Protège-moi - T.2: L'Alpha [ Terminé ]

Chapitre 37.2

Un bruit aussi assourdissant que le tonnerre lui-même emplit mes oreilles. Je me ramassais sur moi-même d'instinct, prête à déguerpir si les lieux s'effondraient. Malgré cela, les deux loups continuaient leur lutte acharnée, dérapant par moment sur le sol maculé de leur propre sang. Dans la pièce que j'avais quittée quelques instants plus tôt, là où les autres se battaient contre les expériences du Groupe L, un silence étrange résonna après coup. J'hésitais à aller voir l'origine de ce phénomène. En même temps, je ne pouvais rien faire ici, les deux mâles clairement absorbés par leur opposition. Je galopais donc jusqu'au lieu d'où provenait l'explosion, m'attendant à un véritable carnage. Le spectacle sur lequel je tombais me pétrifia sur place quelques instants. Des inconnus venaient de surgir d'un trou béant dans le mur de béton. Je clignais vivement des yeux pour m'assurer que je n'hallucinais pas. Lourdement armés, ils débarquaient en nombre. Comment allions nous faire pour tous les affronter ? Le désespoir menaça de me submerger. Je me voyais de nouveau enfermée dans une de leur prison, torturée...

— Je ne pensais pas qu'ils viendraient. Declan avait raison de ne pas baisser les bras. Apparemment la mission qu'il a envoyée s'est révélée payante.

La voix de Lucius.

— Je ne comprends pas...

— Ce sont les renforts. La meute du territoire de l'Est.

Le soulagement m'envahit par vague. J'eus un rire incrédule. On allait s'en sortir alors ! J'avais encore du mal à y croire.

Quand ils envahirent la salle, nos adversaires ne tardèrent pas à être maîtrisés. Un visage émergea de derrière cette troupe et tout s'effaça. Je ne voyais plus que lui. Me transformant sans m'en rendre compte, je courus jusqu'à lui avant de me jeter dans ses bras. Mon homme. Il me serra avec force contre lui, son visage venant se nicher dans mon cou, inspirant profondément mon odeur et m'envoyant par la même occasion de longs frissons dans le dos.

— J'ai eu tellement peur de ne pas arriver à temps, murmura-t-il sans me lâcher.

Je cherchais sa bouche et l'embrassais avec fougue. Je me moquais d'être en plein milieu d'une guerre ou en tout cas de sa résolution, ne comptait plus que lui, les battements saccadés de son cœur tout contre le mien. Il fourra ses mains dans mes cheveux, attirant mon visage davantage vers lui. Je crois que si Sheren n'était pas intervenu, comme à son habitude, il y aurait eu des risques d'atteinte à la pudeur. Le souffle court, Arenht se détacha de mes lèvres à regret avant de faire le point sur son meilleur ami.

— Non pas que vos démonstrations d'affection me dérange, mais les festivités ne sont pas encore terminées ici, nous informa-t-il avec un grand sourire.

— Eh She. Merci.

Il hocha la tête.

— A charge de revanche, Lynee.

Arenht noua ses doigts aux miens.

— Pas question que je te perde de vue, me souffla-t-il, ses prunelles luisant encore d'un feu ambré.