Chapitre 4.2

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« Alors belle louve, de quoi veux-tu discuter ? »

Je me retournais vivement vers lui, furieuse.

— Arrête ça tout de suite.

« Quoi ? »

— De parler dans ma tête ! Je te l'interdis ! Tu es doté d'une langue, non ?

— Oh, mademoiselle prend la mouche, s'amusa-t-il.

— Oui, c'est ça. Et oublie les surnoms. Je m'appelle Aylyn.

— Je parie qu'il a le droit de t'en donner lui.

— De quoi parles-tu ?

— Le loup noir.

Interloquée, je mis un temps à trouver mes mots. En quoi ça le regardait ?

— C'est mon problème, pas le tien. On ne se connaît pas, donc restes-en à mon prénom.

Je n'en revenais pas de partir sur une telle discussion. Dès qu'il ouvrait la bouche, il me portait sur les nerfs ?

— Tu n'es vraiment pas comme les autres, murmura-t-il comme pour lui-même.

— Pourquoi ? D'habitude on n'ose pas te contredire ? lui lançais-je, acerbe.

— C'est un peu ça.

L'air songeur, il me détaillait comme si j'étais un spécimen inconnu dont il voulait observer le comportement. Je lui rendis la pareille, passant sur ses cheveux pâles toujours aussi bien en place à ses prunelles bleu glacier, descendant sur ses lèvres fines, son menton volontaire. Puis, je revins soutenir son regard.

— L'examen est-il concluant ? s'enquit-il.

— Il ne fait que confirmer ma première impression.

Il attendit que je développe, l'œil brillant.

— Que tu n'es qu'une personne superficielle, imbue d'elle-même !

Il arqua un sourcil. Était-il à ce point surpris de ma réponse ? Il ne pensait quand même pas que je m'extasierais sur lui. Il avait beau ne pas être désagréable à regarder, ce n'est pas moi qui allais me pâmer devant lui. Ses yeux se rétrécirent jusqu'à se résumer à deux fentes. Ainsi, il ressemblait à un prédateur prêt à fondre sur sa proie. Je ne pus retenir un mouvement de recul. Après tout, j'étais seule dans cette pièce avec lui et incapable de me transformer qui plus est. Un rictus apparut sur ses lèvres quand il nota mon réflexe de repli.

— La louve aurait-elle peur de moi ?

— Si je pouvais me transformer, tu aurais eu intérêt à ne pas me chercher, répondis-je frondeuse. C'est facile d'intimider plus faible que soi. Je peux t'assurer que je saurai me défendre.

Il inclina la tête, pensif.

— Alors c'est donc vrai. Tu ne peux plus prendre forme animale.

— Pas besoin de remuer le couteau dans la plaie, cinglais-je. Et ce n'est que temporaire.

Je voulais me convaincre moi-même. Maintenant que l'on avait accès à une partie de leurs recherches abandonnée derrière eux, Doc trouvera le remède.

— Je suis désolé. Mon intention n'était pas de te blesser.

Son ton me surprit. Il avait l'air sincère et c'était la première fois que je l'entendais s'excuser. Restant sur mes gardes, je relâchais la tension dans mes muscles.

— Je n'ai pas l'habitude de discuter avec des personnes qui ne sont pas occupées à me lécher les bottes pour obtenir des faveurs de mon père. Tu es la première à me tenir tête, ajouta-t-il amusé.

— Tu devras t'y faire. La flatterie n'est pas mon point fort.

— J'avais remarqué. Une balade dans le parc te tente ? Prendre l'air nous ferait du bien.

— Pourquoi pas.

J'en avais bien sûr très envie, sortir de ces lieux étouffants, mais je ne voulais pas lui donner la satisfaction d'accepter avec trop d'empressement.

Il me conduisit à travers les grands couloirs, aussi somptueux que les pièces de réception. Des tableaux s'exposaient sur les murs, représentant des portraits.

— Mes ancêtres, commenta-t-il en remarquant où mon attention se portait. Tous des alphas, cela va sans dire.

Son ton sarcastique me surprit. Je me serais plus attendue à de la fierté. 

Protège-moi  - T.2: L'Alpha [ Terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant