît.

— Je partage juste mon opinion. Ce n'est pas ce que font les équipiers entre eux ?

— Je ne peux pas te laisser te charger seule de cette mission Aylyn, mentionna Declan.

— OK. Mets-moi avec Sheren alors.

— Il est déjà en binôme avec Trenan. Je vais devoir te trouver un partenaire temporaire. De plus, nous devons au maximum mixter nos membres pour montrer notre volonté de coopération. Je t'adjoins donc Tahlia. Je pense que vous avez beaucoup à apprendre l'une de l'autre.

Je le regardais avec des yeux ronds. Il plaisantait ! Il n'envisageait pas sérieusement de me faire travailler avec elle. La réaction de Tahlia ne se fit pas attendre. Elle éclata brusquement de rire.

— Alors là, Declan, je dois dire que ton sens de l'humour n'a jamais été à un tel niveau. Franchement, j'avoue que j'y ai cru pendant quelques secondes.

Il nous regardera, impassible. Aucun muscle ne bougeait sur son visage grave.

— Je pense qu'au contraire il est très sérieux, lançais-je, toujours abasourdie.

Elle étudia la figure du chef, son rire s'éteignant petit à petit, alors qu'elle prenait conscience de ce qu'il avait suggéré.

— Pas moyen que je patrouille avec elle. Tu vas devoir chercher un autre candidat.

— Tu es la seule sur ma liste, alors soit tu acceptes et tu fais un effort pour te montrer sociable, soit je te renvoie chez Lucius en me passant de tes services définitivement.

Sa mâchoire se crispa et ses yeux se réduisirent à deux fentes minces alors qu'elle encaissait l'ultimatum. J'évitais d'en rajouter. Loin de moi maintenant l'envie de faire part de mon propre refus. Elle prit congé sans autre commentaire. Il fallait certainement prendre ça pour un oui. Avant que je m'en aille à mon tour, Doc me pressa l'épaule tout en me souhaitant bon courage. Ethan valait bien cet effort.