Réconciliation

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Eddie n'en pouvait plus.

Même après son nouveau malaise, Buck avait continué de refuser de le voir. Lui tournant le dos à chaque tentative de sa part et ça lui faisait tellement de mal qu'il avait du mal à ne pas laisser exploser son chagrin.

Alors, il restait là, assis sur une chaise de la salle d'attente, espérant sans trop y croire qu'il finirait par revenir sur sa décision, avant qu'il ne soit trop tard.

Ça faisait déjà une semaine que l'hôpital recevait des inconnus pour les tests.

L'appel lancé par Taylor avait fonctionné mais pour le moment personne n'était compatible avec Buck. Malgré tout, trois personnes avaient matché avec trois autres malades du pays.

Cette tentative désespérée de sauver son homme aurait au moins servi à quelque chose.

Il se passa les mains sur le visage avant de recommencer à observer ses pieds.

Il avait eu un appel de Christopher qui l'avait supplié de le laisser venir dire au revoir à Buck mais Buck n'était pas en état d'accepter quoi que ce soit de qui que ce soit. Il refusait que son fils garde ce souvenir de lui.

Il en souffrirait trop.

Il sentit quelqu'un s'asseoir à sa gauche mais il ne fit pas l'effort de relever la tête. Il était tellement accablé par son propre chagrin, qu'il refusait de supporter aussi celui des autres.

Surtout pas ce soir, la veille de noël.

- Maddie m'a dit qu'il refusait de vous voir, lui lâcha-t-il.

Eddie se redressa d'un bloc.

L'homme assit à ses côtés n'était autre que le père de Buck.

Alors, il était venu.

C'était bien mais il avait peur que Buck ne soit plus vraiment dans de bonnes dispositions. Les infirmières l'avaient informé qu'il avait été placé sous morphine.

Il souffrait beaucoup.

- Et les infirmières disent que vous restez là à attendre qu'il change d'avis.

Sa voix était douce, presque gentille, conciliante et Eddie ne savait plus trop quoi penser de cet homme qui le haïssait.

- Je ne sais pas quoi faire d'autre, admit-il.

- Vous l'aimez.

Eddie se redressa.

Il attendait l'avalanche de coups bas, d'insultes. Il n'avait pas la force de se battre cette fois. Le si peu qui lui restait, il préférait la garder pour l'homme qu'il aimait.

- Je sais ce que vous avez fait pour lui, poursuivit-il. Ce message d'amour que vous avez lancé partout en ville. L'a-t-il compris ? Que vous faisiez ça par amour ?

- Il ne veut pas de mon amour, affirma Eddie. Il pense que si j'arrête de l'aimer, je souffrirai moins. Comme si c'était possible.

- Parce qu'il vous aime.

- Je sais qu'il m'aime même s'il dit le contraire. J'ai tellement peur qu'il meurt sans que j'aie pu lui dire au revoir.

- Je sais, admit-il en attrapant sa main pour la serrer dans la sienne. Vous n'êtes pas seul Eddie. On ne va pas vous laissez seul.

- Non, c'est hors de question, affirma soudain la mère de Buck en s'installant à sa droite. On va rester avec vous jusqu'à ce qu'il comprenne qu'il a besoin de vous.

- Mais il a besoin de vous aussi, plaida-t-il les larmes aux yeux.

- Il n'acceptera pas de nous voir, affirma Phillip Buckley. Et nous en sommes les seuls fautifs.

9-1-1 - Je te prometsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant