****À la minute où nous avons vu le flash de l'appareil photo, nous nous sommes mis à courir dans les rues de Séoul, abandonnant au passage mes talons trop haut pour la course.
Nous bifurquons à droite puis à gauche, sans arrêt. Je commence vraiment à fatiguer. Je n'ai pas du tout la même condition physique que mon partenaire de cavale. Il doit sentir que je ralentis car il finit par tourner dans une ruelle plutôt sombre et me colle au mur derrière une énorme poubelle.
Pour la deuxième fois de la soirée, nous nous retrouvons serré l'un à l'autre. Cette fois-ci, sa main est posée sur ma bouche et sa tête n'est qu'à quelques centimètres de la mienne.
Vérifiant que le paparazzi nous a bel et bien perdu, il tourne enfin son regard vers le mien et sa main, au lieu de la retirer promptement, glisse doucement pour que ses doigts viennent effleurer mes lèvres. Mon corps est en émoi total. J'ai l'impression que mon coeur à finalement choisi d'élire domicile dans mes oreilles plutôt que de rester sagement dans ma poitrine. Son regard se pose également sur mes lèvres et je sens qu'il est à deux doigts de m'embrasser ici.
Malgré l'envie qui me dévore de l'intérieur, mes pieds nus se rappellent malheureusement à mon bon souvenir, gâchant ce moment émouvant. L'adrénaline et la course m'ont fait oublier que j'étais pied-nu. Je grimace de douleur et prends appui sur l'avant-bras de Jin.
Il remarque tardivement lui aussi que je ne porte plus mes talons et commence immédiatement à s'inquiéter pour moi :
-Oh non, je ne me suis même pas rendu compte que tu courrais sans chaussures! Si je l'avais su...
-Quoi ? Tu m'aurais porté sur ton dos et aurais devancé le paparazzi tel un preu chevalier, qui plus est athlète ? Non, je ne crois pas. Alors arrêtes deux minutes ton côté mégalomane. Dis-je en levant les yeux aux ciels.Il rie de bon coeur avant de me tourner le dos et de s'accroupir. Il se tape gentiment l'épaule et tourne la tête vers moi en m'ordonnant poliment :
-Monte sur mon dos et laisse-moi m'occuper de ma princesse en détresse, si tu veux bien. J'habite à quelques pas d'ici.
-Co-comment ça ? Tu as un autre appartement que le dortoir ?
-Depuis peu. Je ne l'ai annoncé encore à personne. Tu es donc la première privilégiée à connaître son existence et à le visiter. Contente ?Pour toute réponse, je monte sur son dos et m'accroche à son cou, non sans un petit sourire en coin. J'ai l'impression de me sentir unique et importante à ses yeux et je dois dire que ça fait beaucoup de bien à mon ego.
Il se redresse et me repositionne sur son dos pour que je ne lui fasse pas trop mal. Tout le long du trajet, je ne peux m'empêcher de sourire bêtement. Oui, je suis contente. Je vais découvrir un lieu que personne ne connaît encore, s'agissant de Seokjin. C'est comme si je m'immisçai dans son cercle le plus intime qu'il ait. Heureuse, je resserre mon emprise sur lui et colle ma joue contre la sienne en lui disant :
-Merci monsieur Kim Seokjin alias World Wide Handsome même si demain tu risque d'avoir mal au dos.
-Tu rigoles ? Tu es aussi légère que mon micro !
-Je vais finir par croire qu'ils sont fait en plomb, vos micros !Il rigole une nouvelle fois et tourne rapidement la tête pour me faire un bisou sur la joue. Puis il recolle de nouveau la sienne sur la mienne.
-Qu'est-ce qu'il te prend ?
-Ça, c'est pour le fait que tu insinues que tu es lourde et donc grosse. C'est un mensonge donc à chaque mensonge, tu auras ce genre de punition.
-Oh bah si tu appelles ça une punition, je vais mentir plus souvent alors... Murmurais-je presque que pour moi.
-Qu'est-ce que tu as dit ?
-Que je ne mentais jamais.Il recommence une nouvelle fois son petit manège. Je peste gentiment en lui tapant légèrement la poitrine mais au fond on ne va pas se le cacher, hein, j'aime bien.
-Si tu ne mentais pas, je ne serais pas obligé de faire ce que je viens de faire à l'instant. Déclare-t-il fière de lui.Nous rigolons tout deux de bon coeur, appréciant cette nouvelle complicité qui s'installe entre nous. Je n'avais même pas prêter attention au fait que nous étions probablement déjà arrivés dans son immeuble qu'il me dépose au pied de son ascenseur.
Une question me trotte dans la tête suite à sa dernière phrase, je le regarde intensément et lui demande :
-Parce que tu te sens obligé de le faire ? Tu n'en as pas vraiment envie ?L'ascenseur s'ouvre et cette fois-ci, il me porte comme une princesse en mettant un bras derrière mon dos et l'autre dans le creux de mes genoux. Automatiquement je m'agrippe à lui, un bras autour de son coup et mon autre main tenant fermant le décolleté de sa chemise. Le bout de mes doigts frôle le haut de son torse, des frissons semblent lui parcourir le corps en retour.
Il entre dans l'appareil, appuie sur l'étage adéquat et c'est maintenant à son tour de me fixer intensément :
-Si tu savais de quoi j'ai envie là maintenant...Les papillons de mon ventre tourbillonnent à une vitesse folle suite à cet aveu. Je me mets à fixer avec envie ses lèvres. J'abandonne sa chemise pour venir dessiner de mes doigts les contours de ses lèvres. Et si je l'embrassais ?
****
La tension était électrique dans l'ascenseur. Son contact avait électrisé chaque parcelle de son corps. Et ses caresses sur ses lèvres accentuèrent encore plus cet envie qu'il avait depuis leur danse collé-serré de l'embrasser, pouvant laisser enfin parler sa fougue et son désir.
La sonnerie indiquant leur arrivée retentit, stoppant une nouvelle fois cette occasion qui s'offrait à lui. Ils sortirent sans un mot. Il composa son code d'accès et emmena directement Gisèle dans sa salle de bain.
-Je te ferais visiter après même si ce n'est pas très grand... Mais je dois d'abord m'occuper de tes pieds.Il la déposa délicatement sur le bord de la baignoire les pieds à l'intérieur. Il commença à faire couler l'eau en jaugeant avec sa main si elle était assez chaude ou non avant de laver ses pieds.
Après un nettoyage doux et méticuleux, il attrapa une serviette propre pour les sécher, puis la reprit dans ses bras pour aller l'installer sur le canapé du salon.
-Ayant emménagé il y a peu, je n'ai pas encore tout ce qu'il faut chez moi... Alors je vais aller chercher des pansements à la pharmacie en bas de l'immeuble, d'accord ?Il se dirigeait vers la sortie mais il n'eut même pas le temps de faire un pas qu'elle le retint par la manche en lui disant :
-Non. La dernière fois, ça n'a pas très bien tourné pour moi. Ça me rappelle de mauvais souvenir alors ne pars pas, s'il te plaît. Reste.Il comprit immédiatement ce à quoi elle faisait référence et la prit dans ses bras en retour en lui embrassant le front.
-Je comprends. Je ne pars pas dans ce cas. Mais laisse moi trouver une autre solution.Il s'éloignait de quelques mètres seulement afin de passer un coup de fil. Il revint s'assoir près d'elle en déclarant :
-C'est bon, j'ai demandé à la jeune fille qui tient la boutique en bas de l'immeuble de la fermer quelques minutes afin de m'apporter des pansements.
-Et elle a accepté sans broncher ?
-Je peux être très persuasif, tu sais ? Dit-il en se rapprochant d'elle malicieusement.
-Et moi, très capricieuse. Je peux avoir un verre d'eau ? La course m'a assoiffée.Sa réponse le fit sourire, appréciant sa repartie. Il se leva et obéit tout de suite à sa princesse en mimant le salue militaire, la faisant rire au passage. Il était heureux. Elle riait, elle ressentait de l'affection pour lui et elle se trouvait en ce moment même chez lui. Il avait l'impression d'être dans un rêve.
Il déposa le verre d'eau en face d'elle sur la table basse et s'assit à côté d'elle en ne la lâchant pas une seconde des yeux et arborant son plus grand sourire.
-Quoi ? J'ai quelque chose sur le visage ou quoi ?
-Rooo tout de suite... Je n'ai pas le droit d'être heureux et de sourire tout simplement ?Pour réponse, elle lui adressa son plus beau sourire en retour. Son coeur s'emballât de plus belle. Sa beauté était sans pareille lorsqu'elle était aussi lumineuse que maintenant.
La sonnette retentit et le sortit de sa contemplation. Il s'empressa d'aller récupérer la fameuse livraison non sans prendre dans son porte feuille, au passage, un pourboire qui semblait plus que conséquent...****