Protège-moi - T.2: L'Alpha [ Terminé ]

Chapitre 25.2

Ploc, ploc, ploc.

Goutte à goutte répétitif résonnant étrangement autour de moi. Impossible de le localiser, j'avais l'impression qu'il venait de toute part, m'entourant de sa présence obsédante.

Ploc, ploc, ploc.

Un bruit de fond particulièrement agaçant. Mes oreilles bourdonnaient désagréablement. La bouche pâteuse, je portais les mains à mon visage. Ce rêve n'était vraiment pas agréable. Mes yeux refusaient de s'ouvrir alors que rien ne semblait les recouvrir. Je tâtonnais de nouveau vers mes paupières, tirant dessus. L'angoisse montait en moi alors que je n'arrivais toujours pas à me sortir des ténèbres. Sensation de claustrophobie alors que je dérivais dans un océan aussi noir qu'une nuit sans lune. Et ce bruit incessant.

Ploc, ploc, ploc. Trois gouttes, le silence puis de nouveau ce rythme en trois temps. Qu'est-ce que cela signifiait? J'allais devenir dingue. J'ouvris la bouche pour appeler à l'aide mais aucun son n'en sortit. Je me repliais pour chercher le contact avec ma louve. Où es-tu ? Je tendis l'oreille, recherchant de toutes mes forces à entrer en contact avec elle. Un léger souffle qui ébranla ma conscience. Elle était toujours là. Ma peur reflua quelque peu. Je sentis mon double prendre contact, comme sortant d'un long sommeil dont elle ne comprenait pas le sens.

Les sens de ma louve furent alertés par le goutte à goutte, comme si cela lui rappelait quelque chose. Je la laissais s'imprégner du son répétitif, cherchant de mon côté à déchiffrer l'environnement. Nous étions enfermées dans une pièce. Pas d'air frais nous effleurant l'épiderme, une légère chaleur même était brassée autour de nous. Mon bras se tendit, faisant le tour de mon corps. J'étais allongée sur une surface en hauteur, peut-être une table ou un brancard. Impossible de bouger mes membres inférieurs, ni mon buste. A part mes bras et mes mains, le reste de mon corps gisait tel un poids mort, aussi lourd que du plomb. M'avait-on droguée ou avais-je véritablement perdu l'usage de mes jambes? Non, ne pas paniquer, ne pas envisager le pire...Je déglutis péniblement alors que je manquais de salive. Un bruit différent s'inséra dans la symphonie des ploc. Quelqu'un approchait. Mon pouls s'accéléra. Mon bras revint le long de mon corps. Donner l'impression d'être encore inconsciente, gagner du temps, comprendre ce qu'on me voulait. Je tentais de réguler mon rythme cardiaque. Je repensais aux conseils donnés par Trenan à l'époque où il m'enseignait le maniement des armes. Je les mettais en pratique, me calmant progressivement. Voilà. Une pulsation lente comme si j'étais encore plongée dans un profond sommeil. Rester concentrée, ne pas craquer alors que je sentais la respiration lourde de l'inconnu tout près de moi. Je sentis la pointe d'une aiguille s'enfoncer dans ma chair. Le brouillard envahit mes sens. Tout redevint noir.