Chapitre 26.2

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Prenant de l'assurance, je mis tout mon poids dessus. Maintenant que l'hémorragie était stoppée, mon sang de loup-garou ferait le reste.

— Comment m'avez-vous trouvé ? Où sommes-nous ?

— Nous sommes à un niveau inférieur, non répertorié sur les plans. Quand Tahlia nous a prévenu, nous n'avons pas perdu une minute. On a remonté ta piste jusqu'à un passage camouflé.

— Une base dans la base, murmurais-je. Malin.

— Et cette partie est un vrai labyrinthe. On s'est séparé pour te trouver le plus vite possible.

— Sortons d'ici.

Levant la tête vaillamment, je fis signe à mon compagnon que nous pouvions y aller. Ses doigts se refermèrent sur les miens. Il me tendit ma lame, à présent aussi froide que d'ordinaire. Il vérifia que ses armes à lui étaient bien chargées et m'entraîna vers le couloir pour l'instant désert.

Pour l'instant, mieux valait rester sous notre forme humaine, les hommes du Groupe L étant fermement décidés à nous abattre à bout portant, rester en loups-garous seraient à notre désavantage. Nous n'aurions pas le temps de leur sauter dessus qu'une balle aurait tôt fait de nous mettre à terre, sans compter les munitions qui à n'en pas douter comporteraient un pourcentage non négligeable d'argent pur. Les mâchoires du piège à loup m'avaient suffi. Au bout du couloir, nous empruntâmes la porte donnant sur l'escalier de service. L'ascenseur n'était évidemment pas une option. Se retrouver enfermés dans une boîte de métal, avec le risque qu'ils nous attendent à la sortie, très peu pour nous. Ma jambe m'élança alors que nous montions les marches à vive allure. Je pris sur moi pour l'ignorer. Toute cette souffrance ne faisait qu'alimenter ma rage. Je débordais d'adrénaline et en venais presque à espérer tomber sur l'un de nos ennemis pour donner libre cours à ma frustration.

Nous avions atteint le niveau supérieur quand des bruits de pas au-dessus de nous nous mirent en alerte. D'un regard Arenht m'indiqua l'espace sous l'escalier. Je l'y suivis. L'obscurité nous enveloppa, le rythme de nos respirations résonnant à nos oreilles. Tendus, nous attendions l'arrivée de ceux qui nous talonnaient. Ma disparition devait avoir été signalée, d'où le branle-bas de combat qui s'ensuivait. Les pas pourtant se faisaient discrets, voulant passer inaperçus, ce qui me troubla. Avaient-ils besoin de prendre autant de précaution pour nous donner la chasse? Mes lames avaient déjà trouvé leur place entre mes doigts, comme les automatiques dans ceux de mon homme. Notre instinct de chasseur s'éveillait, prenant possession entièrement de notre corps. Nos sens notaient chaque détail de notre environnement, l'analysaient, l'enregistraient. Ils étaient tout près de nous, descendant les dernières marches. Je bloquais ma respiration, prête à bondir, à frapper d'un éclair d'acier les corps qui se présenteraient. Ils semblaient eux aussi sur leurs gardes, hésitants à quelques centimètres de notre cachette.

L'air se satura de tension alors que de chaque côté nous nous apprêtions à surgir devant l'autre. Cette attente allait me rendre folle. Qu'attendaient-ils? Se doutaient-ils de notre présence juste sous leurs pieds? Impatiente, j'esquissais un pas hors de notre cachette. Le bras d'Arenht vint immédiatement me barrer la route. Il sentait que quelque chose d'étrange se passait. Cette hésitation ne ressemblait pas au comportement habituel de nos ennemis. Ils étaient plutôt du genre à foncer tête baissée, avides de nous faire la peau. Je me mordis la lèvre en reculant, m'appuyant sur ma jambe indemne. Rester statique aussi longtemps ne m'aidait pas à oublier la démangeaison parcourant ma blessure. Je fulminais intérieurement contre ma malchance, laissant éclater ma mauvaise humeur dans ma tête. Au moins, je le faisais sans bruit et ça me soulageais un peu.

Aylyn?

Une voix étonnée, que je ne connaissais que trop bien, s'invita dans mon esprit. Surprise, je faillis laisser échapper un cri.

— C'est bien toi? Tu vas bien? Je pensais bien avoir reconnu ton mauvais caractère. Où es-tu en ce moment? Nous arrivons en bas.

Je...Oui ça va. Nous y sommes aussi.

C'est vous sous l'escalier? Nous pensions bien avoir ressenti la présence de loups-garous dans les environs.

Je rangeais mes lames en me détendant. Arenht me regarda stupéfait.

— Ils sont des nôtres, le rassurais-je en désignant l'escalier.

— Comment tu...

Il s'arrêta en voyant mon air ennuyé. Il comprit de suite.

— Sohren je paris.

Je hochais la tête tout en me serrant contre lui. Je voulais le rassurer. Il avait beau ne pas pouvoir communiquer par télépathie avec moi, il représentait tout pour moi, tout ce qu'aucun alpha ne pourrait jamais m'apporter. Je ne voulais plus voir le doute troubler son regard mordoré. Il chassa sa rancœur et me caressa la joue avant de m'entraîner à l'extérieur. 

Protège-moi  - T.2: L'Alpha [ Terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant