Chapitre 2.3

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J'en doutais. Il m'installa à table, tel un véritable gentleman, puis se rendit au coin cuisine. En entendant le froissement caractéristique des sachets en papier, je souris. J'en connaissais un qui avait fait appel au service d'un traiteur. Lorsqu'il apporta cérémonieusement deux assiettes sur lesquelles trônait une boîte en carton, je ne pus m'empêcher de pouffer. Il déposa le tout avec précision avant de retourner sur ses pas. Curieuse et attirée par l'odeur alléchante du plat, j'entrepris de dégager les languettes pour jeter un coup d'œil au contenu. J'en salivais aussitôt. Un curry japonais, de mon traiteur japonais préféré ! Je cherchais frénétiquement les baguettes ou les couverts pour goûter à cette merveille. Elles apparurent comme par miracle devant mon visage.

— C'est ça que tu cherches, gourmande ?

Je les attrapais vivement avant de les plonger à l'intérieur du carton. À la première bouchée, je ne pus retenir un gémissement de plaisir. Une tuerie. Relevant la tête, je surpris l'air satisfait d'Arenht.

— Pas trop déçu que je ne me sois pas mis aux fourneaux ?

J'enfournais une deuxième portion avant de répondre. Divin !

— Comme je le disais, parfait.

Il nous versa un verre de vin blanc.

— C'est la vaisselle qui fait tout.

— Et le service, ajoutais-je. Digne d'un grand restaurant.

Il se pencha vers moi, un air de conspirateur sur le visage.

— Je crois bien que tu as tapé dans l'œil du serveur.

— Il ne m'a pas laissée indifférente.

Son regard brilla tandis qu'un sourire sensuel étirait ses lèvres. Tout d'un coup, la température de la pièce sembla augmenter de plusieurs degrés. Impossible de rompre le contact visuel, d'ignorer ce qu'il provoquait en moi. Ma louve s'agita, sensible à l'électricité dans l'air. Je le dévorais des yeux à mon tour, effleurement à distance.

— Ayl...

Sa voix légèrement enrouée me fit tressaillir le cœur.

— Tu n'as plus faim ?

Je secouais la tête, incapable de parler. J'avais faim d'autre chose à présent. Sa bouche... je la fixais avec envie. J'humidifiais les miennes, soudain sèches. Il déglutit, se leva, s'avançant vers moi. Je décalais ma chaise, m'aidais de sa main pour me relever, me lovant aussitôt contre lui. Son odeur m'enveloppa, addictive. Je l'inspirais à m'en étourdir. Mes doigts remontèrent le long de ses avant-bras, avant qu'il ne fonde sur ma bouche entrouverte. Enfin je retrouvais le goût divin de ses lèvres, leurs frôlements électrisants. Je m'insinuais sous sa chemise, trouvant sa peau chaude. Je le sentis frémir puis approfondir notre baiser, enflammant mes sens. Nos mains esquissaient leurs danses lascives, froissant le tissu, partant au contact de l'autre. Je l'entraînais doucement vers la chambre.

— À ton rythme, me souffla-t-il.

J'agrippais sa nuque pour me reperdre dans la saveur de sa bouche. Je le voulais, maintenant.


J'émergeais lentement, flottant encore sur un petit nuage. Les yeux à demi ouverts, je contemplais mon endormi. Les bras sous l'oreiller, la tête tournée dans ma direction, il avait l'air si serein. Je ne pus m'empêcher de laisser mes doigts glisser le long de son dos. Une si belle vue. Me mordillant la lèvre, je me remémorais notre nuit. Mon corps s'éveillait déjà. Perdue dans mes pensées, sa main me prit par surprise, venant effleurer la peau nue de ma hanche. Remontant vers son visage, je l'aperçus qui me détaillait avec gourmandise. Mes joues s'enflammèrent. Avec un petit rire, il m'attira contre lui.

— Bonjour ma belle.

Je me triturais l'esprit pour lui trouver un surnom à la hauteur, mais rien ne vint. Je me contentais de happer ses lèvres, une façon tout aussi agréable de lui souhaiter bonjour. À voir l'ardeur avec laquelle il me répondit, il était du même avis.

Lovée contre son torse, la musique des battements de son cœur résonnait à mes oreilles. Un moment parfait, juste nous deux, dans ce parfait cocon. Il jouait avec nos doigts entrelacés.

— J'aimerais rester là pour toujours.

— C'est un beau rêve, même si je doute que ton estomac soit d'accord.

Il s'amusa de ma moue vexée.

— Je te taquine. Moi aussi. À l'écart des problèmes, sauf que...

— Nous avons des obligations, complétais-je. Comme se rendre à cette réunion des Clans.

— Je sais que tu la redoutes, mais Declan sera là. Avec lui, tu es en sécurité.

— On va encore me regarder comme une bête curieuse et je déteste ça.

— S'ils posent les yeux sur toi, ce sera peut-être pour une autre raison.

Son changement de ton me fit me retourner vers lui.

— Serais-tu jaloux ?

La grimace sur ses lèvres sonnait comme un aveu. C'était une première pour moi. Je ressentis une pointe de contentement, mais hors de question de le montrer. Je me serrais contre lui, tout en le regardant.

— Tu sais bien qu'il n'y a que toi.

Ses yeux brillèrent avant qu'il ne m'emporte de nouveau dans son étreinte enivrante.

Protège-moi  - T.2: L'Alpha [ Terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant