Protège-moi - T.2: L'Alpha [ Terminé ]

Chapitre 6.2

Dès que le véhicule s'arrêta, je bondis hors de celui-ci. Je devais rejoindre Arenht. La boule au ventre, j'espérais qu'il allait bien et qu'il ne m'en voulait pas pour le pull. Me mordillant nerveusement la lèvre inférieure, j'entrais en trombe dans le bâtiment. Je faillis percuter Doc qui se dirigeait vers moi. Il me rattrapa avant que je m'étale lamentablement par terre.

— Eh bien, princesse. Où cours-tu aussi vite ?

— Désolée Doc. Tu sais où se trouve Arenht?

Les larmes menaçaient. Cette journée m'éprouvait.
— Respire un peu, où tu vas tomber dans les pommes. Je ne l'ai pas vu, mais je vais chercher après lui, d'accord ?

— Merci. Je viens avec toi.

C'était non négociable. Je n'allais pas rester assise dans un coin en attendant qu'il le trouve. Acquiesçant, il m'entraîna dans le couloir.

— Que s'est-il passé ? Ça a l'air assez grave.

J'hésitais à lui raconter avant d'avoir vu les deux frères. Mais je savais que Doc tiendrait sa langue.

— N'en parle pas pour l'instant, mais Arenht s'est battu contre Sohren.

— Contre l'Alpha ? Le fils de Lucius ? s'exclama-t-il.

— Oui... tout est de ma faute. Il est devenu fou de rage...

— Oh mon dieu...

— J'ai appelé Antonh qui est venu pour le ramener.

Je fus la première à l'apercevoir. Je m'élançais vers lui, avide du contact rassurant de ses bras autour de moi. En périphérie, je notais qu'Antonh esquissait un mouvement vers moi. Je compris après coup qu'il voulait me prévenir. Incrédule, je vis Arenht s'écarter de moi, refusant que je l'approche. Dans ses yeux, je pouvais lire des émotions qui me choquèrent : une culpabilité telle, un dégoût de lui-même qui le poussaient à s'isoler, comme s'il ne me méritait pas.

— Arenht, prononçais-je en tremblant.

Il détourna la tête, incapable de soutenir mon regard. J'essayais de m'approcher de lui, mais il esquivait mes tentatives, se retranchant dans son mutisme. Mes nerfs étaient à deux doigts de lâcher. Je n'avais besoin que d'une chose pour aller mieux, c'était lui. Pourquoi me repoussait-il ? D'un geste doux, Doc me saisit le bras et m'attira hors de la pièce. Je résistais au début, restant planter devant mon homme que je ne reconnaissais pas. On me fuyait de nouveau. Cela faisait toujours aussi mal. Dévastée, je m'accrochais à son visage, cherchant le contact de ses yeux baissés. Je voyais bien qu'il souffrait, et c'était d'autant plus dur de ne pouvoir l'aider.

— Aylyn, viens avec moi, laisse-lui le temps de récupérer, me souffla Doc tout en me soutenant.
Secouant la tête, je m'obstinais à fixer Arenht à travers mes larmes. Quand il partit vers la porte arrière, je voulus le rejoindre, mais Doc me tenait solidement.

— Il a besoin de prendre de la distance.

— Pourquoi me fuit-il ?

Je sanglotais, les bras autour de mon corps agité de tremblements. Antonh me regarda avec douceur.

— Je suis désolé, Aylyn. Il a toujours du mal à se remettre quand son côté sombre le contrôle. Et là, il a failli te blesser, il s'en veut encore plus.

— Mais j'ai besoin de lui, murmurais-je.

— Je le sais. Je vais le rejoindre. Je ne le laisse pas seul quand il gamberge comme ça. Dès qu'il ira mieux, il reviendra. Il t'aime.

Il s'éloigna dans le sillage de son frère. Je m'effondrais contre Doc. Heureusement qu'il me retint, je n'avais plus la force de rester debout. Il me soutint jusqu'à une chaise, puis s'installa face à moi. Je n'arrivais pas à m'arrêter de sangloter. Mon ami attendit la fin de ma crise de larmes. Celle-ci se tarit au bout d'un moment. J'étais lessivée. J'esquivais un faible sourire, mais il devait ressembler plus à une grimace qu'autre chose.

— Ça va un peu mieux ? me demanda-t-il.

— Je ne sais pas trop... Je...

— Tu dois te reposer. Tout va rentrer dans l'ordre dès demain. J'en suis convaincu.

— Tu le penses vraiment ? voulais-je me rassurer.

— Aie confiance, ma belle. Je te raccompagne jusqu'à chez toi.