Protège-moi - T.2: L'Alpha [ Terminé ]

Chapitre 21.3

L'image revint, en même temps que le bruit ambiant.

— Désolé, j'aurais dû être moins direct ou...

— Ce n'est pas de votre faute. Elle sait encore très peu de chose sur ses parents biologiques et jusqu'à maintenant, ignorait qu'elle avait encore de la famille en vie. Comme nous il y a peu.

La voix de Declan. Que venait-il de se passer ? Ma main effleura l'arrière de mon crâne. Ouille. Une bosse. J'avais dû m'évanouir et me cogner. Typiquement moi!

Alors c'était bien vrai ? Je pouvais encore prétendre avoir de la famille. Mes yeux s'emplirent de larmes en songeant que je n'étais finalement pas seule au monde, qu'il restait des connexions entre moi et mes parents.

Arenht me releva doucement. J'essuyais maladroitement mes yeux avant de m'attarder sur le jeune homme debout non loin de moi. L'inquiétude se lisait sur son visage. Mon cousin. Son père devait avoir connu mes parents, savait peut-être ce qu'ils étaient devenus. Une vague d'espoir me submergea.

— Je ne voulais pas te faire un tel choc, désolé.

— Non, c'est... je n'arrive pas à y croire, balbutiais-je. Je pensais n'avoir plus aucune famille et tu débarques et...

— Je n'y croyais pas moi-même au départ quand Lucius nous a contactés. Mais tu es là. Mon père ne va pas en revenir, tu lui ressembles vraiment.

— Tu as connu mon père? demandais-je plein d'espoir.

— Juste en photo malheureusement. Mais mon père pourra t'en dire plus sur son frère. Il l'aimait beaucoup.

Alors qu'il levait le bras pour passer la main dans ses cheveux, je ne pus m'empêcher de sourire en remarquant qu'il arborait une coiffure aussi indisciplinée que la mienne.

Je l'accompagnais dans son tour de la propriété. Même si je n'étais pas forcément à l'aise, je ne voulais pas rater cette occasion de passer du temps avec un membre de ma famille. Heureusement, Saehmon ne manqua pas de prendre l'initiative pour engager la conversation et m'encourager à lui raconter ma vie. Bien sûr les anecdotes ne manquaient pas, entre toutes ces tentatives du Groupe L pour me pourrir l'existence, j'avais de quoi parler. Mais je me gardais bien de partir dans les détails. Les grandes lignes suffiraient pour lui donner un aperçu de ce qui m'était arrivée. Pas la peine qu'il me regarde comme une pauvre victime accablée de malheur. Je me doutais bien qu'il avait dû entendre parler de la plupart des affaires. Ces choses avaient tendance à vite circuler. Je m'étais rendue compte que les loups-garous étaient aussi friands de potins que les humains, si ce n'était plus! Le fait que les clans vivaient chacun de leur côté tendait à les rendre accro à la moindre affaire sortant de l'ordinaire.

Petit à petit je me détendis en sa compagnie, le questionnant à son tour sur ses parents et le reste de notre famille. Notre famille, terme qui sonnait encore étrangement à mes oreilles tout en apportant une douce chaleur à mon cœur. Arrivés à la salle d'entraînement, je lui montrais avec fierté mes lames. Il me pressa de lui faire une démonstration et je m'exécutais avec un plaisir mêlé d'une pointe d'appréhension. Pourtant, une fois face à la cible, au milieu de mes repères familiers, ne comptait plus que la sensation agréable et rassurante de l'acier contre ma paume.

Attrapant son portefeuille, il en sortit délicatement un morceau de papier. Intriguée, j'attendis qu'il le tourne vers moi.