Protège-moi - T.2: L'Alpha [ Terminé ]

Chapitre 20.1

Le chef de la meute de la Vérenderye était parti de son côté à la recherche d'alliés dans les territoires environnants au sien. Il ne nous restait plus qu'à attendre son retour. Nous ne comptâmes pas nos heures en salle d'entraînement. En parallèle, je continuais à parcourir les alentours d'Ottawa à la recherche d'un éventuel indice de la présence d'Ethan. Je ne voulais pas céder au désespoir, ni abandonner. Nous l'avions trouvé une fois, pourquoi pas deux ? Quand il le pouvait, Arenht se joignait à moi, préférant être là pour garantir ma sécurité. Depuis l'email reçu par Tahlia, il était d'autant plus à cran et ne cessait de me répéter de ne pas m'aventurer trop loin seule. Encore une fois mon incapacité à pouvoir me transformer me pesait.

Je rentrais d'une de mes tournées, énervée car je n'avais toujours pas la moindre piste depuis plusieurs semaines qu'il avait disparu dans la nature. Je ne pouvais me défaire d'un mauvais pressentiment et cela amplifiait le sentiment d'urgence qui me tenaillait. Perdue dans mes pensées sombres, je faillis percuter Doc. C'est ma louve qui m'avertit de sa présence quelques secondes avant l'impact.

— Aylyn, ça va ? Je te cherchais justement.

— Oh désolée, j'avais la tête ailleurs.

— Ethan, devina-t-il.

— Oui.

Je soupirais en rejetant mes cheveux en arrière.

— Ne baisse pas les bras.

Puis, avec un sourire mystérieux, il ajouta :

— J'ai de quoi te remonter le moral.

— Ah bon ?

— Quel enthousiasme !

— Excuse-moi, mais je ne suis pas trop dans mon assiette aujourd'hui. Alors cette bonne nouvelle ?

— J'ai enfin réussi à synthétiser le remède à ce qu'ils t'ont fait.

Je demeurais un instant interdite. Il manqua éclater de rire en avisant ma tête. Pourtant je ne trouvais rien de drôle à ce qu'il venait de me dire.

— Vraiment? Tu es sûr?

Je ne voulais pas encore me bercer de faux espoirs. Ce n'est pas que je n'avais pas confiance en lui, mais depuis le temps, je me méfiais de la moindre étincelle d'espoir. J'avais eu mon compte de déception pour une vie entière.

— Je ne t'aurais rien dit si je n'étais pas assuré du résultat. Enfin...Il y a toujours une marge d'erreur, mais elle est extrêmement réduite pour le coup.

— Si tu le dit, fis-je à demi-convaincue. Tu veux faire ça quand?

— Dès que tu es prête.

Je me mordillais la lèvre. J'aurais dû bondir de joie et être impatiente de redevenir moi-même, cependant il fallait en passer par une étape que j'aurai préféré éviter. Doc sut immédiatement ce qui me tourmentait et emprisonna ma main dans les siennes.

— Je ne veux pas te mentir, je ne sais pas si le processus sera indolore ou non. Ce que je peux te promettre par compte c'est de tout faire pour atténuer les effets secondaires du produit.

Je hochais la tête en soupirant.

— Je paris que l'option "zéro aiguille" n'est pas disponible.

Il eut une moue amusée.

— Je n'ai pas encore inventé ce moyen d'opération, désolé.

— Ça valait le coup de demander.

Prenant une profonde inspiration, je pris sur moi pour être forte. Il avait fait tous ces efforts pour moi, passé des nuits blanches à chercher le remède pour me guérir. À moi de faire ma part du boulot.

— Ok, allons-y alors.

— Tout de suite?

— Vaut mieux que j'évite de trop y réfléchir. J'ai attendu assez longtemps et ma louve aussi.

Comme pour appuyer ma décision, je sentis mon double animal bondir joyeusement à l'intérieur de moi, pressé de retrouver sa liberté tout autant que moi.

— J'ai juste besoin d'une chose pour passer sur le billard.

— Je me doute de laquelle. Je te laisse te préparer. Rejoins moi à l'infirmerie dans une demi-heure, ça te va?

J'acquiesçais avant de le prendre dans mes bras.

— Merci, soufflais-je contre sa joue. T'es le meilleur.

— Tu me remercieras quand ça sera fait ma belle. Allez, je vais préparer le matériel.

Je le laissais retourner à son bureau et me mis en quête de mon homme. Lui seul constituait un soutien à la hauteur de ce qui m'attendait.