Protège-moi - T.2: L'Alpha [ Terminé ]

Chapitre 19.3

Un bras s'enroula autour de ma taille. Je plongeais mes yeux dans les prunelles ambrées de mon homme, mes muscles se détendant, comme à chaque fois que je le sentais contre moi. Ces derniers jours sans sa présence m'avaient pesé. Avec le recul je m'apercevais de mon état fébrile et toute la tension accumulée jusqu'alors. Entre les retrouvailles plus d'éphémères avec Ethan et maintenant le frère de Tahlia visiblement prêt à faire couler le sang, je frôlais l'overdose de mauvaises nouvelles. Me nichant contre lui, je fermais les yeux, juste un instant. Le combat n'attendait pas, mais j'avais besoin de ces quelques secondes volées. Arenht posa sa joue contre la mienne, un geste dont la tendresse m'émut. Avec un soupir, je relevais la tête puis souris vaillamment avant de l'entraîner vers la salle où nos amis se tassaient déjà.

Nous ne pouvions pas faire la sourde oreille à ce message qui nous déclarait ouvertement la guerre. Connaître l'identité de celui-ci dirigeant le Groupe L n'était pas une information anodine. Découvrir que celui-ci se trouvait être l'un des nôtres bousculer tout. Qu'avait-il derrière la tête pour agir ainsi? Je pense que même sa sœur l'ignorait. L'ambiance était déjà tendue dans la salle où tous c'étaient réunis, chacun y allant de son commentaire.
— Il est vraiment taré ce type, cracha Sheren. Il se prend pour qui à nous menacer comme ça ?

— C'est l'un des nôtres, énonça Trenan d'une voix incrédule.
Habituellement il ne s'émouvait pas facilement, mais là, la nouvelle l'avait comme scotché. Le regard perdu dans le vague, il secouait lentement la tête, refusant d'y croire. Et je pouvais le comprendre. Depuis le début le Groupe L mettait tout en œuvre pour nous pourrir l'existence et la logique nous avait poussé à croire que seuls des humains dirigeaient cette organisation.

— L'un des nôtres mon cul, jura Sheren. C'est rien de moins qu'un putain de psychopathe.

Je levais les yeux au ciel en l'entendant. Il ne pouvait pas s'en empêcher, surtout quand il était hors de lui. Mais pour une fois, je voulais bien l'excuser. Il avait raison après tout. Arenht posa une main apaisante sur l'épaule de son ami qui se dégagea en ronchonnant.

— Non, mais sérieux. Tu peux le croire ça ? On est en plein délire là. Se faire menacer par un de nos semblables, du grand n'importe quoi.

Il arrêta sa rengaine dès l'entrée de notre chef dans la salle. Celui-ci se frotta les yeux brièvement, une intense fatigue se lisant sur les traits de son visage. Les enchaînements de nuits blanches l'affectaient autant que nous. Quand il posa enfin les yeux sur nous, ce fut pourtant avec une acuité féroce. Il était aussi remonté que tout un chacun et c'est dans un silence quasi-religieux que nous écoutâmes son plan d'action. Il avait l'intention de réunir un conseil restreint avec Lucius et son fils. Les autres chefs de clans n'ayant toujours pas donné signe de vie suite aux délégations envoyées, valait mieux s'en remettre à des personnes de confiance. Les détails du plan seraient alors mis au point. En attendant, il fallait rester sur nos gardes et nous préparer activement à l'attaque imminente.