Chapitre 12.2

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Le soir commençait à engloutir le paysage dans un dégradé de bleu nuit. Ne pouvant pas me transformer, le rattraper s'annonçait une tâche ardue.

— Arenht ! criais-je en mettant mes mains en porte-voix.

Aucune réponse ne troubla les environs. Je m'appuyais contre le tronc d'un arbre, désespérée.

Une forme mouvante entra soudain dans mon champ de vision. Je retins mon souffle tout en relevant la tête. C'était lui. Le soulagement s'engouffra en moi. Une seconde après, ce fut la peur qui le remplaça. Les yeux d'ambre posés sur moi brûlaient d'un feu féroce qui ne trompait pas. La bête régnait en ce moment même sur mon partenaire. Je ne devais surtout pas paniquer. Elle le sentirait de suite et les choses pourraient dégénérer. Je devais atteindre l'esprit d'Arenht prisonnier de son côté sauvage. De toute façon, c'était la seule manière de me sortir de cette situation. Je doutais qu'il réussisse à reprendre le contrôle. Je me rappelais les paroles de Declan. Trouver un moyen de le ramener, quelque chose qui provoquerait le déclic.

Tout d'abord, calmer ma respiration, me centrer sur Arenht. Lui seul comptait. J'avançais d'un pas vers lui, lentement. Il émit un grondement sourd qui se répercuta dans mon ventre. Le peu d'assurance dont je me targuais s'effrita.

Ma main se tendit. Nouveau grognement. Je la retirais, la remettant le long de mon corps. Mon cerveau travaillait à plein régime pour trouver la formule miracle.

— Arenht... Je sais que tu m'entends. Écoute. Tout ça... La rumeur, ce ne sont que des mensonges. Tu ne penses quand même pas que je serais capable d'une telle chose.

Le loup noir restait en alerte, mais ne faisait pas mine de me sauter dessus. De là à savoir s'il prenait en compte mes paroles, je n'en avais aucune certitude. Je continuais donc de lui parler.

— Je ne te trahirais jamais Arenht, je ne suis pas comme ton ex.

Ses pupilles se dilatèrent alors qu'un nouveau grondement roulait dans sa gorge. La mention de son ex ne semblait pas une bonne idée. Je reculais instinctivement en le voyant avancer, les babines retroussées sur ses crocs acérés. Je finis par me retrouver acculée contre un arbre, telle une proie aux abois. Disparue ma bravoure, l'angoisse me dévorait. Ma louve luttait pour sortir et le raisonner, mais en vain. Serrant les poings, je tentais de me reprendre. Je n'allais quand même pas me faire déchiqueter par mon homme ! Puisant dans mes dernières parcelles de courage, je me jetais sur lui, glissais mes mains dans sa fourrure de jais, m'y accrochais de toutes mes forces. Je ne le lâcherais pas. Passé l'effet de surprise, il devint fou de rage, s'agitant pour me faire lâcher prise.

Protège-moi  - T.2: L'Alpha [ Terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant