Protège-moi - T.2: L'Alpha [ Terminé ]

Chapitre 6.3

Saisissant fébrilement ma tasse de thé brûlante entre mes mains, je tentais de me remettre de toutes ses émotions. Et moi qui appréhendais la visite dans une autre meute et ma présentation au Haut Conseil des Clans ! Il ne me serait jamais venu à l'idée que cette journée finisse aussi mal ni que je sois témoin de la fureur de mon homme. Je revoyais son expression alors que je m'avançais vers lui pour le réconforter. Je ne pouvais supporter qu'il souffre autant. Pourtant, d'après Antonh, je devais lui laisser du temps.

La sonnerie de l'entrée me fit sursauter. Renversant quelques gouttes de liquide bouillant sur ma main, je la portais à ma bouche pour calmer la sensation douloureuse. Je n'attendais personne à cette heure-ci. Bondissant hors de la couverture, j'allais regarder par le judas. Quelle merveilleuse invention tout de même ce système ! Poussant une exclamation, j'ouvrais la porte en grand.

— Arenht.

Son nom mourut sur mes lèvres. Je ne l'avais jamais vu dans un état pareil. Il portait toujours ces habits maculés de terre et de sang. Je sus qu'il n'était pas rentré chez lui et qu'il avait dû ruminer sa culpabilité depuis qu'il s'était sauvé du Complexe. Mon cœur se serra et d'un mouvement spontané, je l'attirais à l'intérieur et me blottis contre lui. De le sentir trembler, alors qu'il me dominait en taille et en muscles, me fit mal, une douleur presque physique. Hagard, il demeurait comme inerte entre mes bras. Je ne le lâchais pas, voulant lui transmettre un peu de chaleur, mais surtout mon soutien. Je l'aimais, c'est la seule chose qui comptait. Au bout d'un moment, il me rendit mon étreinte, ses mains venant doucement effleurer mon dos, mes cheveux, ma joue.

— Je suis désolé pour tout, souffla-t-il d'une voix douloureuse près de mon oreille.

— Il n'y a rien à pardonner. Il t'a provoqué.

— J'aurais dû me contrôler. J'ai failli te blesser, s'étrangla-t-il en se remémorant certainement la scène. J'ai... Vraiment du mal à le digérer.

— Je sais.

Je me reculais de façon à planter mon regard dans le sien. Il n'arrivait pas à soutenir mon attention, la mâchoire crispée.

— Cela empire... l'emprise du côté sauvage de ma bête... Même Antonh ne me fait plus revenir à la raison aussi facilement.

— Arenht, on va régler cela, ensemble.

Il secoua la tête d'un geste fataliste.

— C'est trop dur. Je ne veux pas te mettre en danger. Ni aucun d'entre vous.

Je pris son visage entre mes mains, le forçant à me faire face.

— On connaît tous des problèmes, tu sais. On est là l'un pour l'autre, non ?

Son regard vacilla légèrement avant de se planter franchement dans le mien. De nouveau cette flamme dans ses yeux couleur d'ambre. Il m'attira encore plus près, puis ses lèvres se posèrent sur les miennes, tendrement, répandant une douce chaleur dans tous mes membres. Puis il me plaqua contre le mur, dévorant ma bouche, comme affamé de désir. Je succombais rapidement à son ardeur. Il m'était revenu. Mes bras l'agrippèrent avec férocité, ne voulant plus le laisser partir. Mes mains déboutonnèrent son jean tandis qu'il s'occupait du mien. Quelques secondes plus tard, le sol reçut nos corps mêlés, avides et brûlants. Le lit attendrait que nous assouvissions cette fièvre qui s'était emparée de nous.