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Je me retrouve dans les bras de Jin en train de danser sur une musique beaucoup trop calme. Je ne sais plus où mettre mes mains. Je finis malgré tout par les poser sur son torse laissant ainsi une certaine distance de sécurité.

Il vient clairement de lancer une offensive envers mon petit coeur complètement désarmé. Sa tenue et son charisme qui en découle n'aident pas calmer mes pauvres hormones. Il a laissé tomber sa veste et a remonté les manches de sa chemise à force d'enchaîner les danses lui aussi.

Pendant la soirée, même quand je n'étais pas proche de lui, il n'a pas arrêter de me fixer. Son regard était si sérieux et si confiant que l'on pouvait nettement imaginer ce qu'il pensait : « Je suis Kim Seokjin et je vais tout rafler ce soir ». Ce même regard qu'il peut lancer à la caméra lors d'une remise de prix afin de charmer le public, si vous voyez ce que je veux dire.

Soudain, il m'attrape les mains pour les placer autour de sa nuque et pose ensuite les siennes sur mes hanches. Il vient de nouveau d'envahir mon espace vital. Je sens une bouffée de chaleur monter en moi. Mon coeur bat la chamade et bien évidement mes joues me trahissent. Je n'ose même plus le regarder dans les yeux tellement il me déstabilise.

Je pensais être au summum de la déstabilisation mais c'était sans compter sur le fait qu'il me rapproche encore plus de lui. Je pouvais maintenant sentir son souffle sur ma nuque. Malgré la chaleur ambiante, ce contact me fit frissonner. Nous ne parlions pas. Mais nos cœurs, eux, se parlaient. Je pouvais sentir le sien battre à un rythme effréné à travers ses vêtements. Ou à moins que ce ne soit le mien ?

À la fin de la chanson, je me surprends à caresser le bas de sa nuque en m'éloignant de lui. À cet instant, mon regard suit mes doigts et j'aperçois des frissons apparaître sur sa peau au même moment. Ce pourrait-il que je lui fasse le même effet qu'il me fait ?

Au même moment, ses pupilles m'en convainquent que oui. Ses yeux pétillaient de malices et d'envies. Et je dois dire que je ne suis pas peu fière d'avoir été la cause de son trouble. Ses joues commencèrent à prendre une légère teinte rosée, faisant ressortir ses pommettes.

Obnubilée par sa beauté, je ne remarque pas tout de suite qu'il commence à déboutonner un de ses boutons de chemise, puis un deuxième. À ce rythme, il allait finir torse nu au milieu de la piste. Je le stoppe, reboutonne ses boutons et lui demande affolée :

-Il t'arrive quoi ? Ça va pas ? Il y a du monde ici au cas où tu l'aurais oublié !
-Je te l'ai déjà dit, il va me falloir bien plus qu'une simple fenêtre pour faire chuter la température qui monte en moi ce soir. Me rappelle-t-il en s'approchant un peu plus de moi pour rétrécir l'espace que je nous avait remis plutôt.

Son regard s'encre de nouveau dans le mien. Ses yeux brûlent de désir et commencent à embraser le mien en retour. Il y a beaucoup trop de monde autour de nous pour céder ainsi à nos désirs enfouis. Nous ne pouvons pas et nous ne devons pas. Alors je m'éloigne de lui et prétexte une envie soudaine d'aller aux toilettes. Je fuis.

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Gisèle part en direction des toilettes. C'était moins une pour qu'il l'embrasse devant tout le monde. Cette fille a le don de le mettre dans tous ces états. Il a bien cru lâcher prise au contact de sa caresse sur sa nuque. À cet instant précis, l'espoir qui était encore une pousse il y a quelques heures est devenu un arbre fort et imposant en l'espace de quelques secondes. Il en était sûr maintenant. Il était impossible qu'elle ne ressente rien pour lui.

Quelqu'un lui sauta au cou par derrière le sortant de ses pensées. Ce n'était autre que Hoseok.
-Bah dit donc, j'ai bien cru que tu allais lui sauter dessus ma parole ! T'as besoin d'un verre d'eau ?
-Hoseok, si seulement un verre d'eau pouvait me rafraîchir, je l'accepterai volontiers. Mais là, vois-tu, c'est d'un glacier dont j'ai besoin actuellement. Donc si tu veux bien m'excuser, je vais prendre l'air.
Hoseok explose de rire en le laissant partir vers sa soi-disant quête glaciale.

En faite, il partit à la recherche de Gisèle car il lui sembla que c'était un peu trop long à son goût.
En s'approchant des toilettes, il vit un groupe de fille entourer une personne. La discussion semblait animée et vive.

Curieux d'abord, il s'approcha. Puis en interceptant cette phrase « si tu t'approches de Jin encore une fois, on va te... », il s'empressa de s'interposer en retenant de justesse la main qui allait se poser sur la joue de Gisèle. Il redresse la tête dans la direction de la belligérante et lance froidement à l'assemblée :

-Si je vous vois encore une fois autour d'elle, je vous promets que vos managers vont se souvenir de moi longtemps. Alors vous feriez mieux de lui fiche la paix car qui fait du mal à Gisèle, me fait du mal à moi aussi.

Les filles finissent par partir, non sans maugréer et lancer des derniers regards haineux vers elle. Jin se tourne alors vers elle, pose ses mains sur ses joues et la questionne inquiet :
-Tu vas bien ? Elles ne t'ont rien fait ? Sèche tes larmes, veux-tu, je n'aime pas ça. Ça me rend triste. Je suis là, Gisèle. Suis-moi, on va prendre l'air.

Il pose sa veste sur ses épaules et l'entraîne vers la sortie. Ils seront bien mieux loin de cette foule haineuse et dédaigneuse.
Il marchèrent ensemble main dans la main, ne sachant pas trop vers où mais appréciant simplement le fait d'être là, tout les deux.

Ils étaient arrivés dans un petit parc. Ils s'installèrent sur un banc et cette fois-ci, Gisèle interrompit le silence pour le remercier :
-Merci Seokjin d'être toujours là pour moi quand il le faut. Je...
-Non stop, c'est faux. Je n'ai pas été là quand tu as dû affronter une seconde fois la haine des réseaux sociaux et je m'en veux terriblement... À la place, j'ai été égoïste en me lamentant sur mon sort alors que tu vivais une chose bien plus dure que moi. Je regrette mon comportement et j'aimerais que tu me pardonnes pour... pour ma jalousie. Avoue-t-il timidement en baissant la tête.
-Co-comment ta jalousie ?
-Eunwoo... dit-il dans un souffle. J'étais jaloux d'Eunwoo, de sa beauté, de son talent, de votre complicité et du fait que tu l'avais lui aussi encadré. Bref, de la jalousie dans toute sa splendeur. J'ai honte de moi, si tu savais. Je n'ai jamais ressenti ça auparavant. Mon comportement est digne d'un jeune adolescent. Je...

Il est coupé par Gisèle qui pose l'un de ses doigts sur sa bouche en lui conseillant de se taire et lui attrape une main pour y enlacer leurs doigts. Son coeur explose dans sa poitrine. Il ne s'attendait pas à son geste tendre et encore moins à ce qui allait suivre :

-Kim Seokjin, il n'y a rien entre Eunwoo et moi. Nous sommes simplement amis. Alors oui, les photos ne jouent pas en notre faveur mais il a fait ça pour me mettre à l'aise. Si tu avais vu comme c'était dérangeant de se retrouver parmi tous ces couples niais et enlacés ! Mais ce jour-là, j'ai eu la certitude qu'il y avait bien quelqu'un qui m'était très cher ; et une chose est sûr, ce n'était pas lui.

Jin était pendu à ses lèvres. Il attendait la suite mais elle chercha quelque chose dans son sac. Elle en sortit un petit écrin qu'elle lui tendit.
-En voyant ceci, j'ai immédiatement pensé à toi. Tu es aussi important pour moi que ses pierres précieuses en chocolat. Je tiens à toi comme au plus grand de mes trésors. Tu es tendre comme du chocolat et brillant comme un diamant, comme mon diamant.
-Tu oublies une chose. Si un diamant brille, c'est parce que la lumière se réfléchit en lui. Sans cette lumière, ce n'est qu'un simple caillou. Et si je suis ton diamant alors tu es ma lumière me permettant de briller.

Le monde autour d'eux semblait s'être arrêté. C'est comme s'ils étaient enveloppés d'une gigantesque bulle de savon, les insonorisant du bruit alentour.

Tout en parlant, ils s'étaient rapproché inconsciemment et n'étaient plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre, leur souffle caressant leurs lèvres.

Quand un flash vint couper ce moment, leur moment. Ils s'éloignèrent immédiatement sous le coup de la surprise comme pris en flagrant délit.

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Seokjin, ne pars pas...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant