Protège-moi - T.2: L'Alpha [ Terminé ]

Chapitre 29.1

Des coups ébranlèrent la porte, envoyant des vibrations jusqu'au mur contre lequel nous étions appuyées.

— Sohren?

—On y est presque, éloignez-vous le plus possible de la porte.

Je me tortillais jusqu'à Tahlia.

— Ils sont là. Ils vont nous sortir de ce trou.

Je la poussais du coude pour la sortir de son apathie. Elle maugréa des paroles incompréhensibles avant d'entrouvrir un œil de mauvaise grâce.

— Quoi encore? C'est quoi tout ce raffut ?

— Ce raffut? Ce sont les secours ! Pousse-toi, il faut que l'on se mette contre le fond.

Elle parut réagir et nous rampâmes comme nous pouvions jusqu'au mur opposé à la porte. Les assauts se faisaient de plus en plus virulents et j'espérais seulement que le battant ne viendrait pas nous heurter sous la puissance de leurs coups.

A présent les yeux de la jeune rousse étaient on ne peut plus ouverts et le soulagement se lisait sur ses traits.

Le tout céda, dans un bruit de métal froissé. Le visage de Sohren apparut, suivi de près par celui d'Arenht et Antonh. Je laissais partir ma tête en arrière, la tension retombant d'un seul coup, me laissant vidée. Alors que l'Alpha s'occupait de délivrer Tahlia, je concentrais toute mon attention sur celui qui s'activait sur mes propres liens. Dès qu'il aperçut l'état de mon bras, il veilla à être le plus doux possible pour ôter la corde nouant mes poignets ensemble. Son frère faisait le guet devant notre cellule. Une fois libérées, tenir debout ne fut pas chose aisée. Les jambes flageolantes, ils durent nous soutenir pour nous sortir de là. Accrochée à sa taille, je savourais la sensation rassurante de ses bras autour de moi.

— Je vais devenir fou s'ils n'arrêtent pas de te blesser dès que je te quitte des yeux, souffla-t-il douloureusement à mon oreille.

Je me serrais davantage contre lui. Valait mieux attendre que l'on soit un tant soit peu en sécurité pour le mettre au courant au sujet de ma blessure.

Des tirs nourris nous prirent par surprise. Juste le temps de nous aplatir à terre et de nous réfugier derrière ce que nous pouvions pour nous abriter. Ils avaient adapté leurs armes et leurs attaques par rapport à la dernière fois. Les impacts ne cessaient d'augmenter autour de nous, projetant des éclats de ciments, de bois ou de contreplaqué. Les bras levés devant mon visage, j'attendais que ce déluge se termine. La fumée nous environnait, rendant la scène irréelle. Les bruits de bottes qui approchaient par contre ne l'étaient pas. Me tirant par la manche, Arenht rampa vers l'arrière d'un autre mur, nous éloignant de nos ennemis. Je me retins de tousser malgré ma gorge irritée. Pas question de leur faciliter la tâche en indiquant notre position. J'entraperçus des mèches rouges dans mon champ de vision périphérique, sur ma gauche. Sohren et Tahlia bougeaient eux aussi. Pour l'instant nous semblions tous indemnes. Jusqu'à quand...

Pas le temps de s'apitoyer sur notre sort, il fallait trouver un moyen de quitter cet étage. Alors que nous nous arrêtions quelques secondes pour étudier la disposition des lieux et repérer les prochains tirs, un cliquetis étrange résonna non loin de moi. Intriguée, je me penchais vers l'origine du son. Le temps se figea le temps d'un battement de cœur. Puis je bondis vers l'avant tout en poussant Arenht à ma suite.

— Bombe, sifflais-je la peur au ventre.

Il réagit au quart de tour. Le temps de plonger vers l'abri plus que précaire d'un bureau et le sifflement caractéristique du gaz lacrymogène se déversant de son contenant nous parvint, assourdi. L'occasion nous était offerte de partir de l'autre côté du mur de fumée agressif. Pas le temps de se demander où se trouvaient les trois autres membres de notre équipe et s'ils avaient déjoué l'attaque de gaz.