59

199 17 4
                                    


****

Frottant mon nez contre une source douce et chaude, j'ouvrais mes yeux timidement me tirant difficilement des bras de Morphée. M'habituant enfin à la faible luminosité du lieu dans lequel je me trouvais, je m'écartais légèrement de cette source chaude pour mieux l'observer.

Quand j'eu enfin compris à quoi je m'étais frottée, les souvenirs de la veille refirent surface. J'avais la tête en plein dans les pectoraux de Jin. Je pouvais sentir son odeur enivrer chaque parcelle de mon corps.
Repensant au contact de ses lèvres sur les miennes, mes joues prirent une soudaine teinte rosée quand je visualisais mentalement les muscles que j'avais pu sentir à travers son vêtement.

Afin de calmer mes ardeurs et baisser ma température, j'optais pour une solution de replis en essayant sans le réveiller de m'écarter de lui. Mais c'était peine perdue. Ses bras emprisonnaient mes hanches pour me rapprocher de lui déposant un tendre baiser sur mon front.

-Tu comptes aller où comme ça ? Me demanda-t-il la voix encore endormie, son timbre le rendant dangereusement sexy. J'osais tenter de le regarder en relevant ma tête vers lui.
Mon coeur eu un sursaut en voyant son regard posé sur moi. Ses yeux était doux et chaleureux. Un sourire se dessina timidement sur son visage au fur et à mesure que je me sentais rougir de plus belle. Mon reflex fut de me cacher en blottissant mon visage contre son torse.

Il profita de ce geste pour resserrer son étreinte autour de moi en caressant mes cheveux.
-Restons un moment comme ça, tu veux bien ? Je me sens bien dans tes bras.

Ses paroles me touchèrent en plein coeur. Malgré sa confession, je ne réussis pas à sortir le moindre son de ma bouche. Alors mon corps prit les devants avant ma tête et, mes bras vinrent s'enlacer dans les siens.

Mon oreille était collée à son torse et je pouvais clairement entendre les battements de son coeur résonner en moi. J'étais si heureuse d'avoir la chance d'être si près de lui et de pouvoir écrire une nouvelle page de ma vie avec lui. Et j'avais envie de lui faire savoir.

-Je suis vraiment heureuse. J'avais tellement peur de me faire des fausses idées et que tu ne me considères que juste comme une simple amie. Je ne sais pas ce qu'il m'a pris non plus hier mais je suis heureuse également que ce soit toi, mon premier baiser.

Toujours collé à lui, j'entendis les battements de son coeur s'intensifier à une vitesse incroyable. Inquiète, je relevais la tête afin de savoir si tout allait bien. Il profita de cet instant pour attraper mon menton et se pencher sur moi pour poser un tendre baiser sur mes lèvres.
-Tu ne peux même pas imaginer à quel point je suis flatté et honoré par ton aveu.

Ses paroles sincères et touchantes déclenchèrent en moi un tourbillon de papillon dans mon bas ventre. Ses yeux percèrent le fond de mon âme comme pour venir y glisser un message que seul lui et moi ne pourrions y lire : je suis à toi.

Comme pour répondre à son message, j'entrepris une nouvelle fois d'embrasser ses lèvres mais cette fois-ci le baiser ne resta pas chaste.
Au contraire, nos corps en voulait plus et encore plus. Il était difficile pour moi comme pour lui de pouvoir s'arrêter. Chaque caresse buccale était l'aveu d'un sentiment amoureux bien trop longtemps resté enfoui et accompagné d'une soif, d'un besoin de l'autre, inouïe. Nos mains passaient de nos cheveux, à nos joues en passant par notre nuque.

Le souffle cours, nous nous éloignions afin de reprendre un peu d'oxygène et ainsi apaiser nos poumons en feu. Nous ne nous quittions pas des yeux. Les siens semblaient chercher une réponse à son questionnement. Si je comprenais bien ce dont il était question, je n'étais pas prête. Ce n'était pas le bon moment.

Alors je remis une distance plus raisonnable entre nous deux et il comprit immédiatement le message. Il me souriait et déposa un rapide baiser sur mes lèvres puis il attrapa ma main pour y déposer également un baiser sur son dos.
-Je vais aller préparer le petit déjeuner de ma princesse. Prends le temps qu'il te faut pour venir. Et si tes pieds sont trop douloureux, appelle-moi et j'accourais te porter mon aide. Dit-il en me lançant un clin d'œil amusé avant de sortir de la chambre.

****

En refermant doucement la chambre, il prit une profonde et calme respiration afin d'apaiser les braises que Gisèle avait embrasé quelques minutes plus tôt. Ce baiser échangé brûlant de sentiment avait faillit faire échouer la promesse qu'il s'était faite.

Il ne voulait en aucun cas précipiter les choses entre eux mais la tâche semblait être plus facile à dire qu'à faire. Chaque parole, chaque regard, chaque caresse ou chaque baiser échangé semblait être une torture pour le self contrôle du chanteur. Mais quelle douce et enivrante torture que de savoir que ses sentiments étaient maintenant partagés.

Il attendrait le temps qu'il faudra pour qu'elle s'ouvre entièrement et complètement à lui. Et ce jour-là, il sera l'homme le plus heureux du monde.

Affairé à préparer le petit-déjeuner, Jin chantonnait gaiement dans la cuisine. Quand il vit Gisèle débouler à toute vitesse dans la pièce, il se stoppa net dans ses gestes, inquiet :
-Qu'est-ce qu'il y a ?
-Rien de grave, je viens de voir l'heure qu'il était... Je devrais rentrer avant que quelqu'un ne se rende compte que je n'ai pas dormi au dortoir.
-Laisse-moi t'y emmener. Tu ne vas pas prendre le bus à cette heure-ci ?! Il n'est même pas encore huit heures du matin.
-Et comment je faisais avant !? Et puis on ne peut pas arriver ensemble, ça serait trop louche !
-Avant, c'était avant. Maintenant, tu es ma petite-amie et je me dois de veiller sur toi. Je te dépose et j'arriverais deux-trois heures plus tard, ça te va comme ça ?

À l'entente du mot « petit-amie » sortit tout droit de la bouche de Seokjin, Gisèle fuya son regard afin de cacher son embarras.
Il lui demanda d'attendre quelques secondes afin qu'il enfile rapidement une tenue. Il revint en courant, attrapant les clefs de sa voiture et ouvrit la porte d'entrée en faisant signe à Gisèle de sortir tel un gentleman.

Il fit de même arrivé devant son véhicule. Le trajet jusqu'au dortoir se fit dans le silence. L'un contrarié car il n'avait pas pu s'occuper comme il voulait de sa copine et l'autre, trop gênée pour pouvoir engager la moindre conversation suite au récent évènement.

Arrivé au début de la rue de la destination finale. Gisèle lui demanda de se garer, chose qu'il fit sans broncher afin de ne pas alourdir l'ambiance déjà pesante de l'habitacle.
-Merci Seokjin, je vais descendre là afin d'éviter tout soupçon. Je peux marcher, ne t'inquiète pas. Dit-elle afin de le rassurer sur son état.

Aucun son ne sortit de sa bouche. Il était triste qu'ils ne se quittent de cette façon même s'ils se revoyaient d'ici quelques heures. Il baissa tristement la tête.
Avant de quitter la voiture, Gisèle lança un dernier regard vers son conducteur et ce qu'elle y voyait lui fendait le coeur. Elle se pencha vers lui et lui embrassa tendrement la joue :
-À tout à l'heure ! Lui lança-t-elle avec un clin d'œil. 

Immédiatement, un sourire réapparut sur le visage de l'idole et il lui répondit avec un léger signe de la main. Elle se dirigeait maintenant vers le dortoir en boitillant. Il secoua doucement la tête en signe de mécontentement en la voyant ainsi marcher.
Il aurait put facilement la déposer dans le sous-sol de l'immeuble sans que personne ne les voit mais elle était parfois bien trop entêtée pour entendre raison.

Il veilla simplement de loin qu'elle rentre bien dans le bâtiment avant de redémarrer le véhicule et de s'engager dans le parking de la résidence.
Il attendra patiemment dans le sous-sol que son temps soit venu pour arriver au dortoir sans stresser sa nouvelle petit-amie.
Il voulait être le plus proche d'elle même si pour ça, ça voulait dire attendre dans le parking de l'immeuble.

****

Seokjin, ne pars pas...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant