L'angoisse

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Eddie était resté con plusieurs minutes.

Il avait essayé de faire comprendre à Buck ce qu'il ressentait pour lui mais il était seulement partit et Eddie ne comprenait pas sa réaction.

Pourtant, il allait mieux.

Il était redevenu le Buck qu'il avait toujours connu, énergique, moqueur, amusant. Eddie s'était sentit gonflé de courage après la nuit qu'il avait passé entre ses bras. Buck ne le lui aurait jamais proposé s'il ne s'était pas sentit prêt.

Alors cette fuite, c'était déstabilisant.

Est-ce qu'il s'était trompé ?

Est-ce que c'était encore trop tôt ?

Est-ce qu'il pensait encore à lui et à ce qu'il lui avait fait ?

Eddie se sentait prêt à avancer mais il n'avait pas pensé une seconde que Buck puisse ne pas l'être. Il avait été manipulé, drogué, abusé. Comment pourrait-il penser à renouer une relation aussi vite ?

Il n'était qu'un foutu abrutit.

Après plusieurs secondes d'inaction à se torturer le cerveau, il sursauta et réagit enfin sur le départ de l'homme qu'il aimait.

- Putain, Buck, souffla-t-il.

Il se jeta sur la porte avant de se souvenir qu'il était seulement habillé d'une serviette. Il retourna dans la chambre et enfila son jean, avant d'attraper un t-shirt et de sortir en trombe de la maison.

Buck avait déguerpit et Eddie n'avait aucune idée de l'endroit où il avait pu aller se cacher. Une boule obstrua sa gorge quand il comprit où il était partit.

- Pitié, Buck, souffla-t-il. Ne me dis pas que tu es retourné chez toi.

Il sauta dans sa voiture, en tentant de l'appeler mais il fut dirigé sur sa boite vocale. Il émit un claquement de langue réprobateur, alors qu'il faisait rugir le moteur de sa voiture.

- Ne me ghost pas, Buck ! lâcha-t-il sur sa messagerie. Je ne mérite pas ça. S'il te plait, rappelle-moi ! J'ai été maladroit et je m'excuse.

Il frappa sur le volant.

Il allait encore devoir se déclarer sur son répondeur et ça le rendait dingue. Au moins cette fois, il n'aurait aucune excuse pour ne pas écouter son message.

- Je t'aime, lâcha-t-il. Si tu pouvais savoir comme je t'aime. Depuis notre rencontre, je t'aime, je pense à toi. J'ai besoin de toi. Je suis désolé d'avoir été trop abrupte, je pensais que tu étais prêt.

Il avait sérieusement déconné.

Il avait failli mourir sans avoir pu lui dire ce qu'il ressentait et l'impuissance qui l'avait submergé lorsqu'il était coincé sous terre, ça l'avait terrassé. Il avait besoin de lui dire qu'il l'aimait.

Buck devait comprendre qu'il était aimé plus que tout.

- Je suis en route pour chez toi, affirma-t-il. Quand tu auras ce message et où que tu sois, rentre à la maison. Il est toujours en liberté et là, j'ai peur pour toi. Ne repasse pas par ton appartement, je n'y resterai pas.

Eddie serra le volant à s'en faire blanchir les articulations.

Son angoisse monta d'un cran supplémentaire. Il avait vraiment peur que Buck ait fait la bêtise de rentrer chez lui.

Là-bas, il était bien trop vulnérable.

- Rappelle-moi, seulement pour me rassurer, s'il te plait. Je t'aime.

Il raccrocha et appuya sur l'accélérateur.

Ses doutes se confirmèrent quand il arriva en bas de son immeuble. Sa voiture était garée sur le bas-côté et ça le rendait dingue qu'il ne prenne pas garde à sa propre sécurité.

Il ouvrit la boite à gant et en sortit son arme.

C'était le seul vestige qu'il avait gardé de son passé militaire. Il refusait de la garder à la maison à cause de Christopher et elle avait longtemps été remisée dans un garde-meuble qu'il louait et où il avait entreposé les affaires de Shannon dans l'attente de savoir quoi en faire.

Depuis l'arrivée de Miguel dans la vie de Buck, depuis la menace qu'il représentait, elle avait atterrit dans sa voiture. Il la vérifia pour éviter les mauvaises surprises. Il se méfiait de Miguel, il savait par Buck qu'il était dangereux et qu'il ne laissait rien au hasard.

Eddie le croyait parfaitement capable de s'introduire dans sa voiture pour rendre son arme inutilisable, en enlevant le percuteur par exemple ou en vidant le chargeur, ou encore en remplaçant ses munitions par des balles à blanc.

Il y avait tellement de possibilités.

Il décrocha à la première sonnerie, sans prendre la peine de vérifier qui était son interlocuteur.

- Buck ?

« Mauvaise pioche, s'amusa son amie Lena. »

- Désolé je n'ai pas le temps, je dois voir Buck.

« Vous ne vivez plus ensemble ? s'étonna-t-elle. »

- Il vient de partir, j'ai... déconné.

« Qu'est-ce que t'as encore fait ? »

- Je... Je l'ai allumé, admit-il. Je lui ai carrément fait des avances, loin d'être subtiles.

« Et ? »

- Et rien. Je pensais qu'il allait y répondre mais il est seulement partit.

« Je ne comprends pas. »

- J'ai été trop vite, expliqua-t-il.

« Vous vivez ensemble depuis plus de deux mois et vous vous aimez, c'est la suite logique. »

- Tu ne comprends pas, Lena. Ce qu'il lui a fait... C'est normal qu'il ne se sente pas prêt.

« Tu ne veux toujours pas me dire ce qu'il lui a fait ? »

- Je ne le sais même pas moi-même, admit-il. Il garde ça en lui et il continu de me maintenir à distance. Il n'était clairement pas prêt.

« Pourquoi tu as fait ça si tu savais qu'il n'était pas prêt ? lui demanda-t-elle. Est-ce que ça à quelque chose à voir avec le fait que tu ais failli mourir hier ? »

- Comment tu sais ça ?

« T'es passé aux infos, mec ! »

- Merde, Christopher risque d'en entendre parler.

« T'es où là ? »

- Devant chez lui, avoua-t-il. Je vais le convaincre de rentrer avec moi. Je ne veux pas qu'il reste seul ici. C'est trop dangereux.

« Tiens-moi au jus ! Et embrasse-le une bonne fois pour toute, ça mettra les choses au claire entre vous. »

- Lena ?

« Ouais ? »

- Merci d'être une si bonne amie. Je sais que je ne suis pas à la hauteur mais je me rattraperai.

« Ouais, sois prudent ! »

9-1-1 - Je te prometsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant