****La lumière du jour passe à travers les rideaux de ma chambre. Mais cette lumière n'est pas comme d'habitude. Malgré le soleil, elle semble blafarde et grise, loin de ressembler à la lumière franche et éclatante d'un beau jour sans nuage. Au contraire, la luminosité est la même que celle d'une journée bien nuageuse. La chaleur dans ma chambre est pesante et lourde. L'air y est vraiment difficilement respirable. L'ombre d'une silhouette passe à travers l'encolure de la porte. Je vais pour me lever mais impossible de soulever mon corps. Pas même mon petit doigt. Je panique, de nombreseuses gouttes de sueurs perlent le long de mon front. J'ouvre la bouche pour appeler cette silhouette mais aucun son ne sort de ma bouche. J'essaye de crier mais toujours rien. Je reste cloitré dans mon lit, incapable du moindre mouvement et son. La seule chose que je parviens à faire est de froisser les draps de mon lit dans le creux de ma main.
Puis soudain, je me redresse et réussie à crier. J'ouvre les yeux. Ce n'était qu'un mauvais rêve. J'entends quelqu'un crier à côté de moi. Je prends conscience que ma main, ou plutôt mes ongles, s'agrippent à quelqu'un. Je tourne la tête et vois Taehyung se tordre de douleur.
-Mon dieu, pardon ! J'ai fais un cauchemar.... Ça va ? Tu ne saignes pas au moins ? Demandais-je paniquée à l'idée de l'avoir blessé.
-Tu rigoles, ce n'est pas une jeune femme toute frêle comme toi qui va me blesser ! J'ai simplement été surpris... affirma-t-il en fuyant mon regard.
Au même moment, je vois Eunwoo passer sa tête derrière la porte. Il arrive en courant.
-Qu'est-ce qu'il y a ? J'ai entendu des cris ! Rien de grave ?
-Oh rien, Gisèle a simplement fait un cauchemar et ça m'a surpris.
-C'est pour ça que tu as crié également ?!
V me regarde avant de répondre :
-Mouis, la surprise je te dis.
-Bien, je suis passé pour prendre des nouvelles avant de partir. Voir si vous alliez bien.
Encore un peu surprise de le rencontrer à une soirée Big Hit. J'acquiesce silencieusement. Il était sur le point de partir quand je reprends la parole :
-Merci à vous de m'avoir ouvert la porte. Je serais morte de froid sans vous, réussis-je à formuler sans bégayer.
-Ce n'est rien, tout le monde aurait fait ça. Mais pouvons-nous nous tutoyer maintenant que je vous ai sauvé du froid hivernal de Séoul ? Me demande-t-il avec un clin d'œil.
-Je... euh... Oui bien sûr.
-Parfait ! Je te souhaite un bon rétablissement et j'espère à bientôt !
À bientôt ? Quand pense-t-il pouvoir me revoir ? C'est déjà assez incroyable de l'avoir vu ce soir. Tous mes rêves se réalisent finalement. Je ne l'aurai jamais cru. Je me tourne vers Taehyung et lui demande où se trouve Jin. Il allait me répondre quand quelqu'un lui coupe la parole.
-Je suis là !
Jin regarde Eunwoo sortir de la pièce avec un drôle d'air. Comme s'il n'était pas content de le voir ici. Puis se tourne vers moi, accoure auprès de moi, s'assoit à mon côté et pose sa main sur mon front. Quelques frissons me parcourent le corps au contact de sa peau.
-La fièvre est descendu mais tu es encore un peu fébrile. Je vais te raccompagner chez toi. J'appelle un membre du staff pour qu'il nous prépare une voiture. Ce sera plus rapide et plus discret qu'un taxi.
Il se relève et sort son téléphone de sa poche. Je vais pour me lever et l'arrêter mais mes jambes ne me soutiennent pas encore très bien. Taehyung me rattrape avant que je ne m'effondre.
-Jin a raison, tu devrais rentrer en voiture. Tu n'es clairement pas en mesure de rentrer seule. Et puis qui refuserait de se faire raccompagner par l'un des membres des BTS ? Rajoute-t-il amusé.
Jin termine son appel et fait signe à V qu'il peut retrouver les autres. Il me salue une dernière fois et lance avant de partir :
-Jin hyung a vraiment bon goût. Tu étais magnifique ce soir.
Puis il s'enfuit avant même que l'un de nous ne puisse rétorquer quoique ce soit. Pour la première fois depuis que l'on se parle, ses joues prennent une couleur légèrement rosée. Ses yeux se perdent à droite, à gauche. Il fuit mon regard.
-Il a raison. Tu es très belle ce soir..., me déclare-t-il en mettant une de ses mains derrière sa nuque. Tiens, mets ma veste pour rentrer.
Il la dépose sur mes épaules et m'invite à le suivre. Nous prenons, ou du moins je le suppose, les raccourcis de l'entreprise. Nous arrivons sur un petit parking intérieur. Il ouvre la portière côté passager. Quel gentleman ! Je prends place à l'intérieur. Avant de démarrer la voiture, il se penche vers moi. Sa tête est presque collée à la mienne. Je reste le souffle coupé. Que fait-il ? Puis il attrape doucement ma ceinture pour me l'attacher. Je reprends mon souffle. Il allume le chauffage et le siège chauffant. La chaleur du siège m'enveloppe lentement. Je lutte pour rester éveillé mais c'est plus fort que moi, mes yeux se ferment.****
Heureusement qu'il se souvient de son adresse et du code de la porte d'entrée parce qu'impossible de la réveiller. Elle dort à point fermé. Il essaye de faire le moins de bruit possible pour ne pas déranger sa colocataire. Toujours avec Gisèle dans ses bras, il se dirige vers sa chambre et l'installe dans son lit. Il retire simplement ses chaussures, la laissant entièrement habillée. Agenouillé à côté de sa table de nuit, il profite de glisser le cadre d'Eunwoo sous le petit meuble. Il ajuste la couette pour qu'elle la couvre jusque sous le menton. Il va pour se relever mais elle le retient par la manche. Puis il l'entend dire dans un souffle : « Ne pars pas... »
Il lui prend doucement la main pour la poser sur la couette mais elle la serre un peu plus fort sur celle de Jin. Il décide alors de rester un peu plus longtemps. Il partira quand elle l'aura lâché. Ça ne devrait pas être trop long. Il en profite pour admirer son visage de plus près. Ses traits sont fins et délicats. Sa peau semble douce comme du coton. Une envie folle de la toucher l'anime. Ses doigts étaient à quelques centimètres de sa joue mais d'un seul coup, elle se met à sourire dans son sommeil. Il éloigne sa main par surprise et l'entend lâcher quelques mots :
« Jin... canon... voix... sublime... Huuum... »
Il sourit à l'idée qu'elle ne se rende même pas compte de ce qu'elle dit. Son subconscient parlait à sa place. Mais ces quelques mots lancés en l'air le touchèrent sincèrement et prirent une place importante dans son cœur.****