Culpabilité

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Eddie frappa à la porte.

Il s'en voulait terriblement de ce qui s'était passé. C'était de sa faute si son ami et son fils avaient été dans cette situation. C'était lui qui l'avait obligé à sortir du lit, qui l'avait forcé à mettre le nez dehors, qui lui avait demandé de s'occuper de Christopher.

Sans lui, Buck serait resté chez lui, en sécurité et son fils aurait été avec Carla, loin, même très loin, de cette putain de vague.

Il avait seulement voulu qu'il se change les idées, qu'il arrête de déprimer et ça avait tourné au cauchemar. Il n'osait imaginer ce que ça avait été de se prendre cette vague en plein visage.

Il avait morflé.

Quand il l'avait retrouvé devant l'hôpital, épuisé et couvert de sang, il n'avait pas tout de suite pris la mesure de ce qui lui était arrivé.

Il s'était immédiatement inquiété pour lui.

C'était quand il avait vu les lunettes de son fils pendre à son cou qu'il avait réalisé, qu'il s'était souvenu qu'ils devaient être ensemble. Mais au-delà de sa propre souffrance, lorsqu'il avait réalisé que Christopher avait disparu, c'était celle de Buck, qui lui avait fait le plus de mal.

Il se sentait tellement coupable, responsable, alors qu'il n'était clairement pas de taille à lutter contre cette catastrophe.

On pouvait dire qu'ils avaient survécu au pire tous les deux et heureusement. Il n'aurait pas supporté de les perdre, ni l'un, ni l'autre.

Buck ouvrit enfin la porte et Eddie eut du mal à supporter son regard coupable.

Les marques sur son visage, qui témoignaient encore de la violence qu'avait été cette journée, lui vrillèrent le ventre.

C'était tellement difficile de le voir dans cet état.

Heureusement, Christopher se jeta dans ses bras et Buck afficha une mine surprise.

– Hey, souffla-t-il.

Eddie entra et referma la porte. Il ne devait pas lui laisser le choix.

– Va t'asseoir poussin, lâcha-t-il à son fils.

– Qu'est-ce que... ? s'étonna Buck.

Eddie prit la décision de rester le plus naturel possible, comme si ce qui s'était passé n'avait pas plus d'importance que s'ils étaient seulement sortis sous la pluie, sans se couvrir.

– Tu as tout dans le sac, lâcha-t-il. Des affaires de rechange au cas où, deux bouquins et un jeu de construction. Entre nous, il se contente d'assembler les briques entre elles...

– Tu fais quoi là ? le coupa-t-il. Tu comptes vraiment me confier ton fils ?

– C'est mon intention, oui.

– Je l'avais perdu, Eddie, lui rappela-t-il. Je ne savais pas où il était, s'il vivait encore, s'il...

– Je l'ai perdu, une fois, affirma-t-il. Dans un centre commercial.

– Ce n'est pas comparable.

– Non, parce que dans ton cas, ce n'était pas de ta faute. Ce qui s'est passé, cette vague, tu n'aurais pas pu l'éviter.

Buck détourna le regard pour ne pas affronter le sien.

À cet instant, Eddie aurait fait n'importe quoi pour apaiser sa culpabilité. Il aurait tout donné pour pouvoir le serrer dans ses bras pour le réconforter, mais Buck n'était pas prêt. Eddie devait le laisser se rendre compte de ses sentiments pour lui.

9-1-1 - Je te prometsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant