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Arrivé à l'appartement, mon amie Liu s'empresse de venir m'accueillir chaleureusement. Nous nous prenons dans les bras. Liu était déjà venue quelques mois vivre en France, quelques années auparavant. Cela lui a permit d'améliorer son français et à moi de profiter de sa venue pour commencer à apprendre le coréen. Cela faisait maintenant six ans que je parle coréen grâce à elle. Nous pouvions passer des heures à parler des BTS et d'ASTRO : nos deux groupes de Kpop chéris, nos idoles coréennes. Liu Joon fait partie de ces fans hystériques. Dès lors qu'elle rencontre ou simplement aperçoit l'un de ses chouchous, elle ne peut retenir ses larmes et ses cries de joie. Moi, je suis loin d'en faire partie. Je suis, certes, admirative face à ces talents impressionnants et pour leur travail acharné mais reste maître de mes émotions. Enfin, c'est ce qu'elle pensait savoir d'elle. En même temps, ce n'est pas en France que vous risquez d'apercevoir au détour d'une rue l'une de vos idoles coréennes favorites. Si je devais un jour leur faire face, j'espérais, non, je savais que je serai maître de moi-même et entamerai une discussion avec eux, même si c'était juste pour leur parler du beau temps et de la pluie. J'en étais sûre, personne ne m'avait jamais impressionné. Excepté, peut être, mon père lorsque j'ai eu le malheur de faire une bêtise ou de lui désobéir dans le passé.
Je découvre la pièce de vie commune : un espace permettant de mettre un canapé, une table basse, une télévision et, partageant le même espace, un petit coin cuisine. Je me sens déjà chez moi. Mon amie a placardé ses murs de goodies en tout genre concernant les BTS. De nombreux clichés de Kim Taehyung, alias V des BTS, décorent les quelques restes de mur d'origine. Pour certains, cette lubie en dérangerait plus d'un. Mais je ne m'en souciais pas au contraire. J'aime profondément partager mes passions et je sais que ma colocataire est dans ce même état d'esprit. Et puis, pourquoi se priverait-on de la vue de belles personnes ?
La salle de bain est elle aussi recouverte de marchandises dérivées mais cette fois-ci des BT21, petites créatures sortit tout droit de l'imaginaire des BTS. Liu explique que la salle de bain, étant un endroit d'intimité, ne permet pas d'accueillir qui que se soit d'autre que nous-mêmes. C'est pourquoi, aucune photo de leurs chanteurs n'y était accrochée. Je rigole devant l'explication que me fournit mon amie. Je passe alors devant la chambre de Liu. Inutile de vous la décrire, c'est le salon mais en encore plus chargé. Je finis par découvrir ma chambre, seule pièce n'arborant aucune décoration. Elle l'a laissée ainsi afin que je puisse la décorer comme bon il me semble. Je suis très touchée par le geste et la remercie chaleureusement. Liu me laissa prendre mes repères et défaire mes valises tranquillement.
Après une bonne douche bien chaude, je commence à sortir mes petites affaires : la photo de ma famille que j'accroche aussitôt au mur ; mon cadre argenté à paillettes avec la photo de Jin que je pose précautionneusement sur ma table de nuit ainsi que mon autre cadre d'Eunwoo. Puis je sors ma petite peluche Tata des BT21 et la pose sur mon lit. Ce personnage n'est pas celui de mon chanteur favori mais j'ai craqué en voyant son petit visage en forme de cœur.
Le reste de mes vêtements prennent place dans la commode vidée à cet effet. Je n'ai pris que très peu de chose car j'ai la ferme intention de revenir de mon long voyage avec tout un tas de petites babioles et affaires. Je ne me suis pas encombrée non plus de livre. J'avais l'intention d'aller tous les soirs à la bibliothèque du quartier. Je souhaite y aller pour me vider la tête après mes dures journées de travail ainsi que pour fuir le vacarme du petit appartement où Liu s'amuse régulièrement à revivre, avec émotions, les nombreux concerts des BTS.
Seul un livre a fait le voyage depuis la France : Orgueil et préjugés. Ilm'a été offert quelques jours avant mon départ par mes géniteurs. Étant mon livre préféré, mes parents ne pouvaient pas se rater en m'offrant celui-ci. Je le chérissais depuis comme un bijou de grande valeur, me rappelant ainsi leur amour. Depuis, je l'emmène partout avec moi.
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Premier jour de travail, je suis excitée et stressée à la fois. Malgré le vol de la veille, je n'ai pas pu trouver le sommeil tout de suite. Le commencement d'un nouveau travail est toujours source d'inquiétude et de remise en question. Cependant, un premier jour dans une grosse entreprise coréenne est encore tout autre chose. Tout apprendre, tout écouter, tout retenir et en plus en coréen demande une grande concentration. Je prends le plus de note possible et fait du mieux que je peux pour aider mes nouveaux collègues. Je leurs posais des questions dès lors que je ne comprenais pas le sens de leurs explications. Ce qui arrivait plus de fois que je ne l'aurais cru.
Tous étaient adorables et bienveillants envers moi ce qui me toucha énormément. Je les remerciais pour leur patience et les saluais poliment puis me dirigeais vers la bibliothèque de mon quartier. Depuis mon bureau, je ne suis qu'à une vingtaine de minutes à pied. J'ai bien besoin de me retrouver au calme avec moi-même. La journée a été harassante.
La bibliothèque n'est pas bien grande. Seuls deux lecteurs sont présents : moi et un vieux monsieur, assis près de l'entrée, entrain de lire un magazine sportif. Je me dirige vers le fond de la salle pour y être le plus au calme possible. Un canapé m'attire presque automatiquement. Je m'y installe, ferme les yeux et respire profondément. Je sort mon livre chéri et commence à le lire. Après quelques pages seulement, mes yeux commencèrent à piquer. Je ne pût résister longtemps au bras de Morphée.
Un jeune homme, assis dans un fauteuil un peu en retrait, observe toute la scène. Sans nul doute possible, cette femme ne l'avait pas remarqué. Il ne pût s'empêcher de rire doucement lorsqu'il la vît s'endormir en lisant son livre. Il continua sa lecture tranquillement tout en relevant la tête de temps en temps. Pourquoi venir ici si elle était si fatiguée ? Il ne réussit pas à réfréner ses sourires dès lors qu'elle essayait de changer de position. À priori, elle ne parvenait pas à trouver l'inclinaison la plus confortable pour elle. En partant, il vînt la couvrir de son manteau, posé à côté d'elle, afin qu'elle ne prenne pas froid. Pourquoi faisait-il ça ? Par habitude ? Il aimait prendre soin des autres. Avec six petits frères à la maison demandant sans cesse de l'attention, il avait largement de quoi s'occuper. Mais pourtant, chaque soir, la solitude le gagnait.
Un bruit de pas résonne près de moi, je me réveille et regarde autour de moi. Rassurée de ne voir personne, je rassemble mes affaires et m'en vais. Qu'aurait pensé les gens si quelqu'un m'avait vu ainsi affalé sur ce canapé ?
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