Buck avait fermé les yeux.
Il cumulait vraiment les merdes. Il avait patiemment écouté le médecin lui expliquer que s'il sortait, même seulement pour ce soir, il souffrirait le martyr.
Il avait vraiment besoin de morphine.
Il avait déjà tellement mal alors qu'il en recevait continuellement par intraveineuse. Il n'osait imaginer ce qu'il ressentirait sans elle. Alors, il s'était conformé à la décision du médecin, pour Eddie, pour le rassurer, même s'il lui avait certifié que c'était lui qui décidait.
Puis, Eddie était sorti quelques minutes dans le couloir, avant de revenir se blottir contre lui et Buck était heureux de pouvoir enfin le serrer entre ses bras. Il avait été tellement bête. Il s'était privé de lui pendant plus de deux semaines.
À cause de lui, de sa bêtise, de son égo aussi un peu, il ne leur restait que quelques heures, voire quelques jours.
Il s'en voulait terriblement d'avoir été aussi égoïste.
- Hey, souffla-t-il.
- Oui, répondit Eddie en relevant les yeux vers lui.
- Je sais que j'ai été con et je suis terriblement désolé.
- C'est rien, tu avais besoin de temps, je comprends.
- J'ai été stupide mais on va rester ensemble maintenant. Le temps qu'il me reste, je veux le passer avec toi.
- Je ne te lâche plus, lui promit-il.
- Je ne le mérite pas vu mon comportement, commença-t-il. Mais Eddie, j'aimerais que tu me fasses l'amour... une dernière fois.
Eddie se redressa et déposa ses lèvres sur les siennes. Puis, il se dégagea et posa son front sur le sien.
- Moi aussi, je veux te faire l'amour mais cette nuit, lui sourit-il. Quand les infirmières auront espacées leurs rondes.
- Je m'en fiche qu'elles nous pincent, tu sais ?
- Et moi, j'ai envie de prendre mon temps, d'y aller doucement, de rendre magique chaque seconde.
- Ça c'est un programme qui me plaît. Une dernière fois inoubliable.
- Ça ne sera pas la dernière fois, le contredit-il. Je te ferai l'amour autant que possible.
- Tu es vraiment l'homme parfait, souffla Buck. Je ne te mérite vraiment pas.
- Ça, c'est clair, confirma-t-il. Mais c'est quand même toi que j'aime.
Eddie se redressa soudain et regarda l'écran de son téléphone. Il eut un sourire en coin avant de se lever et de quitter le lit.
- Qu'est-ce que tu fais ? s'étonna Buck. Tu as dit que tu ne me lâchais plus.
- Tu veux toujours fêter Noël avec ta famille et tes amis ?
- Tu sais que ce n'est pas possible. J'ai besoin de morphine.
- C'est possible d'avoir les deux, lui sourit-il. Je t'aime Buck, et si tu ne peux pas aller jusqu'à Noël, alors Noël viendra à toi.
Il ouvrit la porte et laissa entrer Bobby qui portait une énorme dinde qu'il posa sur le petit bureau de la chambre. Buck se redressa lorsque Chimney et Maddie apportèrent les tables pliantes.
Il assistait, incrédule, au balai incessant de ses amis qui allaient et venaient dans sa chambre d'hôpital, s'affairant à rendre l'endroit festif. Il avait envie de pleurer de joie.
Son dernier noël serait sans doute le plus beau de toute sa vie.
- Buck, s'exclama la voix de Christopher.
- Hey, mon pote, souffla-t-il.
Eddie l'aida à monter sur le lit et Buck serra Christopher entre ses bras aussi fort qu'il le pouvait.
Il attrapa la main de son petit-ami et captura son regard.
- Merci, articula-t-il.
- Je t'en prie.
Buck se sentait enfin apaisé.
Il essaya de parler avec chacun de ses amis. C'était sa façon de s'excuser de son comportement des dernières semaines, une façon de leur dire au revoir aussi.
- Tu es sûr que tu ne veux rien manger ? s'inquiéta Eddie.
- J'ai l'estomac noué, admit-il. J'ai peur de ne pas réussir à le garder.
- On s'en fiche si tu vomis, personne ne t'en tiendra rigueur.
- Je sais mais c'est douloureux. Ma perf me nourrit de toute façon.
Eddie vint le rejoindre sur le lit et Buck le serra dans ses bras. Chimney attrapa la banche de gui et la positionna au-dessus de leurs têtes.
- C'est la tradition, insista-t-il. Et ça porte bonheur.
Buck attira son amant à ses lèvres et l'embrassa avec tendresse et amour. Puis, il se dégagea et posa son front contre le sien.
- Je t'aime, souffla-t-il.
- Moi aussi je t'aime.
Soudain la porte s'ouvrit sur le médecin du jeune homme qui se figea au milieu de la pièce alors que tout le monde le regardait. Le silence se fit dans la petite chambre. L'atmosphère se fit lourde d'un seul coup.
- Par pitié, monsieur Buckley, dites-moi que vous n'avez pas encore mangé, lâcha le médecin.
- Non, je n'ai rien avalé depuis des jours, affirma-t-il. Pourquoi ?
- Parce que j'ai besoin de vous à-jeun pour le bloc. On vous a trouvé un donneur. On vous opère, maintenant.
- Quoi ? Un... ?
Il se tourna vers Eddie.
Il avait du mal à assimiler mais ce qu'il lisait dans les yeux de son compagnon, excepté l'incrédulité, c'était surtout une immense vague de bonheur et d'espoir.
Il attrapa sa main les larmes aux yeux.
- Un donneur, souffla-t-il.
Eddie acquiesça.
Buck vit les infirmières envahir sa chambre et tout le monde dû sortir, excepté Eddie dont il tenait toujours la main.
- Tu seras là à mon retour ?
- Je ne quitterai pas cette chambre jusqu'à ton retour, lui promit-il. Je t'aime.
- Je t'aime, répondit-il alors qu'on l'emmenait hors de la chambre.
Il fut stationné dans le couloir devant le bloc, pendant quelques minutes. Puis un autre brancard fut arrêté à côté du sien et il sursauta lorsqu'il y découvrit son propre père.
- P'pa ? souffla-t-il.
- Salut fiston, lui sourit-il.
- Mais... ? C'est toi le donneur ?
- Oui, c'est moi, confirma-t-il.
- Mais... pourquoi ?
- Parce que je suis compatible.
- Pourquoi tu me sauves moi ? demanda-t-il incrédule. Pourquoi pas ton autre fils ?
- Parce que tu es mon fils et que je peux te sauver. Je veux te sauver.
- Mais si tu étais compatible, pourquoi tu ne l'as pas sauvé lui ?
- Les techniques de l'époque ne permettaient pas à un parent d'être donneur pour son enfant. Aujourd'hui, c'est possible. Et je ferais l'impossible pour toi, pour te sauver la vie. Parce que je t'aime... Buck.
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9-1-1 - Je te promets
Fanfiction"Je t'aime. Je pense à toi, tout le temps et ça me rend fou. J'ai besoin de toi, de ta peau, de tes baisers. Je n'en peux plus de te voir sans pouvoir te toucher, t'embrasser. Donne-moi une chance !" Ce message, arrivé par erreur sur le téléphone de...